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BIRDY - Portraits (2023)
Par MARCO STIVELL le 3 Septembre 2023          Consultée 766 fois

Portraits arrive un peu quand on s'y attend le moins ; il était même pressenti pour sortir en juillet, et n'hérite au final que d'une sortie plus que timide à la mi-août. Pas la période la plus propice, mais bon, c'est bien car les magasins les moins bien lotis peuvent espérer en avoir plus qu'un unique exemplaire pour le mettre en avant. Le nom choisi par la belle et talentueuse Jasmine a beau ne plus être au centre de l'attention, elle tient quand même à la conserver, quitte à revoir son image.

BIRDY a vingt-sept ans désormais. Suite aux années de tension mondiale qu'elle a vécues à sa manière, après un Young Heart pour lequel elle s'est surpassée mais dont elle dit n'avoir pas trop aimé le processus de réalisation, la voici de retour avec un effort qu'elle espère joyeux. Jugeant ses chansons précédentes trop tristes, durant ce qui s'apparente pour elle à une autre vie, BIRDY veut adopter une posture moins timide et se lâcher.

Certains articles mettent en exergue le fait que miss Jasmine a voulu travailler ici en équipe réduite, or celle-ci ne l'est pas beaucoup plus que sur l'album précédent - ce serait le contraire de surcroît, vu le nombre de producteurs différents. Elle écrit et co-réalise les chansons en grande partie avec l'aide d'Anya Louise Jones (qu'on retrouve également parmi les auteurs pour Nicole SCHERZINGER) qui figure également au sein des choeurs. Quelques concours extérieurs, guitares comme violon, se prêtent toutefois à l'ensemble de manière occasionnelle quand, en effet, le principal de l'instrumentation demeure géré par le multi-instrumentiste Ed Carlile. BIRDY elle-même semble vouloir casser encore l'image de la gentille fille à son piano, en augmentant la dose de synthétiseurs.

A propos de brisure, il faut bien le dire, "Paradise Calling" est un sacré direct du droit, dans le nez ou ce que vous voulez ! De la grosse synth-pop, c'est-à-dire là où on attendait le moins notre belle chanteuse. Sa voix plaintive donne une couleur presque lyrique à un tel style sur lequel elle ne détonne absolument pas et le titre se révèle aussi étonnant qu'efficace, basse en croches, éléments branchés d'une autre époque qui déteint sur l'actuelle en nostalgie et qualité. Le clip, en revanche, est typique de la mouvance CHRISTINE & THE QUEENS, auto-centrage et liberté dans les mouvements corporels mais dans une ambiance plus champêtre, d'une qualité relative.

Après ce coup de feu, autant l'avouer, rien dans Portraits n'est comparable, même s'il y a des éléments pop 80's parfois funky en diable, chargés en production. "Heartbreaker", en dépit de nappes emphatiques et de vocaux incantatoires comme BIRDY les aime, demeure plutôt mignon et frais. Plus rock, "Automatic" est incontestablement l'une des perles de l'opus, évidente et addictive, qui mêle bien les nouveaux aspects, avec une super prod' sur les guitares et choeurs, et qui prouve que miss Jasmine fait bien d'aller vers ce style. Les deux parties de "Ruins", un peu plus en demi-teinte, nous font voir quelques surprises musicales et des rythmiques très marquées.

Là où la chanteuse fait une publicité quasi mensongère, c'est quand elle dit qu'il n'y a qu'une seule ballade dans cet opus, alors qu'en fait, il n'y a pratiquement que cela ! Certes, par 'chanson douce, sans aspérité', c'est "Your Arms" qui a de quoi remporter les faveurs des fans de la veille, brillante de sobriété, grâce à son piano feutré qui nous transporte dans un espace largement réverbéré. Le reste du temps, on est plus proche de l'élégance nourrie sur l'album Beautiful Lies (2016) que de "Paradise Calling".

"Portraits", saupoudrée de cuivres-synthés, "Battlefield" aux sons très jeu vidéo comme "I Wish I Was a Shooting Star" (dont on note la conclusion très folk à la Young Heart), en sus de leur mélancolie, leur refrains diaphanes, leurs boîtes à rythmes vintage, effets soul/r&b etc, sont des slows en puissance, où BIRDY y va de sa franchise caressante, éperdue. Fort bien écrits, cela étant, de même que "Raincatchers", titre le plus orienté Kate BUSH de l'ensemble et proche du légendaire "Cloudbusting" avec son tempo planant-tribal insistant souligné par les cordes.

En soi, c'est un bon voire très bon album. Le problème est qu'il manque le degré de folie annoncé avec tant de brio dès la première piste, comme si l'artiste n'avait pas voulu aller au bout d'une démarche revendiquée, vantée en grande pompe. En fait de moment joyeux et libérés, il contient encore pas mal de moments doux et sombres, sans parler de l'allure des morceaux, ballades de préférence. Un album dont elle dit qu'il lui correspond enfin, quitte à effacer le passé ; de quoi alimenter le débat 'contrainte VS liberté'. Le caractère rétro-80's fait naître l'étonnement (quoique relatif à notre époque). Le tout est plaisant, mais le constat reste nuancé. À voir ce que donnera la suite des festivités.

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Birdy (chant, choeurs, piano, claviers, synthétiseurs, gu)
- Ed Carlile (guitares, batterie, programmations, synthétiseurs)
- Anya Louise Jones (choeurs)
- Kirsty Mangan, Benjamin Kaufman (cordes)
- Moses Bogarde (basse)
- Barney Morse Brown (violoncelle)
- Mark Crew (claviers, programmations)
- Dan Priddy (basse, claviers, programmations)
- Jack Duxhury (guitares)
- Bullion, Carol Karpinen (batterie)
- Gabe Simon (guitare acoustique, claviers, cuivres-synthés)
- Easy Fun (programmations)


1. Paradise Calling
2. Raincatchers
3. Ruins I
4. Heartbreaker
5. I Wish I Was A Shooting Star
6. Portraits
7. Ruins Ii
8. Automatic
9. Battlefield
10. Tears Don't Fall



             



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