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UNDERWORLD - Everything, Everything (2000)
Par K-ZEN le 29 Octobre 2024          Consultée 180 fois

Le terminal 3 de l’aéroport Charles de Gaulle situé à Paris est un des trucs les plus sordides qui soient. Une espèce de cagibi métallique où l’on entrepose les locomotives hors d’usage, les vieux cheminots qui se sont mal comportés avec leurs collègues féminines ou ayant un peu trop manifesté de velléités salariales ainsi que les infortunés passagers du RER B qui se sentent des envies de long courrier. Pas âme qui vive, rien que le bruit des machines à manger les tickets de voyage ou les Passes Navigo et une furieuse odeur de cambouis mal séché mêlé à de la sève pour le moins collante issue des antiques rave parties des révolues années 90.

Sans nul doute, UNDERWORLD a donné un concert dans ce cadre idyllique, j'en mettrai ma main à couper. Le grand UNDERWORLD, celui ayant commis le monument Dubnobasswithmyheadman à la pochette bicolore mal dégrossie et citadine recyclée par la suite via Oblivion with Bells que j’ai trop longtemps boudé. Un spectacle ayant depuis intégré les légendes urbaines, dont on se gause jalousement sous le manteau tel un secret bien gardé accessible seulement à certains initiés : cette foule de fans colorés, nouveaux hippies des nineties habillés comme dans les clips du Top 50 ou Nowhere se pressant tel un seul homme tout contre cette statue de bronze immortalisant Karl HYDE en pleine action, pull vert et casque sur les oreilles, scandant ses textes minimo-surréalisto-géniaux. Un séisme récent aurait donc déplacé Lourdes un peu plus haut sur la carte de France, inaugurant un pèlerinage neuf se terminant dans les sous-sols industriels d’un aéroport.

Cette fameuse représentation mythique aurait très bien pu avoir lieu en 1999 pendant la tournée ayant produit le stratosphérique Everything, Everything, Paris et Bruxelles pouvant se réclamer à juste titre d’être réunis sur un même trait unificateur. En fonction de la temporalité, peut-être aurait-on pu avoir un spectacle encore plus dément ou un répertoire différant quelque peu. Ce qui est certain, c’est que je n’étais pas présent cette nuit-là, trop minot ne serait-ce que pour prendre l’avion en solo – avec le visionnage d’ORBITAL cette année, et celui de FRONT 242 l’année dernière, c’est d’ailleurs un des derniers grands de la musique électronique des années 90 qu’il me faudrait voir avec une réserve pour The PRODIGY, Keith FLINT ayant finalement cassé sa pipe –, un concert qui réduirait considérablement les coûts en transport !

Quand les inceptions aquatiques initiales prenant place au cœur des entrailles de "Juanita" résonnèrent, sans doute que les mecs coincés en heures supplémentaires impromptues durent se demander ce qu’il se passait, à fortiori si l’évènement était illégal. Se levant de sa chaise, le fonctionnaire flippé se demanderait… Il y a définitivement un bruit derrière cette vitre mal nettoyée par laquelle on peut voir des piscines en toit sécher à la Lune et cela pile à l’instant où les ronronnements soyeux de Mister HYDE surgiraient en même temps que ces accords coulants de guitare. Que faire sinon se diriger vers un corridor duquel parviennent des sons inhabituels provenant des profondeurs insondées, comme poussés par une insurpassable force d’Archimède ?

Non.

Mon devoir avant tout penserait-il, je dois terminer ce programme informatique avant demain matin. Mais il ne pourrait rebrousser chemin, les mélodies endiablées l’attirant inexorablement vers l’escalier de service, les digicodes des ascenseurs étant hors service. Il y croiserait Tom & Jerry, Jim MORRISON ainsi que Marc BOLAN faisant du stop intra-étages, un buvard entre leurs doigts crispés. Tout, tout ; tout, tout.... Notre héros se sentirait obligé de répéter ce mot en doublons mono-syllabiques tel un mantra, proche d’une crise de démence caractérisée.

La frêle lumière d’un timide soleil auroral tirerait notre brave fonctionnaire de ses songes verdoyants. Sur son navigateur Internet, la magie des algorithmes calculant les playlists infinies l’aurait mené jusqu’à "The Cloak", monumental titre signé des métalliques LEPROUS et animé d’un riff qu’aurait pu tout aussi bien imaginer UNDERWORLD.

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- Darren Emerson (programmation)
- Karl Hyde (chant, guitare, programmation)
- Rick Smith (programmation)
- +
- Stuart Kelling, Phil Dore (voix)


1. Juanita/kiteless
2. Cups
3. Push Upstairs
4. Pearls Girl
5. Jumbo
6. Shudder/king Of Snake
7. Born Slippy (nuxx)
8. Rez/cowgirl



             



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