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Neal MORSE - The Dreamer. Joseph Part One (2023)
Par ELK le 4 Janvier 2024          Consultée 621 fois

Il y a des chroniques qui vous fatiguent avant même d’en avoir écrit la première ligne. Et pire, avant même d’avoir écouté la première minute de musique ! Je dois avouer qu’il a fallu me motiver pour m’attaquer à celle-ci. Non pas, attention, que je n’apprécie pas NEAL MORSE, musicien virtuose, incontestable figure du rock progressif et homme des plus attachants, mais parfois l’overdose peut poindre derrière les meilleures intentions. Celles de l’américain sont limpides : il a mis depuis plus de 20 ans son art au service de sa foi chrétienne, et les disques qui sortent sous son seul nom sont voués à cette cause, alors qu’il entretient en sus plusieurs projets parallèles. C’est ainsi qu’en 2019, il a publié son Opéra-Rock, Jesus Christ The Exorcist, petite œuvre de 25 titres et 1H50 de musique, suivie un an plus tard de Sole Gratia sur la vie de Saint-Paul, et peu après de Last Minute Christmas Album pour faire bonne mesure. Dans le même temps, ou presque, se sont enchaînés les albums First Degree avec FLYING COLORS, le double album de presque 100’ Innocence & Danger du NEAL MORSE BAND (autre projet dont il est leader), et bien entendu les formidables The Absolute Universe et The Final Flight, Live At The Olympia réalisés avec TRANSATLANTIC. Ouf !

Comprenez donc que quand déboule cette première partie de The Dreamer. Joseph Part One, un peu de lassitude peu s’emparer du chroniqueur qui sait de plus que tarder à écrire sa chronique ne lui vaudra rien de bon puisque la seconde partie de l’œuvre est prévue pour le 12 janvier 2024 ! Et, cerise sur le gâteau, il va falloir se replonger dans cet épisode biblique afin d'en suivre un minimum le déroulement (merci Wikipedia)…Et pourtant, la musique proposée par Neal Morse est en général parfaitement troussée, dans un genre que j’affectionne, un prog bien rock flirtant parfois avec le hard, et fortement teinté d’esprit 70’s.

Notre homme a de plus incontestablement une belle voix, quoique légèrement lisse par moments, joue magnifiquement des claviers (et même de la guitare) et est un compositeur redoutable, et prolifique comme on l’a vu. En revanche, ses tics de compositeurs sont parfois un peu rebutants : un goût souvent exagéré pour l’emphase et l’épique, la manie de proposer des thèmes qui s’entrecroisent tout au long du disque, l’habitude d’enchaîner les titres sans réel temps mort, et une tendance générale à user un peu toujours des mêmes ficelles pour produire une musique, brillante certes, très souvent inspirée, mais finalement difficile à digérer tant elle est généreuse, abondante et quelque peu redondante.

Ce nouvel album, première partie d’une œuvre plus vaste comme on l’a vu (soupir...), nous propose tout au long des seize titres qui le composent, de suivre les pas de Joseph, figure majeure de la Bible hébraïque et du Coran. Fils de Jacob et de Rachel, sa vie va prendre un tour misérable lorsque ses frères jaloux le vendent comme esclave, puis glorieux alors qu’il deviendra le personnage le plus puissant d’Egypte aux côtés du Pharaon.
Le disque va bien entendu suivre la chronologie de cette vie ponctuée de nombreux épisodes mémorables et dramatiques, parfaite toile de fond pour tisser une histoire emplie de personnages joués par des invités talentueux, Neal se réservant bien entendu le rôle de Joseph. Bon sujet également pour trousser une musique passionnée, riche de nuances et gorgée de sons et d'instruments variés, au fil des aventures et états d'âme de notre personnage. Visiblement pénétré et inspiré par son récit, NEAL MORSE remplit parfaitement son objectif, maitrisant à la perfection l’art de la mise en scène d’une telle saga, dans un esprit Opera Rock assez direct et sans temps mort. Les titres proposés sont globalement réussis, empreints de classe et relativement courts, ce qui nous donne un opus raisonnablement varié et qui passe finalement plus rapidement que prévu. La diversité des styles abordés, du rock assez dur en passant par la pop et le progressif et le défilé d’une kyrielle d’invités, permettent globalement de maintenir l’intérêt des auditeurs.

En revanche, si tous les titres sont d’excellent niveau, peu se détachent réellement. En cherchant bien, j’apprécie particulièrement "The Dreamer Ouverture", exercice parfaitement maîtrisé par l’américain dans un style proche du YES de "Close To The Edge" avant de jolis développements où on entend même de l’harmonica et du saxophone. L’ensemble est assez pompier mais néanmoins fort agréable. "Prologue / Before The World Was" distille une chouette ambiance, très douce et intime dans sa première partie et une séduction pop affirmée. En seconde partie, le titre prend une belle ampleur ponctuée par un solo de guitare de l’autre MORSE célèbre, Steve que l’on ne présente plus. "Gold Dust City" est également un titre fort, construit autour d’un Riff de guitare assez heavy et de développements limite AOR. "Wait On You" commence comme une jolie ballade avec de beaux accords de guitare pour nous offrir une montée en puissance très progressive avec des cordes, de jolis chœurs à la PINK FLOYD, de superbes plans de batterie et un super solo de guitare. "Ultraviolet Dreamer", autre long titre de 6’40, dévoile un joli thème de guitare bluesy très Hendrixien, un gros refrain bien fédérateur à la SPOCK’S BEARD, et de nouveau un fort joli solo de gratte. Parmi les autres titres remarquables, citons encore l’étonnant et assez réussi "I Will Wait For The Lord" exercice de style consistant en une véritable chorale d’église dotée de tous les registres vocaux, féminins et masculins entremêlés, ou encore "Out Of Sight, Out Of Mind" très théâtral et singularisé par la voix accusatrice de la chanteuse Talon David.

Il est finalement inutile de détailler tous les titres, tant l’ensemble est conçu pour être écouté d’une traite, et pour que la musique soit pleinement au service de l’histoire. Les amateurs de Neal MORSE non atteints d’indigestion trouveront dans ce nouvel album largement de quoi être comblés, les autres ne pourront que reconnaître le talent, la sincérité et l’émotion dégagée par l’individu, mais auront du mal à digérer ce copieux opus supplémentaire. A vous de choisir votre camp, je resterai neutre pour ma part avec une note ouverte pour que chacun fasse selon son bon plaisir.

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- Neal Morse: (guitares, claviers, chant, basse, batterie)
- Amy Pippin (choeurs)
- Andre Madatian (guitare)
- April Zachary (choeurs)
- Carl Larson (alto)
- Chris Riley (chant)
- Debbie Bressee (choeurs)
- Devonne Fowlkes (choeurs)
- Eric Gillette (guitare, batterie)
- Gabe Klein (batterie, chant, choeurs, claviers)
- Gideon Klein (violoncelle, basse, choeurs)
- Hannah Tyler (violon)
- Harmonie Hall (choeurs)
- Hunter Keeran (cor d'harmonie)
- Jake Livgren (chant)
- Jim Hoke (saxophone)
- Josee Klein (violon)
- Julie Harrison (choeurs)
- Kim Mont (choeurs)
- Mark Leniger (saxophone)
- Mark Pogue (chant)
- Matt Smith (chant)
- Paul Farmer (harmonica)
- Sam Hunter (guitare)
- Steve Morse (guitare)
- Talon David (chant)
- Ted Leonard: (chant)
- Vanderbilt Blair Children's Chorus Chora
- Wil Morse (chant)


1. The Dreamer Overture
2. Prologue / Before The World Was
3. A Million Miles Away
4. Burns Like A Wheel
5. Liar, Liar
6. The Pit
7. Like A Wall
8. Gold Dust City
9. Slave Boy
10. Out Of Sight, Out Of Mind
11. Wait On You
12. I Will Wait On The Lord
13. The Dreamer Overture Reprise
14. Ultraviolet Dreams
15. Heaven In Charge Of Hell (eat 'em And Smile)
16. Why Have You Forsaken Me ?



             



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