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- Membre : The Who

Pete TOWNSHEND - Empty Glass (1980)
Par MARCO STIVELL le 20 Juillet 2020          Consultée 1391 fois

Pete TOWNSHEND et ses obsessions de messie comme Tommy en était imprégné ! Pochette prétendument sexy, déjà plus que le titre, avec cette idée de verre vide ("Empty Glass"), allégorie du cœur attendant d’être rempli par le gourou spirituellement, comme avec du vin. Dix ans après le décès de Meher Baba, ce sont des préoccupations qui guident toujours le guitariste des WHO.

De même, puisqu’on parle de choses physiques, le morceau d’ouverture "Rough Boys" entretient le coming-out de TOWNSHEND en ce qui concerne sa bisexualité. Les paroles érotiques dans une tournure masculine marquent durablement le public et, dans les notes du vinyle, Mr Pete dédie ce morceau aux SEX PISTOLS (l’effet WHO de la fin des années 70) aussi bien qu’à ses propres filles.

Belle intro élégante, brillante, avec de grands accords de guitare, puis lancée pop-rock blues d’esprit southern/routier avec des riffs countrysants, batterie très bonne de Kenney Jones (seul titre où il joue, remplacé par Simon Phillips la plupart du temps !), chœurs optimiste. En somme, d’une belle efficacité ! Le pont angélique est assez inattendu, la fin avec les synthés orgasmiques est peut-être légèrement too much mais du reste, c’est de la bonne ouvrage.

On retrouve souvent ensuite cette joie partagée, cette euphorie notamment sur "Let My Love Open the Door", rock poppy ensoleillé avec chœurs très léchés qui révèlent quelques dynamiques à la BEACH BOYS. "Keep on Working" et son pas sautillant apportent une fraîcheur certaine, à l’instar de "I Am an Animal", pop aérienne où TOWNSHEND chante en falsetto, et de "Jools and Jim" au rythme plus haché et rock’n’roll. De bons titres, même "And I Moved" à la couleur disco ! Plutôt savoureux de la part de celui qui chantait aux côtés de son meilleur ennemi Roger Daltrey "goodbye sister disco!", deux années plus tôt.

De toute évidence, la collaboration rapprochée entre TOWNSHEND et le claviériste John "Rabbit" Bundrick fonctionne, après l’inclusion de ce dernier aux tournées live des WHO depuis l’année précédente en 1979 (en France, et en dehors des deux dates parisiennes, ils en ont aussi réservé deux à Fréjus !). Les boucles synthétiques de "A Little Is Enough" rappellent fortement l’ambiance de Who Are You (1978). Le titre convainc par sa mélodie lumineuse, mais aussi sa batterie forte jouée par Mark Brzezicki, ce dernier se voyant rejoint par Tony Butler, le bassiste du présent disque, lors de la formation du groupe BIG COUNTRY quelques mois plus tard.

En parlant de Who Are You, c’est surtout "Empty Glass" qui a été conservé des sessions d’enregistrement : il existe bel et bien une version avec John Entwistle et feu Keith Moon ! Le chant de TOWNSHEND y sonne plus blues que jamais, avant l’utilisation du falsetto de nouveau, et un effet folk notable, tout comme ce choix de riff de guitare sur une seule corde et note. Le très beau "Cat’s in the Cupboard", où Simon Phillips (dont ce n’est pas la meilleure session) joue de sa batterie cavalière, provient tout comme "I Am an Animal" de la tournée 79 des WHO (une section cuivres était incluse !) et des quelques improvisations qui en ont résulté.

"Gonna Get Ya", final plus ambitieux, renoue volontiers avec le passé rock des WHO, jusque dans le chant du principal intéressé, sans compter les parties instrumentales où Bundrick joue du piano saloon. De quoi faire écho à "Rough Boys" et pimenter un brin l’ambiance "gentille", pop et lumineuse de ce disque réalisé presque dans le même temps que Face Dances (1981), le futur album des WHO. De fait, beaucoup de fans les comparent et les rapprochent.

Empty Glass obtient de très bonnes critiques et souvent reste un favori de ceux qui ne suivent pas les carrières solo du groupe anglais. Pour ma part, l’appréciation d’un travail aussi plaisant et rondement mené est toujours quelque peu modérée par la tendance "épanouissement personnel" de TOWNSHEND en musique. Foi de libraire que ce rayon du même nom fait fuir davantage que les autres, même si et comme dans tout, il y a de bonnes choses !

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   MARCO STIVELL

 
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- Pete Townshend (chant, guitares, synthétiseurs)
- John 'rabbit' Bundrick (claviers)
- Tony Butler (basse)
- Simon Phillips, James Asher (batterie)
- Kenney Jones, Mark Brzezicki (batterie)
- Peter Hope-evans (harmonica)
- Raphael Rudd (arrangements des cuivres)


1. Rough Boys
2. I Am An Animal
3. And I Moved
4. Let My Love Open The Door
5. Jools And Jim
6. Keep On Working
7. Cat's In The Cupboard
8. A Little Is Enough
9. Empty Glass
10. Gonna Get Ya



             



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