Les gars du groupe californien SLIGHTLY STOOPID s’assemblent deux ans avant la sortie en 1996 de leur premier album Slightly $toopid, avant de se faire repérer par Bradley Nowell, chanteur de SUBLIME. Cette rencontre leur permet d’être rapidement signés, alors qu’ils sont toujours au collège, sur le label du chanteur qui sortira 1000 copies du disque. Le son est tel qu’il le restera sur l’ensemble de la discographie du groupe, une combinaison de punk-rock et de ska, dont ces prémices définiront la signature musicale de SLIGHTLY STOOPID. Comme pour bon nombre de groupes à leurs débuts, ces premières années d’expérimentation musicale donnent un aperçu de leurs capacités avec une collection de titres aux rythmes rapides et aux productions brutes.

SLIGHTLY STOOPID nous donne du punk-rock sur des titres tels que "Righteous Man", "Alibi’s", "Operation", ou encore "Opportunities", puis vire sur le ska accrocheur de "Hey Stoopid (Live)", "American Man" et "Wake Up Late". Le groupe de Californie du sud montre aussi son influence reggae sur des chansons à la cadence plus décontractée comme "To A Party" ou "Civil Oppression Dub". Le groupe collabore même avec Bradley Nowell sur "Prophet", chanson cachée en fin d’album suivi de "Marley Medley", une reprise de deux titres de Bob MARLEY.

Plusieurs chansons sortent clairement du lot, par exemple "Smoke Rasta Dub", un reggae/ska à la vibe surf presque un peu pop ou le rock énervé de "F**k The Police". A noter aussi les riffs rapides et les batteries décidées de "Zero Tolerance" et "Anti Socialistic", mais mon coup de coeur va à la mélodie rock de "Stop", vive et agressive. Tout au long de l’album, on ressent la passion et l’enthousiasme du groupe au travers de leur performance animée et pleine d’énergie. Leur son unique et plein d’esprit sait rester frais encore vingt ans après.

Pour moi, c’est la démonstration de l'influence punk authentique qu’ils utilisent en concordance avec des textes engagés qui sont un commentaire politique et sur la société de l’époque (what it is ain’t what you cet and taking time out to regret the antisocialistic has not ‘em in a whirl sur "Anti Socialistic") . On peut même leur trouver des similitudes à SUBLIME ou encore NIRVANA, pour ce qui est de la philosophie rebelle (zero tolerance is somethin’ that I call when I don’t give a shit about anything at all and I don’t take any crap from anybody else so they can all kiss my ans and go to fuckin’ hell sur "Zero Tolerance") et de l’esthétique DIY punk 90s qui donnent un caractère insouciant à l’album.

"Zero Tolerance", "Smoke Rasta Dub" et "Stop" (mon top trois) expliquent la note réelle (3.5) que je mets à cet album entraînant. Il s'agit indéniablement d'un bon début qui annonce déjà le succès de SLIGHTLY STOOPID avec leurs huit prochains albums studio où le mélange des genres restera omniprésent et au centre de leu processus créatif.