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UNDERWORLD - A Hundred Days Off (2002)
Par SEIJITSU le 5 Février 2010          Consultée 3153 fois

Underworld n’est plus. Underworld a trahi. Underworld c’est caca.
Je bombe le torse et hurle à la face du monde mon opinion qui pourtant n’intéresse personne, aussi louable soit-elle. C’est une cause perdue dans laquelle je me lance, car Beaucoup Fish reste le disque préféré des fans de la formation anglaise. Incompréhension, dégoût, haine : Underworld a vendu son âme à l’industrie du disque.

Alors que penser de cette nouvelle sortie en cette année 2002 ? Méfiance, méfiance, le groupe est à la recherche de nouveaux pigeons et de biftons à ramasser. Mais il est possible que j’exagère, Beaucoup Fish avait beau être un disque putassier, il n’était pas totalement mauvais. Mais soyons optimiste une seconde, grâce à cet album le groupe avait enfin reçu la reconnaissance du grand public qu’il méritait depuis ses deux albums sortis respectivement en 1994 et 1996. Deux perles d’une musique électronique inclassable, aux multiples influences et particulièrement douce.
Finalement le « Beaucoup Poisson » a eu ce mérite, faire connaître la gloire à ce trio talentueux. Mais paradoxalement, ce disque les a fait sombrer, et pas que sur le plan artistique ; je vous ai suffisamment embêtés avec mes états d’âme de fan frustré pour continuer à en parler. Ce disque a fait revivre leurs débuts maudits, où ils étaient englués dans une new-wave médiocre à la recherche du succès. Leurs démons sont de retour et le mot split est dorénavant sur toutes les lèvres. Darren Emerson quittera le duo sans prévenir peu avant la sortie du live Everything, Everything. Quant à Karl Hyde, l’emblématique chanteur va petit à petit prendre de mauvaises habitudes avec l’alcool. Que c’est triste, une telle déchéance.
Ce A Hundred Days Off arrive pourtant à point nommé pour montrer qu’Underworld va mieux. Pour ce qui est du moral de ce qui reste de la formation, c’est possible, mais qu’en est-il de leur inspiration ? Rassurez-vous, Underworld n’a pas chômé pendant ces quelques années les séparant la sortie de l’opus controversé qu’est Beaucoup Fish.

L’album démarre paisiblement avec « Mo Move », petite perle d’électro-pop soyeuse et bienveillante. Cette belle entrée en matière est suivie ensuite de « Two Months Off ». Vous avez aimé le tube « Born Slippy » ? Ce n’était rien comparé à ce morceau qui, avec ses basses obsédantes et lourdes, ses belles textures sonores, est un véritable classique jouissif et addictif.
« Sola Sistim » elle, touche en plein cœur. Une musique émotive et gentiment dépressive qui met la larme à l’œil. Dans le registre blues, Hyde fait des merveilles et prend par les tripes : un titre magnifique.
« Little Speaker », au tempo plus élevé, est une jolie comptine qui nous berce avec ses notes de pianos. Un morceau avec un petit côté jazzy tout comme « Ballet Lane » avec son saxophone timide et pourtant envoûtant. Il faut tout de même signaler quelques titres plutôt courts et donc inhabituels pour ce groupe qui aime tant étirer ses morceaux sur une dizaine de minutes. Ces deux pistes sont « Trim », morceau pop cotonneux et « EssGee », une petite transition tragique à la guitare slide.
La techno reste tout de même de la partie comme sur « Dinosaur Adventure 3D », doté de quelques sonorités indiennes, et surtout sur le magique « Luetin », la meilleure pièce de ce disque, judicieusement placée en conclusion. Elle représente l’aboutissement de la démarche d’Underworld, ou comment remuer son petit corps en regardant le sol avec un regard de chien battu. Un véritable moment de tristesse, et pourtant, qu’il est bon de se morfondre en écoutant ce titre.

Underworld a traversé bien des épreuves et cela se sent. Les concepteurs de cet album ont cherché à exprimer leurs pensées et leurs sentiments pendant les dernières années qui ont défilé devant leurs yeux. Cela ne respire pas la joie de vivre, même si on est loin d’une musique électronique sombre et macabre, bien au contraire, elle est lumineuse et pourtant si triste. On est facilement touché par la musique du groupe, dont les émotions n’avaient plus été aussi à fleur de peau depuis leur chef-d’œuvre Second Toughest in the Infants.
Underworld s’est racheté une conduite, Underworld a sorti un album courageux, Underworld n’a pas cherché à surfer sur la mode comme c’était le cas sur Beaucoup Fish.

Cela est bien regrettable. Regrettable, parce que cette sortie d’Underworld a été boudée, injustement boudée. Le duo est allé au bout de ses envies, et il a perdu. Il y a quoi pester sur le comportement du plus grand nombre, capable de louer le pire comme d’éviter le meilleur. Car si A Hundred Days Off n’est pas le meilleur disque du duo Britannique, il s’agit d’un bon album sensible et timide. Il y a des jours où je trouve la vie bien injuste…

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   SEIJITSU

 
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- Karl Hyde (chant, guitare)
- Rick Smith (arrangements électroniques)


1. Mo Move
2. Two Months Off
3. Twist
4. Sola Sistim
5. Little Speaker
6. Trim
7. Ess Gee
8. Dinosaur Adventure 3d
9. Ballet Lane
10. Luetin



             



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