Le groupe californien de ska-punk SLIGHTLY STOOPID propose en 1998 The Longest Barrel Ride, leur deuxième album qui continuera de mixer les sonorités reggae et rock de leur premier disque. Toujours inspiré d’une vibe surf, le projet s’ouvre sur "Castles Of Sand" qui donne le ton avec un petit groove reggae décontracté.

On retrouve encore la musique et l’esprit punk - rebelle, je-m’en-foutiste et révolté - des années 90 qui fait bien son charme sur des tracks comme "Johnny Law" (I’m gonna go break the law/I’m getting sick of it all), "Don’t Fuck’n Look", ou la super cool "Just A Buzz" et ses guitares folles (Ain’t got no money, just a buzz/‘Cause living in the nineties is a bust). Il y aura aussi bien sûr du ska et du reggae avec "Living Dread", "Struggler", "Mr. Music", "To Little To Late" ou "Free Dub" en fin d’album avec ses deux chansons cachées, malheureusement toutes un poil trop molles en contraste avec l’énergie du reste de l’album. C’est dommage car même les rythmes un peu plus soutenus manquent d’un vrai petit peps qui ferait toute la différence…

Heureusement, des titres géniaux il y en a avec les belles guitares sur le mélange de ska-rock dans "Roots Rip", "I’m So Stoned", "Ese Loco" ou bien sur "Crazy Riff", un peu courte mais simplement folle. Encore une fois, on a droit à des instruments vraiment cool et trippants sur "Hands Of Time" ou "Jedi", mais comme pour le reste le résultat est un peu engourdi. Et enfin, le groupe arrive tout de même à proposer des sons où tout l’ensemble assure de bout en bout comme "Running Away", "Violence/FTP" qui reprend sur un air encore plus rock la chanson "F**k The Police" présente sur leur premier album ou le punk-rock "Sinking Stones" et ses riffs enragés. Selon moi, les deux pistes à ne pas manquer sur cet album sont "Slightly Stoopid" qui reprend sur un air rock les notes de "When The Saints Go Marching In" ainsi que l’instrumental "Metal Madness" tout simplement fantastique.

Même si ce deuxième album continue de capturer l’ADN ska-punk du groupe et de leurs capacités musicales prometteuses, je trouve que dans son ensemble, le disque manque un peu d’énergie ou de mélodies mémorables et donc les chansons qui manquent de ce je-ne-sais-quoi sont facilement oubliables. En comparaison, le premier album claquait plus alors que celui-ci sonne parfois un peu plat. Certains diront qu’il y a trop de chansons punk et d’autres trouveront que le reggae y prend une trop grande place. Dans tous les cas, il s’agira pour SLIGHTLY STOOPID de trouver le bon équilibre à l’avenir pour continuer à surfer sur cette vague eastcoast qui plait à un public en quête de fusion vibrante.