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- Style : Fairport Convention, Steeleye Span, Jethro Tull, Malicorne, Rosemary Standley , Blackmore's Night
- Membre : Bert Jansch

PENTANGLE - Basket Of Light (1969)
Par MARCO STIVELL le 7 Octobre 2024          Consultée 368 fois

Souvent considéré comme le premier chef-d'oeuvre de PENTANGLE, Basket of Light est enregistré à l'été 1969 dans les IBC Studios à Londres, tout comme d'ailleurs le second disque du double Sweet Child paru un an plus tôt. C'est l'époque où le quintette jouit de la plus grande renommée, au point que l'album a régulièrement figuré dans les 1000 Albums Qu'il Faut Avoir Ecoutés, et cela se ressent d'abord par une forte cohésion des membres dans l'écriture. PENTANGLE est aussi soudé que sa musique gagne en assurance, en évidence. La plupart des titres sont soit des compositions collectives, soit des traditionnels adaptés de la même façon.

Fini les reprises jazz et seule s'écarte "Sally Go 'Round the Roses", emprunt fait au girl-band newyorkais The JAYNETTS, bien inscrit dans la mouvance Motown, dont néanmoins ce single/tube unique en 1963, d'ailleurs produit par un Spector tiens (mais un autre, prénommé Abner), déborde moins de légèreté que d'autres, avec une sorte de pop-blues noire au rythme latin et nébuleuse dans ses paroles, rudement intelligente. Suffisamment pour s'ancrer pour longtemps dans la conscience populaire : Grace Slick l'entonne avec son groupe GREAT SOCIETY (avant JEFFERSON AIRPLANE), Joan BAEZ la fredonne dans le film-live de 67 Don't Look Back consacré à Bob DYLAN, de nombreux artistes en Europe (y compris masculins) l'ont adapté. Passons sur les nombreuses versions futures. En tout cas, celle de PENTANGLE demeure la plus célèbre du côté britannique, et encore, pour n'avoir été que la face B du single "Light Flight", version américaine.

"Light Flight" ! Quel titre d'ouverture ! Folk-jazz lui aussi bien pensé avec un zeste de bossa-nova, mélodie solaire ponctuée par la guitare soliste de Bert Jansch, mené surtout par l'envirante Jacqui McShee, en voix première comme en seconde, ses 'padapaloula' sur les refrains, sorte de scat féérique inattendu. Ce morceau a été le générique (en plus de la B.O composée par PENTANGLE) de Take Three Girls, série TV qui a été la première en couleur produite par la BBC, sur trois jeunes femmes colocataires en plein Swinging London. Un tube donc, et témoin que malgré sa musique très personnelle, la bande de Jansch et Renbourn est très dans l'air du temps, le façonne plutôt que de s'y plier, même quand il faut accompagner. Quant à "Sally Go 'Round the Roses", elle offre un beau duo vocal entre McShee et Renbourn, avec une profondeur équivalente à la version originale.

La chanteuse au magnétisme puissant nous refait un peu de son phrasé jazz sur la "Train Song", autre composition collective mais plus aventureuse, grâce au rythme lourd développé par Terry Cox et Danny Thompson, ce dernier étourdissant en pizzicato comme à l'archet. À côté, "Hunting Songs" met en avant la clarté du glockenspiel et un ton de promenade enfantine légère voire comptine qui tranche nettement avec l'ambiance précédente. Vers le milieu, Cox martèle ses tambours et Thompson fournit des lignes folles, de quoi encore aider l'album à s'offrir un rang de classique ! Et que dire de "Springtime Promises" qui porte bien son nom, Bert Jansch inspiré par la nouvelle et belle saison fleurie, un jazz-folk répétitif mais qui tient chaud ?

Faites de constructions savantes, ces chansons originales sont rejointes par de beaux traditionnels tel ce "Cuckoo" à l'arpège galant de John Renbourn, ainsi que "Once I Had a Sweetheart" au picking à trois temps, combo glockenspiel-bongos et sitar qui s'ajoute, parfait pour McShee sans oublier Jansch en guitare solo sur deux simples accords bouclés, tournure épique. Il tient le chant aux côtés de la chanteuse dans le faussement léger "House Carpenter" (ou "The Daemon Love", folklore du milieu du XVIIème siècle, une 'mise en garde pour femmes mariées'), rythmée par son banjo ainsi que le sitar de Renbourn.

Enfin, quoi de plus incroyable ici que cette "Lyke-Wake Dirge", ce dernier mot ancien renvoyant à une forme de complainte chantée ? Ecrit en vieux dialecte du Yorkshire avec un fond spirituel/religieux, le texte fait référence à l'humilité et à la compassion, voire à la générosité dont une âme humaine doit faire preuve depuis sa naissance jusqu'à la mort et au-delà, à travers le purgatoire. Les harmonies réverbérées de Cox (en lieu et place de Jansch, une fois n'est pas coutume), Renbourn et bien sûr McShee, à teneur grégorienne/médiévale, transcendent cette mélodie superbe et lente, comme venue de l'autre bout de l'Achéron-Styx ou bien à travers les brumes de la mer Iroise. Bien que gardant un arrangement musical habituel et sobre pour PENTANGLE, voilà un chant qui a de quoi hanter, beaucoup plus que d'autres de l'album qui demeure un classique !

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   MARCO STIVELL

 
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- Jacqui Mcshee (chant, choeurs)
- Bert Jansch (chant, choeurs, guitare, banjo)
- John Renbourn (chant, choeurs, guitare, sitar)
- Terry Cox (batterie, bongos, glockenspiel, chant, choeurs)
- Danny Thompson (contrebasse)


1. Light Flight
2. Once I Had A Sweetheart
3. Springtime Promises
4. Lyke-wake Dirge
5. Train Song
6. Hunting Songs
7. Sally Go Round The Roses
8. The Cuckoo
9. House Carpenter



             



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