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ROCK PROG 70'S  |  STUDIO

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1994 Orchid
1996 Morningrise
1997 My Arms Your Hearse
1999 Still Life
2001 Blackwater Park
2002 Deliverance
2003 Damnation
  Lamentations
2005 Ghost Reveries
2007 The Roundhouse Tapes
2008 Watershed
  The Roundhouse Tapes
2011 Heritage
2014 Pale Communion
2016 Sorceress
2019 In Cauda Venenum
 

- Style : Anathema
- Membre : Storm Corrosion
- Style + Membre : Ayreon

OPETH - Heritage (2011)
Par CHIPSTOUILLE le 17 Décembre 2014          Consultée 3222 fois

Après PARADISE LOST, ANATHEMA, THE GATHERING, KATATONIA, ORPHANED LAND et, dans une moindre mesure, TYPE O NEGATIVE, au tour d’OPETH d’effectuer sa mue. Il faut croire qu’il s’agit d’une fatalité ou du passage obligé de tous les groupes de Metal sophistiqués, sinon extrêmes, au moins underground. Sois rassuré, lecteur, le leitmotiv de cette chronique ne sera pas une aversion en règle contre les groupes de Metal qui se rangent. Toutes les formations précitées, à l’exception peut-être de KATATONIA, ont réussi leur coup. Quand OPETH délaisse le riff en béton armé et les grunts, c’est avec appréhension mais intérêt que l’on écoute, et cela fonctionne. Cela fonctionnait sur Damnation, et fonctionnera à nouveau sur Pale Communion. Entre les deux, Heritage, triste héritier d’un Watershed en demi teinte, peine cependant à totalement nous convaincre.

Peut-être que, dans 10 ou 20 ans, OPETH enfantera d’un album réellement sans inspiration, sans idée et sans talent, des tares dont Heritage ne souffre pas encore. Alors nous regretterons tous d’avoir osé élever une voix contre. Oui 'nous', les 'puristes', comme nous désigne le site officiel, ceux qui n’accepteraient pas le tournant pris par OPETH sur cet album. Est-ce le cas ? Non. Si Mikael Akerfeldt n’a plus rien à dire dans la patrie du Death Metal, qu’il change de registre. Tous les amateurs d’OPETH savaient à quoi s’attendre. Le groupe porte le même nom, le logo est resté intact. OPETH a-t-il réellement changé ? Pas vraiment. Il a mué, d’album en album, lentement mais sûrement. Dans une certaine mesure, Watershed, en réduisant les parties extrêmes, en simplifiant son propos, annonçait déjà la couleur. Heritage est un album d’OPETH comme un autre, découlant du précédent et annonçant le suivant, il n’y a ici aucune trahison.

Heritage tourne donc le dos au Death Metal. Rien de bien grave pour OPETH, un groupe qui n’a jamais réellement tenté la course de vitesse avec ses compatriotes IN FLAMES ou ARCH ENEMY, si ce n’est en notoriété. Le quatuor aujourd’hui quintette a toujours eu ce côté tranquille, plus poète que tirailleur. Un poète automnal, qui se complaît dans la pénombre et la solitude, un romantique des temps modernes. Un misanthrope solitaire, n’ayant jamais cherché à plaire, sinon à lui-même.

Akerfeldt n’a jamais caché son affinité avec le Rock Progressif des années 70, que ce soit CAMEL, JETHRO TULL ou VAN DER GRAAF GENERATOR. Heritage est un album qui devait ainsi logiquement voir le jour. Les influences du groupe ont toujours été diffuses et parfaitement ingérées, jamais trop évidentes, à l’exception d’un MORBID ANGEL par-ci, ou d’un SCORPIONS par-là. Cette fois-ci, c’est RAINBOW qui est à l’honneur sur un "Slither" électrifiant. On reste ainsi dans la thématique 70's avec un Hard-Rock sophistiqué, déclaration d’amour à la musique de son enfance, OPETH rend hommage et s’y croit. On apprécie.

Le reste de l’album enchaîne les bonnes idées et les moments d’égarement. Comme Ghost Reveries et Watershed avant lui, il est construit à l’envers. OPETH n’a certes jamais brillé par ses transitions, mais depuis trois albums on sent que quelqu’un cherche par tous les moyens à nous faire perdre pied. Le labyrinthe musical du groupe de Stockholm a désormais plus de culs-de-sac que de trésors cachés. On s’y égare donc avec moins de bonheur. Il suffit d’écouter "Famine" pour comprendre le désarroi. Certes, on y trouve toujours un bon riff ou une élégante ligne de chant, mais le titre peine tellement à démarrer qu’un court instant on agonise. Qu’as-tu donc fait Mikael ?

Reste un disque alambiqué, fait de tiroirs et de tours de passe-passe aux teintes multicolores. Les arbres décharnés font ici place à un moratoire nostalgique, auquel les personnes étrangères aux délires psychés resteront peut-être insensibles. Pourtant, lorsque OPETH entonne les God is dead de "The Devil’s Orchard", on y croit. Les arpèges de "I Feel The Dark" sont tout aussi envoûtants, de même que les passes d'armes à la batterie sur Häxprocess, et on ne compte pas les passages qui savent nous sublimer. Hélas, d’une écoute à l’autre, le constat global reste le même. Heritage possède un magnétisme d’apparat qu’il ne sait pas transformer en obsession. La conclusion est que, tel un Don Juan ayant pratiqué d’autres couches, peu intéressé à rester ici faire sa vie, sitôt l’affaire consommée on préfère s’éclipser.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Mikael Akerfeldt (chant, guitare)
- Fredrik Akesson (guitare)
- Martin Mendez (guitare basse)
- Martin Axenrot (batterie)
- Per Wiberg (claviers)


1. Heritage
2. The Devil's Orchard
3. I Feel The Dark
4. Slither
5. Nepenthe
6. Häxprocess
7. Famine
8. The Lines In My Hand
9. Folklore
10. Marrow Of The Earth



             



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