Cosmos 2043 est le deuxième album de Bernard FÊVRE pour le label Musax, et aussi le dernier de ce catalogue à arborer une véritable pochette – à l’exception du Lézard de Paul BAILE – avant tout une série d’albums à l’emballage générique. Il aurait été dommage de se priver de cette très belle couverture qui évoque évidemment les affiches de films de science-fiction de série B.

Bien que d’apparence semblable à son prédécesseur Suspense, Cosmos 2043 marque une évolution sonore et musicale pour Bernard FÊVRE. Là où Suspense était déjà brillant mais par moments mal dégrossi, Cosmos 2043 s’avance encore davantage dans cette veine minimaliste d’avant-garde, et propose un son encore plus raffiné. La boîte à rythme est plus discrète, les leads ont considérablement gagné en finesse et le son d’ensemble est irréprochable, ne portant plus aucune trace de bricolage. Autrement, cet album est dans la continuité du premier; on en retrouve tous les ingrédients à l’exception de la guitare électronique.

N’atteignant pas la demie-heure, Cosmos 2043 est court, même pour de la Library Music. À nouveau, cette durée est idéale pour le style pratiqué, évitant la redite. Les mélodies, plus marquées que sur le précédent album, collent parfaitement avec la pochette. J’adore l’introductif "Space Team", à la section rythmique particulièrement incisive, et aussi "Central Way", "Sunshine On March", "Le Monde Avait 5 Ans", "Odyssée" et "Earth Message", autant de petites mélodies imparables et mémorables. Le tour de force de cet album est de proposer quelque chose de minimal et d'à la fois presque dansant, un style qui trouve beaucoup d’écho dans l’électro-pop underground de nos jours.

Cosmos 2043 est un nouvel essentiel de l’illustration musicale française, mais aussi un grand album de musique électronique.

4 ½ sur 5