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- Style + Membre : Marillion

FISH - Return To Childhood (2005)
Par THE MAN ON THE TRACK le 24 Juillet 2008          Consultée 5803 fois

« Do You Remember? » En 1985, Marillion accouchait de Misplaced Childhood, concept-album introspectif sur la recherche d'une enfance disparue. Malgré la complexité de l'oeuvre, la présence des singles tubesques Kayleigh et Lavender hissa l'album en tête des charts britanniques. Trois ans plus tard, après le succès du très sombre Clutching at Straws, Fish, âme du groupe, quitte Marillion et se lance dans une carrière solo. Au cours de celle-ci, l'Ecossais n'hésita pas à entretenir l'héritage de Marillion, en interprétant régulièrement certains de leurs morceaux.
Vingt années s'écoulent: nous voilà en 2005 et Fish se lance dans un projet un peu fou, hérétique diront certains: interpréter à nouveau, avec ses propres musiciens, l'intégralité de l'album Misplaced Childhood. Ce projet se réalise finalement en une tournée d'une cinquantaine de dates, et c'est le concert de Tilburg, le 13 novembre 2005, qui est finalement enregistré sur ce Return To Childhood.

Arrêtons nous brièvement sur le superbe artwork de ce double-album: créé par Mark Wilkinson (qui illustra également tous les albums de Marillion avec Fish), il recèle de symboles nous ramenant dans les années glorieuses de Marillion. Remarquons par exemple que le Jester, ce bouffon tragique, que l'on voyait s'éclipser sur la pochette de Misplaced Childhood, est ici représenté en train de s'introduire dans la chambre d'un Fish morose et abattu : signe d'un retour aux origines et à l'âge d'or du chanteur?

Au line-up figure notamment le bassiste Steve Vantsis, compagnon de route de Fish depuis de nombreuses années (en particulier sur les albums studios). La présence de deux guitaristes, Frank Usher et Andy Trill, alors que l'album était joué par Marillion avec le seul Steve Rothery, nous permet de nous douter que les morceaux vont être repris dans une orchestration bien plus musclée.
Et c'est effectivement avec une démonstration de force que s'ouvre la première partie de ce concert, et donc la première galette de ce double album, consacrée à la carrière solo de Fish: Big Wedge, rescapé du premier album de Fish, ouvre les hostilités dans une version bien plus puissante que l'originale. L'Ecossais va alors enchaîner ses succès, parmi lesquels on retrouve le très bon Brother 52, quelques morceaux de l'album Raingods with Zippos et de la superbe suite Plague of ghosts, très « Wilsonienne ».

Mais venons en au coeur de ce concert: l'interprétation de Misplaced Childhood. Je n'ai jamais compris l'engouement suscité par cet album, beaucoup trop léger et frivole et dont les sonorités m'ont toujours semblé avoir mal survécu à l'épreuve du temps. Mais force est de reconnaître que l'album gagne dans cette nouvelle interprétation une nouvelle jeunesse et un dynamisme auquel l'original ne pouvait prétendre. Cela est évidemment d'abord dû à l'ambiance survoltée qui régnait ce soir-là, et qui est parfaitement retranscrite sur l'enregistrement. Les célèbres riffs de Kayleigh, Lavender ou encore le sous-estimé Childhoods End provoquent ainsi un déluge d'applaudissements qui accompagneront tout le morceau. Mais cette remise en scène a également permis de dépoussiérer cette vieillerie: les guitares, loin des lignes aériennes de Rothery, se rapprochent des lourdes saturations de Steven Wilson, un véritable batteur a remisé les boite à rythme au musée des horreurs, et les synthétiseurs, tout en gardant une touche « prog des 80s », gagnent en modernité.

Le tableau n'est cependant pas aussi idyllique que les précédentes lignes voudraient le faire croire. Le temps et les difficultés personnelles n'ont pas épargné Fish, qui se voit par exemple obligé d'interpréter tout l'album quelques demi-tons plus bas que l'original et dont les montées dans les aigus se révèlent difficiles. Mais ne soyons pas trop durs: l'ensemble fait preuve d'une grande cohérence et Fish livre ici une belle performance. A l'image des derniers titres, rescapés d'un lointain passé: le déjanté Incommunicado, Market Square Heroes qui ravira les progueux barbus et l'excellent Fugazi, dont les dernières lignes sonnent de manière toujours aussi prophétique: « Where are the prophets, where are the visionaries, where are the poets ? » Bref, une prestation intemporelle: « There is no childhood's end ! »

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(+ 2 kros-express)

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   THE MAN ON THE TRACK

 
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- Fish (chant)
- Frank Usher (guitare solo)
- Andy Trill (guitare rythmique)
- Tony Turrell (claviers)
- Steve Vantsis (basse)
- John Tonks (batterie)
- Deborah French (choeurs)


- disc 1
1. Big Wedge
2. Moving Targets
3. Brother 52
4. Goldfish And Clowns
5. Raingods Dancing
6. Wake Up Call (make It Happen)
7. Innocent Party
8. Long Cold Day
9. Credo

- cd 2
1. Pseudo Silk Kimono
2. Kayleigh
3. Lavender
4. Bitter Suite
5. Heart Of Lothian
6. Waterhole (expresso Bongo)
7. Lord Of The Backstage
8. Blind Curve
9. Childhoods End?
10. White Feather
11. Incommunicado
12. Market Square Heroes
13. Fugazi



             



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