Depuis ses débuts explosifs avec No DOUBT dans les années 90 jusqu'à son incursion en solo acclamée par la critique, Gwen STEFANI a toujours été reconnue comme une artiste pop audacieuse et innovante. Avec la sortie de son troisième album, This Is What the Truth Feels Like sorti en 2016, un opus riche en émotions et en confessions, elle revient dix ans après son dernier projet solo. Pourtant, la jolie californienne n’a pas chômé : un retour à No DOUBT le temps d’un disque, Push And Shove en 2012 ; un troisième enfant et un divorce ; sans compter sa participation en tant que juge dans The Voice où elle rencontre son nouveau lover, le chanteur country Blake SHELTON.

Bref, la période tumultueuse passée, STEFANI peut puiser dans ses émotions les plus profondes pour créer un album empreint d’une sincérité qui manquait un peu au milieu du trop plein d’exubérance de son dernier disque, cette fois, on sent que la chanteuse est plus posée. Des chansons comme les singles "Used to Love You" et "Make Me Like You" capturent les bas d'une relation qui se termine. Que ce soit sur la première, une ballade puissante mais un peu chiante, ou sur la pop un peu ennuyeuse de la seconde, la musique de STEFANI prend des teintes de plus en plus emplies de synthés, sans être over the top.

Les ballades se classent presque toutes dans la catégorie des chialantes auxquelles on ne reviendra pas. Il y a de l’introspection ("Loveable"), des beats joliment épurés ("Truth") et vaporeux ("You’re My Favorite"), des moments un peu plus puissants ("Me Without You"), une guitare acoustique sympa et un rythme parfois plus entraînant ("Rare"), des vocalises intéressantes ("Red Flag") mais l’ensemble reste franchement assez moyen.

Le ton est plus enjoué sur l’instru légère et aérienne de "Send Me A Picture", alors que "Asking 4 It" en duo avec le rappeur Fetty WAP apporte un moment qui se veut percutant malheureusement sans succès, la trap est lambda et personne ne se souviendra de ce titre. Finalement, c’est assez fade, pas de quoi casser trois pattes à un canard.

Le style vocal qui a marqué le succès de Gwen par le passé est à l’honneur sur "Naughty", tandis que "Where Would I Be?" à la petite influence reggae, tout autant réussi, rappelle le style d’une Kylie MINOGUE. Heureusement, il y a quand même ces quelques titres qui se laissent plutôt bien écouter, on souligne aussi les percussions sympas et l’énergie vibrante du single "Misery".

On ne peut pas le nier, il y a bel et bien l’idée d’un son un peu plus minimaliste dans This Is What The Truth Feels Like dont les arrangements se veulent plus sobres, plus raffinés. J’imagine que la case de la maturité artistique est cochée, ce sera un petit 3 pour Gwen STEFANI. Et pourtant, l’évolution de la chanteuse tombe un peu à plat : l’ensemble est plus cohérent et nous casse moins les oreilles que sur son dernier opus, mais l’originalité des débuts s’est perdue en route pour laisser place à un résultat plus pondéré, mais moins mémorable aussi.