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Evie SANDS - Suspended Animation (1979)
Par MARCO STIVELL le 2 Novembre 2024          Consultée 201 fois

Estate of Mind avait eu son lot de reconnaissance, avec deux mini-hits mais, surtout, plusieurs reprises de ses chansons par Dusty SPRINGFIELD (qui cite Evie SANDS comme sa chanteuse favorite !), Barbra STREISAND, Dionne WARWICK, Gladys KNIGHT, Frankie VALLI, CHER & Gregg ALLMAN... Dix années après avoir commencé, SANDS est une icône de la pop qui ne vend pourtant pas aussi bien que ses consoeurs et dont la carrière se trouve étrangement étiolée – euphémisme !

Dès 1976, on remarque une nouvelle pause, alors qu'en réalité il s'agit juste d'une nouvelle passation de contrat, cette fois à RCA, qui tarde à sortir l'album pourtant enregistré dès 1977. Suspended Animation devient en 1979 le troisième L.P d'Evie SANDS et son dernier avant (très) longtemps. Ce qui surprend toujours quand on voit d'autres chanteuses 'blue-eyed soul' sortir des albums à la pelle. Bon, on peut se dire que quantité ne rime pas forcément avec qualité, mais SANDS elle-même n'est pas épargnée car, malgré encore un songwriting et un entourage plein de promesses (le genre très 'Californie en or 24 carats', celles-ci ne seront pas toutes tenues.

"Lady of the Night" ouvre le bal avec cette pop-soft au ton latin alors très en vogue durant cette fin de seventies. Une mélodie simple mais convaincante, où l'on remarque deux très beaux couples, à savoir Evie SANDS herself au piano et monsieur Greg Phillinganes au piano électrique Fender Rhodes (intelligent, s'entend), puis au niveau des choeurs, dame Evie se trouve rejointe par Dusty SPRINGFIELD justement, dont on vient de dire qu'elle est l'idole ! En matière de musiciens, si David Hungate, bassiste désormais membre de TOTO au succès retentissant l'année précédente, est toujours de la partie, c'est pour un seul titre et le reste du temps, on entend plutôt Reggie McBride.

Celui-ci a déjà côtoyé Minnie RIPERTON, Stevie WONDER, RARE EARTH, Al JARREAU entre autres. Et c'est avec une grande flamboyance teintée de groove qu'il porte bravement la disco de "Keep My Lovelight Burnin'", tout comme le percussionniste Paulinho Da Costa aux côtés du batteur Mike Baird, deux 'requins' californiens. Ni trop pailleté, ni trop dégoulinant de cordes, il faut avouer que cet exercice 'mode du moment' convient parfaitement à Evie SANDS, son élégance, avec aussi d'excellents choeurs (dont Bobby Kimball, de TOTO) et guitares.

Le shuffle-rock plutôt cool de "Get Up" rejoint la ballade "Take a Little Love", caressée par le saxophone ténor de Jerry Peterson (plus présent et rugueux chez Kim CARNES), où l'on note un refrain cavalier très convaincant, de même que le chant sensuel, voilé. Plus loin, Evie propose une nouvelle version de "You Can Do It", slow laissé de côté pour Estate of Mind en 75 (audible en bonus de la réédition CD) et ici fourni en éléments (appréciables) très connotés fin 70's, reggae avec basse et guitare en avant, pont et final cosmique... Pour ces derniers d'ailleurs, le synthétiseur lead et virevoltant se trouve géré par Ian Underwood, ex-collaborateur régulier de Frank ZAPPA.

On le retrouve d'ailleurs sur les deux meilleurs titres de l'opus, à savoir "You Sho' Look Good to Me" et la ballade passionnée "As We Fall in Love Once More", elle aussi interstellaire. Pour cette dernière, SANDS use amoureusement de métaphores spatiales, de sa voix sensible depuis le fond de sa gorge, très prenante donc tout comme l'intro aux claviers (Evie au piano, Phillinganes au Rhodes et Underwood au synthé), si classieuse. Et puis, en plus de Hungate à la basse (et Kimball en choeurs sur d'autres titres, on l'a dit), c'est l'un des titres qui fait intervenir Steve Lukather, troisième membre de TOTO, pour la guitare solo notamment.

Après ce moment torride et cosmique, on ne peut encore qu'admirer "You Sho' Look Good to Me" avec Evie plus crooneuse et jouant du Clavinet, bien aidée par ses choeurs habituels (Oren Waters, Julia Tillman Waters) ici haletants et sensuels, le tout pour une véritable récréation musicale et relâchée à progression mélodique intelligente, synthé brillant et solo de guitare à la wha-wha. Quelques points forts en somme pour un album qui impose aussi parfois sa routine, moins marquant que son prédécesseur, en dépit d'une distribution encore plus 'forte'. Et c'est d'autant plus regrettable que, pour SANDS, il impose par la suite une trêve de vingt ans, côté interprétation mais non pas création, cela dit.

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   MARCO STIVELL

 
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- Evie Sands (chant, piano, clavinet, choeurs)
- Greg Phillinganes (piano fender rhodes)
- Ian Underwood (synthétiseurs)
- Reggie Mcbride, David Hungate (basse)
- James Gadson (batterie, choeurs)
- Mike Baird, Andy Newmark (batterie)
- Ron Tutt (batterie)
- Paulinho Da Costa, Ollie C Brown (percussions)
- Buzz Feiten, Steve Beckmeier (guitares)
- Steve Lukather, Lee Ritenour (guitares)
- Richie Zito (guitares)
- Jerry Peterson, Jim Horn (saxophone ténor)
- Steve Madaio (trompette)
- Victor Feldman (vibraphone)
- Carli Munoz (orgue)
- Paul Riser, Jimmie Haskell (arrangements des cordes)
- Ray Jackson (arrangements des cuivres)
- Dusty Springfield (choeurs)
- Bobby Kimball, Bill Champlin (choeurs)
- Oren Waters, Julia Tillman Waters (choeurs)
- Tom Kelly, Maxine Willard Waters (choeurs)
- Laura Creamer, Shelby Flint (choeurs)
- Michael Stewart (choeurs)


1. Lady Of The Night
2. Keep My Lovelight Burnin'
3. Take A Little Love
4. I Can't Wait For You
5. As We Fall In Love Once More
6. Get Up
7. You Sho' Look Good To Me
8. You Can Do It
9. I Don't Want To Let It Go
10. Brain Damage



             



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