Difficile de donner cher de ce troisième album après un Dirty Sally (1975) proprement cataclysmique et la série d’albums de reprises Jukebox Graffiti. Pourtant, Hans Edler signe avec Space Vision le meilleur album de sa carrière, avec enfin une pochette potable.

Force est de constater que Hand EDLER est bien plus à l’aise dans l’exercice de style Disco qu’en roucoulant devant un orchestre de variété. Space Vision n’est pas révolutionnaire pour un clou mais se montre plutôt crédible dans son genre, Hans assure au chant, la rythmique castagne bien, les chœurs sont pertinents, les synthétiseurs ne sont pas ridicules et forment un très bon sidekick, le son d’ensemble est chaleureux, et surtout les compositions tiennent la route.

Les chansons conservent une structure pop, avec un schéma couplet - refrain - pont très classique, mais on se laisse entraîner sans mal par la sensualité de "Lady In Black", les chœurs à l’unisson et les breaks électroniques de "It’s Over", le riff de Clavinet de "I Want Love", le chant de crooner sur "At The Speed Of The Light" et "Feeling Down". Je reste cependant réservé face au très kitsch "Bang" et à la reprise archi-consensuelle du "Chiquitita" de ABBA, qui voit le retour du piano, pas pour le meilleur hélas.

Les instrumentations, si elles conservent le sempiternel trépied guitare - basse - batterie, sont en grande partie électroniques, garnies de leads mélodiques et d’effets spéciaux et consolidées par les nappes. À ce titre, l’instrumental "Melt Down", publié en face B du single "Bang", est un très joli numéro jarrien planant. Aucun morceau ne s’enchaîne sur cet album, et c’est pas plus mal, on évite les escamotages hasardeux.

Malgré son caractère très attendu (nous sommes loin de Giorgio MORODER et du Munich Machine), Space Vision est un bon album de Disco, avec quelques ratés mais aussi une poignée de titres fédérateurs qui lui permettent de tenir la distance. Ce n’était pas gagné d’avance.