Deuxième album de Gwen STEFANI sorti en 2006 alors qu’elle est enceinte de son premier enfant, The Sweet Escape n’est autre que le reliquat de L.A.M.B. sorti deux ans plus tôt. Et on le sent. On retrouve cette pop ultra-acidulée à l’énergie contagieuse, visant les charts et le coeur des masses grâce à son expérimentation musicale franchement tirée par les cheveux à certains moments.

Et le premier de ces moments plutôt malaisants, on va se le farcir direct : il s’agit du premier single - horrible, il n’y a pas d’autre mot - "Wind It Up" avec son sample issu de La mélodie du bonheur. The NEPTUNES à la prod’ puisque "Hollaback Girl" avait si bien marché sur l’album précédent, le même style de percussions mais, cette fois, c’est une fanfare bien des montagnes qui accompagne le yodel de la belle blonde. Terriblement discordant, de quoi vous donner une migraine carabinée dès la première écoute.

Franchement, le titre éponyme n'arrange rien à l'affaire : même s’il a été suffisamment entraînant pour dominer les ondes radio bien trop longtemps, "The Sweet Escape" en collaboration avec AKON laisse sérieusement perplexe. L’ambiance est tout aussi bizarre sur l’atroce "Breakin’ Up", sur le rythme aux inspirations vaguement reggaeton et les mélodies franchement clownesques de "Don’t Get It Twisted" mais aussi sur "Orange County Girl" où Gwen s’adonne au rap.

On sent vraiment à quel point l’album souffre d’un manque d’originalité sur l’affreux "U Started It", alors que c’est un morceau qui se veut plus voluptueux. Il y a bien "Now That You Got It" peut-être un peu plus inspiré grâce à son beat hip-hop, limite crunk mais le rendu reste vraiment moyen. Le rythme de "Yummy" en duo avec Pharrell WILLIAMS apporte un peu d’intérêt à ce joyeux bordel mais, il faut être franc, ça manque cruellement de saveur. On a aussi la synth-pop aux touches 80’s de "Fluorescent" où on entend Angelo MOORE au saxophone. Intéressant, mais comment dire ? C’est un sacré foutoir !

Plus gnangnan que sur L.A.M.B., Gwen nous pond trois ballades au synthé, c’est le chapitre des chialantes bien nazes, de "Wonderful Life" écrite avec Linda PERRY aux abominables singles "4 In The Morning" et "Early Winter". Si vous cherchiez de la profondeur, arrêtez-vous sur ces morceaux car vous n’en trouverez pas ailleurs.

Alors oui, Gwen STEFANI continue dans sa lancée pop et The Sweet Escape n’est pas banal, non, je dirais même que c’est un bide extraordinaire. Pas si facile de faire un L.A.M.B. 2.0 : c’est sur-produit, trop commercial et ça pue le manque de cohérence, même si on ne peut pas nier que l’énergie est là. Finalement, l’album échappe de justesse à la plus mauvaise note grâce à ses singles entêtants - c’est peu dire, mais n’oubliez pas qu’une migraine vous attend avant les dernières mesures de "Wind It Up", vous êtes prévenus !