Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ INTERNATIONALE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 



Evie SANDS - Any Way That You Want Me (1969)
Par MARCO STIVELL le 16 Octobre 2024          Consultée 263 fois

Evie – souvent utilisé comme diminutif d'Evelyne mais superbe prénom à part entière – SANDS est une vraie Newyorkaise, ayant vu le jour et grandi dans le quartier-ville ouvrière de Brooklyn. Suivant les pas de sa mère chanteuse, repérée par Jerry Leiber et Mike Stoller, elle aurait pu rester cantonnée au rang de 'petite étoile' de la chanson américaine, brillant d'un éclat certain à la fin des années 60 et puis plus rien. Or, contrairement à beaucoup de ses consoeurs (hormis Joan BAEZ et Joni MITCHELL), elle a su tenir bon malgré les aléas, et sa carrière de l'époque est restée sa carrière tout court, après plus de cinquante-cinq ans.

Les quatre/cinq premières années sont celles des singles, parfois en vue malgré la rude concurrence, mais comme les classements sont aussi déterminés par grandes villes, Evie SANDS doit se battre pour que sa renommée ne soit pas que locale et devienne nationale. Pas facile, d'autant qu'avec cela, "Take Me for a Little While" a été subtilisé avant d'être paru et refilé à Jackie ROSS, qui en a fait un tube. La chanteuse, qui travaille beaucoup avec un certain Chip Taylor, songwriter et producteur en vue, laisse donc un contrat avec Chess Records lui passer sous le nez, et signe avec Cameo-Parkway, label ouvert depuis dix ans. Problème, quand SANDS cartonne avec "Angel of the Morning" écrit spécialement par Taylor pour elle et maintes fois repris par la suite, la boîte coule en redressement judiciaire.

Il faut attendre 1969 pour que cette carrière discographique s'installe vraiment avec le premier album attendu, publié par A&M Records. Peu de singles sont repris, à l'exception de "Take Me for a Little While", pop-soul élancée dans une veine porteuse efficace, on comprend qu'une chanteuse comme ROSS l'ait adoubée. Cela dit, l'effort concerné est un peu à part sur ce premier 33-tours où dominent les ballades ainsi que les grandes orchestrations riches en choeurs, cordes et cuivres. Un peu trop d'ailleurs, mais en passant chez A&M, très en vue, il fallait bien faire les choses en grand.

Bien qu'Evie SANDS s'inscrive dans une forme de variété américaine désormais classique, entre folk et soul, on peu trouver que c'est un peu trop grand, d'une part, tout en reconnaissant d'autre part l'originalité des arrangements. Al Gorgoni, le collaborateur proche de Chip Taylor, habille la plupart des morceaux mais on croise aussi, pour une poignée de titres, Lee Holderidge, autre chef d'orchestre reconnu. Et on sent que le psychédélisme a laissé des traces, rien qu'avec une intro aussi mystique que celle de "Crazy Annie". Pour le reste, c'est une chanson folk habilement déguisée, où l'écho vient souvent grossir la voix de SANDS.

Autant les saxophones sont amenés à merveille sur "Close Your Eyes, Cross Your Fingers", autant la partie 'rêve' inattendue (de même que la coda finale de "Crazy Annie") change le tout en slow grandiose, et par-dessus le marché, la chanteuse confirme son statut de grande chanteuse en devenir. "But You Know I Love You" est caractéristique de l'efficacité d'une telle formule, idem de "I'll Hold Out My Hand". Si l'on regrette l'emploi sommaire du piano de "I'll Never Be Alone Again" et de "Any way That You Want Me", force est de reconnaître, en plus des choeurs et des guitares, qu'il n'y a pas là de quoi rester indifférent, guère plus qu'au charme naturel d'Evie SANDS.

Alors que "Caroline in My Mind" ne laisse sûrement pas de souvenirs suffisants du haut de ses trente secondes à peine, "Is This I Am" en revanche nous emporte grâce à son arpège de guitare en continu, son élégance folle (celle-là connaîtra à son tour diverses reprises). Et quoi de plus beau que "Until It's Time for You to Go", au rythme boîteux, à la voix plus fragile ? Restent les ballades crépusculaires "Shadow of the Evening" et "One Fine Summer Morning", cette dernière surtout pourvue d'un son chaud, d'une ambiance magistrale avec percussions planantes, cordes en tapis, fine guitare slide. Il y a peu à vraiment retenir dans cet album qui reste un beau coup d'essai, mais ces quelques-là font la différence.

A lire aussi en VARIÉTÉ INTERNATIONALE par MARCO STIVELL :


ZUCCHERO
Blue's (1987)
Tubes, invités prestigieux et Miles Davis.




Vladimir COSMA
13 French Street (mocky) (2007)
Bijou noir érotique en images, romantique en notes


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


1. Crazy Annie
2. But You Know I Love You
3. I'll Never Be Alone Again
4. Any Way That You Want Me
5. Close Your Eyes, Cross Your Fingers
6. It's This I Am
7. Shadow Of The Evening
8. Take Me For A Little While
9. Until It's Time For You To Go
10. I'll Hold Out My Hand
11. Caroline In My Mind
12. One Fine Summer Morning



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod