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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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UNDERWORLD - Dubnobasswithmyheadman (1994)
Par SEIJITSU le 20 Septembre 2009          Consultée 5168 fois

Ah la première partie des années 1990, quelle belle période pour la musique électronique ! Entre l’apparition de l’I.D.M. et la sortie de grands albums qui poseront les bases d'un mouvement électro mature qui apparaîtra vers le milieu de la décennie. La scène se portait pour le mieux… Bon évidemment il faut faire abstraction du fléau Euro dance qui avait envahi les radios et les pistes de danse telle une gangrène s’attaquant à la jambe d’un lépreux. Oui, je suis de mauvais poil aujourd’hui, mais réduire l’électro à des rythmes bateau menés par une voix niaise qui chantonne des « Move You body ! » ou autres « Open Your Eyes ! », est pour moi une véritable insulte.

On peut donc diviser la scène en deux catégories : ceux qui expérimentent en évitant de rendre leur musique trop commerciale (comme par exemple ajouter des voix sur leurs morceaux, une pratique très mal vue à l’époque dans le milieu électro) et ceux qui cherchent à vendre leurs camelote quitte à refiler de la merde (et je suis poli).

Et puis entre ce foutoir le plus total, il y avait deux petits groupes qui allaient devenir grands quelques années plus tard. Le premier est Leftfield, ce dernier se fait connaître justement par sa volonté d'incruster des chants sur des morceaux électro et aussi par son mélange audacieux de house, de soul, de reggae et de rock. Mais le groupe n'est encore qu’à ces premiers balbutiements, il ne sort que des singles et son premier album n’arrivera que quelques années plus tard.
Et puis il y a Underworld, le groupe à part dans la techno. Qu’est ce c’était donc la musique d’Underworld ? Tout le monde se posait la question à l’époque. Était-ce de la trance ? De l’ambient techno ? De la house ? Ou bien du blues pop rock nouvelle génération ? STOP !!! Ça y est j’ai mal à la tête. Bon faisons simple, Underworld est une sorte de bâtard, il n’a rien à voir avec les chiens de pur races comme Orbital, LFO ou même Leftfield qui ne mélangent pas autant de genres différents.
Et puis il y avait la voix de Karl Hyde, à peine retouchée ou pas du tout. Un chant extraterrestre parfois proche du Blues et de la New Wave des années 80, et vous imaginez facilement qu’un groupe d’électro avec un chanteur, ce n’était pas banal à l’époque. En plus ces derniers ont aidé à la réhabilitation du format album avec Dubnobasswithmyheadman (quel nom absurde soit disant passant), prouvant ainsi que la musique électronique pouvait très bien se passer des maxi ou des singles pour se vendre et surtout pour exister artistiquement.

De nouvelles cartes sont donc données à de nouveaux joueurs et une nouvelle voie est ouverte. Underworld s’y enfoncera tête baissée et le groupe démocratisera une musique électronique dotée de voix, même si avec les années, le groupe perdra petit à petit son âme et par conséquent, son objectif principal : faire rêver, pour le troquer contre un autre : faire bouger.

Mais en 1994, ce premier objectif est atteint. Les paroles abstraites de Karl Hyde et les rythmes hypnotiques des morceaux nous transportent dans des contrées inconnues et irréelles comme sur Mmm... Skyscraper I Love You et Tongue.
Le trio n’oublie tout de même pas de nous faire bouger mais de façon admirable comme sur l’endiablé Spoonman et surtout l’énorme tube Cowgirl avec ses cavalcades énergiques et ses sons acides. Et le groupe fait aussi un joli clin d’œil à son passé new wave sur un Dirty Epic sensuel.

Cependant la durée des morceaux dépasse la majorité du temps le format du single diffusable sur les ondes radio. Avec de longues intros soignées et des basses omnipotentes, nous rentrons dans l’imaginaire de Underworld grâce à des ambiances sombres et feutrées, un climat plutôt mélancolique soutenu par la voix éthéré du gourou Hyde comme sur Dark & Long et surtout, surtout M.E. Une plage où voix robotiques, voix japonaises, notes de piano et la voix vocodée de Hyde se mélangent pour donner un résultat saisissant. Ce titre est à pleurer, et il s'agit sûrement du meilleur titre d’Underworld. Les sensibles seront donc surpris de voir que la musique électronique est capable de faire passer des émotions tout comme le fera encore mieux son successeur : Second Toughest in the Infants.

Vous m’excuserez donc pour cette conclusion brutale, mais que pourrais-je rajouter de plus ? Dubnobasswithmyheadman est une étape importante dans l’évolution de la musique électronique et il s’agit en plus d’un album d’une qualité rare qui a bien vieilli malgré ses 15 ans d’âge.
Donc si vous avez aimé Second Toughest in the Infants, il n’y aucune raison de ne pas écouter ce disque.

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   SEIJITSU

 
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- Karl Hyde (chant, guitare)
- Rick Smith (arrangements électroniques)
- Darren Emerson (arrangements électroniques aussi)


1. Dark & Long
2. Mmm... Skyscraper I Love You
3. Surfboy
4. Spoonman
5. Tongue
6. Dirty Epic
7. Cowgirl
8. River Of Bass
9. M.e.



             



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