Comme bon nombre d’autres contemporains, Post MALONE ne se cantonne pas à un seul genre musical depuis le début de sa carrière et pourtant, son style est toujours distinctif et captivant. Une année s’est écoulée depuis son dernier disque et le rappeur revient en 2019 avec Hollywood’s Bleeding, son troisième album studio dont le titre et la couverture laissent présager une ambiance morne et une vision sombre de l’univers dans lequel il évolue.

On ressent cette tournure introspective dès le premier titre, l’éponyme "Hollywood's Bleeding", un mélange de chant et de rap comme MALONE sait faire, sur des textures sonores riches qui montrent une véritable volonté d’expérimenter tout en explorant les thèmes de la solitude et de la superficialité dans une atmosphère envoûtante qui le suivra sur tout l’album, tout comme le titre "Saint-Tropez" aux refrains accrocheurs.

On reste dans la mélancolie et les défis de la vie sur "A Thousand Bad Times", "I’m Gonna Be", avec les synthés du morceau "I Know" ou le single "Circles" qui démontrent une recherche de mélodies pop accrocheuses qui contribuent clairement au succès commercial de l’album. Plus dansant, le single "Enemies" en featuring avec DABABY apporte une énergie plus dynamique grâce à son beat trap entraînant, alors que l’excellent titre "Allergic" nous offre un changement de rythme au son d’une batterie aux accents pop-rock et une interprétation vulnérable de la part de Posty.

La collaboration avec des artistes renommés comme HALSEY, FUTURE et Travis SCOTT contribue à enrichir la diversité musicale de l'album. Chaque featuring apporte une dynamique unique, allant du rap énergique ("On The Road", "Goodbyes") à des moments plus mélodiques, à la pop catchy ("Sunflower" avec SZA, "Die For Me" ou "Sunflower", qui fait partie de la bande originale de [i)Spider-Man: Into The Spider-Verse) en passant par des chansons plus rock, comme le single improbable et doucement explosif "Take What You Want" en collaboration avec Travis SCOTT et le légendaire Ozzy OSBOURNE.

On retrouve MALONE en solo et dans la réflexion sur des titres plus relax comme "Myself", "Internet" ou sur le single "Wow." ; dans le sens du détail, ultra-produit mais plus que réussi et qui permet à Post MALONE de boucler ce troisième disque avec un titre percutant qui donne envie que ça ne s’arrête pas.

Pas étonnant du coup que Hollywood’s Bleeding fasse l’objet d’une nomination pour l'album de l’année aux Grammys. Même si l’opus ne remporte pas le prix, ses 17 titres marquent bel et bien le son unique de MALONE générant des critiques très positives et un intérêt toujours très fort de la part d’un large public. Que ce soit par son flow si distinctif, la direction artistique qui ne se gêne pas de faire dans l’émotion, les productions riches ou la sincérité de ses paroles, le talent et l’essence de Posty ne peuvent qu’être remarqués.