Chaque artiste qui se respecte et qui désire invoquer l’esprit de Santa Claus (ou alors se faire un peu de flouze facile) doit avoir dans son répertoire au minimum un album de Noël et Gwen STEFANI ne passe pas entre les mailles du filet. La chanteuse californienne qui a principalement connu le succès grâce à son groupe de rock ska NO DOUBT dans les années nonante, puis en solo au début des années 2000 n’est pas en reste, et pour cela elle peut être reconnaissante du regain d’intérêt qui lui est porté depuis 2014, année qui marque sa participation en tant que coach dans le télécrochet américain The Voice où elle officie plusieurs années et où elle y rencontre le chanteur country Blake SHELTON qui deviendra rapidement son nouveau compagnon.

Totalement in love, c’est en 2017 que STEFANI sort son disque de Noël dont le titre, You Make It Feel Like Christmas, est inspiré par son amour de son beau chanteur. L’amour, quel adorable sentiment, surtout quand, comme Gwen, on l’utilise pour accompagner la sortie d’une ligne d’objets de Noël en collaboration avec un grand magasin américain. C’est le Père Noël qui va être content de distribuer de si jolis cadeaux (chaussettes, tasses, tout est bon dans le cochon), mais surtout la chanteuse qui va pouvoir renflouer les caisses grâce à ce coup marketing pensé par les petits lutins du Christmas-capitalisme.

You Make It Feel Like Christmas est donc, selon la formule, une collection qui combine des classiques revisités et des chansons originales de pop festive. On entre dans l’univers de mère STEFANI sur la reprise très guillerette de "Jingle Bells" : ça dégueule du papier cadeau, des petits noeuds et des cuivres en veux-tu en voilà… après tout c’est Noël, non ? Moment fort en indigestion à travers le monde !

Il faudra aussi se farcir les traditionnels "Let It Snow" et "Silent Night" et c’est encore plus lourd que la dinde du réveillon, bref la chanteuse aurait pu éviter mais elle semble déterminée à nous gaver autant que possible avec des instrumentations orchestrales à en faire chialer mémé. Et puis ses titre originaux, parlons-en : la ballade "When I Was A Little Girl" ou la piste "Never Kissed Anyone With Blue Eyes" sonnent comme tout ce que vous voulez à l’exception de chants de Noël. Super le cadeau…

L’ambiance fait un peu plus Noël sur "My Gift Is You" : mélodie accrocheuse, déclaration d’amour, une production qui préserve l’esprit traditionnel des fêtes, violons, cloches… vive les excès des célébrations de fin d’année, hein ? On s’endort sur "Christmas Eve", chanson originale sortie de la hotte de Gwen et que son chéri reprend aussi sur son propre album de Noël. Ce qui est à moi est à toi, mi canción es tu canción, et vous savez ce qu’on dit : Noël est la saison du partage alors pourquoi se priver des bonnes choses ? Sauf que ce n’est vraiment pas très, très bon…

Sur le single "You Make It Feel Like Christmas", la blonde et son amoureux se donnent la réplique sur une pop-country qui célèbre leur love story à grand renfort de trompettes et de trombones mais qui manque à son devoir premier : célébrer la magie des fêtes, nom d’un sapin ! Seule "Under The Christmas Lights" se distingue des autres chansons originales, cette fois la mélodie pop aux influences sixties se marie plutôt bien aux paroles enfin dans le thème (Don’t need mistletoe for kissing/Get over here and play/Let’s start making some traditions/And be my holiday). Les reprises de "Last Christmas", de "White Christmas" et de "Santa Baby" se font aussi dans cette ambiance 60s pas totalement pourrie, ouf, la chanteuse de 48 ans parvient à sauver quelques meubles bien que le sapin soit définitivement en feu.

Vous l’aurez compris, les temps sont durs en fin d’année mais Gwen et sa voix puissante sont là pour nous inonder d’un romantisme lourdingue qui tente sans trop de succès de capturer l’esprit festif de décembre et c’est un flop puisque You Make It Feel Like Christmas ne contient pas une seule pépite et aucune des compositions originales n’a de quoi devenir un incontournable… La faute à Gwen qui abuse toujours un peu et à l’instrumentation sur(en)jouée en mode orchestre qui ne fait surtout pas dans la demie-mesure, ce sera donc une migraine express de Noël pour moi !