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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1990 Tattooed Millionaire
1994 Balls To Picasso
1995 Alive In Studio A
1996 Skunkworks
1997 Accident Of Birth
1998 The Chemical Wedding
1999 Scream For Me Brazil
2001 The Best Of Bruce Dickin...
2005 Tyranny Of Souls
2006 Anthology
2024 The Mandrake Project
 

- Membre : Iron Maiden

Bruce DICKINSON - The Mandrake Project (2024)
Par ELK le 23 Mars 2024          Consultée 1120 fois

C’est 19 ans après le fort réussi Tyranny Of Souls, dont beaucoup, dont moi, avaient pensé qu’il mettrait un terme à ses efforts en solo, que l’incroyable Bruce DICKINSON, désormais âgé de 65 ans, nous revient avec The Mandrake Project, dont l’écriture a commencé il y a plus de 15 ans ! La première chose quand on parle d’un tel personnage "Bigger Than Life" c’est de savoir à quel Bruce nous avons cette fois affaire ; il est vrai que les casquettes ne lui manquent pas dont (dans le désordre) : escrimeur de haut niveau, conteur, animateur radio, écrivain, artiste de one man show, auteur compositeur, amateur éclairé de textes ésotériques, pilote de ligne et dirigeant d’une compagnie aérienne, et bien entendu iconique et irremplaçable frontman du plus grand groupe de Heavy Metal de l’histoire (si, si).

La version que nous retrouvons ici est celle de l’artiste solo, celui qui s’était un temps mis en retrait de l’énorme machine qu’il avait si bien contribué à installer au sommet, pour une belle escapade de 1993 à 1999 en gros. Cette aventure donna naissance à six albums studio (dont le dernier bien après son retour au bercail) se partageant grossièrement entre les trois premiers un peu décousus et pas totalement aboutis, et les trois derniers parfaitement réussis et unanimement salués. L’apport artistique de l’excellent producteur et guitariste Roy Ramirez dit "Roy Z" n’ayant pas été pour rien dans les réussites précitées, il était tout naturel que Bruce se tourne de nouveau vers lui (ainsi que ses complices de l’époque) pour l’aider à composer et jouer dans ce nouvel opus. On pouvait dès lors s’attendre à une forme de continuité stylistique avec les dernières œuvres du britannique, ce que laissait largement supposer les deux premiers extraits du disques "Aftermath In Ragarok" et "Rain On The Graves" à l’univers pas très éloigné de celui du dyptique The Chemical Wedding et Tyranny Of Souls.

Mais on sait que le diable d’homme a plus d’un tour dans son sac et aime surprendre : The Mandrake Project est bien plus que la suite des disques précédents et révèle plusieurs facettes de l’art du britannique, un peu comme le médaillon de sa mystérieuse pochette. Il se révèle même être le projet le plus ambitieux mené par Bruce à ce jour, que ce soit dans la diversité des styles musicaux abordés, que dans l’inspiration générale et les thèmes des chansons. On y trouve en effet notre lot de titres bien Heavy, mais aussi des morceaux plus expérimentaux et audacieux, de jolies ballades et même une longue pièce atmosphérique qui vient superbement conclure l’album. Les textes sont comme de coutume très recherchés et fouillés, gorgés de références occultes et de symbolisme sur des thèmes tournant beaucoup autour des religions et mythologies, de la mort, et de la résurrection des âmes, avec de nouvelles références aux œuvres de William Blake et Alister Crowley dont Bruce est fan et spécialiste. L’illustration qui figure sur la pochette, assortie d’une locution latine signifiant "la mort peut me prendre mais pas me retenir" ajoute au mystère qui nous est proposé, ainsi que le médaillon orné d’une mandragore et de dates énigmatiques (1941-1968) qui trouveront leur signification dans des BD connexes, comme probablement le titre de l'album issu de l'univers des comics.

Sur le plan musical, tout commence de façon classique mais classieuse avec le très Heavy "Afterglow Of Ragnarok" boosté par un arpège intrigant, un riff qui déchire, bien lourd et rebondissant, et un texte ésotérique de la meilleure veine. Une ambiance épique s’installe, parfaitement menée par un Bruce au chant impeccable avant un refrain catchy à souhait et des parties instrumentales de grande qualité soutenues par une batterie au son bien mat. Dans une veine assez proche, le second titre paru "Rain On The Graves" nous plonge dans une histoire abracadabrante où Bruce se fait conteur, parfaitement soutenu par de grosses lignes bien Heavy de basse et de guitare avant un refrain un peu répétitif mais entraînant. A noter la belle ligne de grattes harmonisées à la Maiden et les rires sarcastiques de Bruce en fin de titre. Toujours dans ce registre lourd, "Mistress Of Mercy" est un titre très correct mais un tantinet moins réussi, rappelant beaucoup le "Freak" de l’album Accident Of Birth, la finesse des interventions d’Adrian Smith en moins. On retrouve enfin avec plaisir "Eternity Has Failed", morceau épique de Bruce qui figurait sous une version à peine différente sur l’album The Book Of Souls de la vierge de fer ; c’était d’ailleurs le meilleur titre de l’opus, et Bruce a tenu à le faire figurer ici dans un registre un peu plus organique et viscéral, mention spéciale à l’ambiance de l’intro et de l’outro plus authentique de mon point de vue, et aux lignes de claviers et chœurs qui apportent une belle ampleur au titre.

Dans un style plus inhabituel pour Bruce,"Many Doors To Hell", est un morceau sacrément entraînant qui me fait penser au « Danse Macabre » de GHOST (groupe que Bruce adore), porté par un riff catchy, un refrain très réussi et un break instrumental du meilleur effet. "Resurrection Men" est encore plus audacieux; ce titre commence avec une surprenante musique de Western évocatrice de vastes plaines et grands espaces, avant de basculer sur une ambiance doom très Sabbathienne, et de finalement revenir au propos de départ. Et le pire c'est que cela fonctionne parfaitement ! "Fingers In The Wound" est une des grandes réussites de l’album : c’est un titre qui débute comme une power-ballad avec une intro grandiloquente, qui dévoile ses muscles avec un refrain superbe, et se permet un break oriental à la LED ZEP, support à de superbes lignes de guitare et de belles mélopées vocales du Britannique. Le titre "Shadow Of The Gods" est également une belle surprise, assez cousin du fameux "The Chemical Wedding" dans son démarrage mélancolique, mais qui surprend par un passage central proche du « Nu-metal » de toute beauté, et s’avère finalement assez grandiose grâce au chant plein d’emphase et aux superbes arrangements. "Face In The Mirror" puise son inspiration du côté du célèbre "Tears Of The Dragon", nous offrant une facette acoustique de Bruce qui se fend même d’un petit solo sans prétention à la guitare sèche (une première) pour un titre malgré tout pas totalement inoubliable.

Il nous reste à évoquer mon morceau préféré, l’impressionnant et splendide "Sonata (Immortal Beloved)", titre lent et planant sur lequel notre maître de cérémonie évoque avec une émotion poignante le décès de sa première femme, Paddy, survenu il y a trois ans. La guitare en mode slide et le chant déchirent conjointement l’espace sonore, alors que l’orchestration monte superbement en intensité, et que Bruce entonne la complainte d’un roi disant adieu à sa reine, avec une immense classe et une grande force évocatrice. La dernière partie nous réserve de superbes lignes de guitare très Floydiennes en guise d’adieu, et l’album prend fin sur ce titre magnifique et gorgé de tristesse.

Carton plein donc pour Bruce DCKINSON qui nous offre un album totalement réussi et qui justifie pleinement la poursuite d’une carrière solo lui permettant d’aborder des territoires vraiment différents de ceux rebattus avec IRON MAIDEN. Il a su à force de persévérance, de passion et de talent imposer un univers et un style totalement personnels et y conforter sa stature d’artiste complet et passionnant, sans rien renier de l’engagement extrême dont il fait preuve avec la Vierge de Fer. Chapeau bas monsieur, et nous attendrons la suite de vos aventure personnelles (un prochain album est déjà prévu) et collectives avec le plus grand intérêt. Rendez-vous déjà sur la route ce printemps et cet été.

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- Bruce Dickinson (chant, guitare acoustique, claviers, percussions)
- Roy Z (guitares, basse, claviers)
- David Moreno (batterie)
- Maestro Mistheria (claviers)
- Chris Declercq (solo de guitare sur 'rain on the graves')
- Gus G (solo de guitare sur 'eternity has failed')
- Sergio Cuadros (instruments à vent sur 'eternity has failed')


1. Afterglow Of Ragnarok
2. Many Doors To Hell
3. Rain On The Graves
4. Resurrection Men
5. Fingers In The Wounds
6. Eternity Has Failed
7. Mistress Of Mercy
8. Face In The Mirror
9. Shadow Of The Gods
10. Sonata (immortal Beloved)



             



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