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TIFFANY - Tiffany (1987)
Par MARCO STIVELL le 14 Janvier 2025          Consultée 373 fois

Avec TIFFANY, nous sommes toujours dans cette mouvance de chanteuses pop bien inspirées par MADONNA au milieu des années 80, assez jeunes mais à qui les opportunités sourient et qui connaissent un début de carrière en trombe. Par rapport à Debbie GIBSON, sa 'rivale' (selon les journaux voire une part du public), la petite Tiffany Darwish, née le 2 octobre 1971 sur l'autre côte des U.S.A., en Californie (Norwalk, banlieue est de Los Angeles) a connu une enfance quelque peu mouvementée. Dernière d'une famille de trois enfants (elle a un grand frère et une grande soeur), elle voit ses parents Janie et James divorcer alors qu'elle n'a que 14 mois (par la suite, elle aura deux demi-soeurs). Elle tient ses origines pour part du Liban (communauté présente à Norwalk), des Natifs Cherokee et de l'Allemagne, mais aussi beaucoup du côté gaélique Ecosse/Irlande.

Dès son plus jeune âge et vivant avec son père, TIFFANY est influencée par la country music ; c'est d'ailleurs la chanson "Delta Dawn" de Tanya TUCKER qui, à 4 ans, lui donne envie de s'y mettre. Tout en suivant sa scolarité, elle chante dès son dixième anniversaire sur les scènes et auprès d'artistes. C'est d'ailleurs à ce moment-là qu'elle est repérée par Hoyt AXTON, chanteur bien établi sur la côte ouest et régulièrement acteur dans quelques films à succès pour sa bonne figure de papa (comme 'Rand' Peltzer dans Gremlins en 1984). Par l'entremise de sa mère, il fera venir la petiote à Nashvlle pour une prestation au Ralph Emery Show. De fil en aiguille, TIFFANY suscite l'attention du producteur George Tobin (connu notamment pour son travail avec Smokey ROBINSON et Kim CARNES) qui, entre 1984 et 86, parvient à lui faire signer un contrat de management et lui laissant le contrôle total à lui sur sa carrière à elle.

Le procédé est ce qu'il est, TIFFANY saura s'en départir au bout de trois-quatre ans mais le fait est hélas que son succès massif se trouve lié irrémédiablement à ces années sous l'égide de Tobin. Pour l'heure, en 1987, elle n'a que 15 ans et ne peut voir autre chose qu'une opportunité de rêve, ce en quoi elle aura raison pour son début de carrière en trombe. Son premier album, distribué par la major MCA, paraît fin juin et le premier single, "Danny", pourtant d'un bon entrain pop-rock avec des petits synthés magiques, est un échec. De plus, les premiers concerts dans des discothèques new-yorkaises ne sont pas concluants. Tobin décide donc d'envoyer TIFFANY, alors en pleines vacances d'été de fin de collège, faire une tournée notamment dans les galeries de centres commerciaux aux quatre coins des Etats-Unis avec pour sponsors Adidas et Toyota ; deux précurseurs pour cette idée que reprendront d'autres ensuite, notamment Britney SPEARS.

Et une idée qui paye, énormément. La popularité de TIFFANY explose en parallèle à cette tournée et le deuxième single, "I Think We're Alone Now", reprise du tube pop-garage de Tommy JAMES AND THE SHONDELLS vingt ans plus tôt en 1967 (numéro 4 au classement US), publiée à la mi-août 87, fait passer notre demoiselle du niveau 'rien' à 'tout', puisqu'elle décroche la première place du top 200, faisant ainsi non seulement mieux que l'original mais aussi que tout autre artiste, pour un temps. Et ce qui se produit aux Etats-Unis atteint le Canada puis la Grande-Bretagne, l'Irlande, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande (numéro 1 pour tous également), la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, le Portugal (numéro 2), puis l'Italie, la Suède (numéro 7 et 9), même la France (numéro 9) qui fait si bien la sourde oreille à Debbie GIBSON au même moment !

Le parallèle avec la jeune blonde à peine plus âgée que notre rousse, ces deux même que l'on opposera aussi bien pour des raisons marketing, n'est pas incongru. La différence est tout de même nette d'un point de vue créatif : GIBSON, a 16 ans, écrit/compose tout et produit tout ou en partie de ses chansons, tandis que TIFFANY, 15 ans, se laisse totalement guider (pour l'heure) et n'a pour palmarès que d'être la plus jeune chanteuse à atteindre de tels sommets. Toutes les chansons de son premier album sont écrites par d'autres, outre les reprises donc, 'les' parce qu'il y a aussi un emprunt aux BEATLES, renommé "I Saw Him Standing There" pour le point de vue de l'autre sexe.

Une bonne part des compositions viennent du tandem Mark Paul/John Duarte, ce dernier constituant l'apport principal en direction musicale et synthés/programmations. De plus, on parlait de Kim CARNES, et il se trouve que la parolière Donna Weiss - à qui la chanteuse reprenant "Bette Davis Eyes" devait donc une partie de son succès massif en 1981 -, co-signe un titre ici, à savoir "Spanish Eyes". Chose rigolote, ce titre, parmi les plus sympathiques de l'album, se rapproche de MADONNA et sa "Isla Bonita" pour le côté chaloupé-chaleureux, petit solo de guitare toute belle et propre inclus, alors qu'à côté de cela, Tobin essaie de donner à TIFFANY vers le style d'une autre blonde, une troisième depuis le début de cette chronique, mais plus âgée.

Le timbre de TIFFANY, juvénile, un rien voilé, surtout nasillard dès qu'elle appuie un peu sur les notes, alors que le disque vient à peine de commencer, s'il fait penser à Stevie NICKS, la sorcière de FLEETWOOD MAC, c'est pleinement assumé ! Après tout, elles ont toutes deux un bagage folk-country important, même si notre demoiselle rousse se dirige d'emblée vers d'autres style en vogue ; la dame blonde en fait alors autant avec ses albums Rock a Little et cie. D'ailleurs, ce n'est pas le plus recommandable de sa carrière. TIFFANY, quant à elle, est pleine de bonne volonté, et s'il y a bien un élément à retenir de son disque, qui la place au niveau de Debbie GIBSON, c'est la maturité de sa voix et la qualité de son interprétation pour quinze printemps à peine.

Un titre comme la ballade de fin "Could've Been", valse féérique, lui sied magnifiquement, lui permet de s'envoler avec force et en comptant sur un arrangement qui tient la route, ce qui n'est pas toujours le cas ailleurs. "Should've Been Me", avec ses mots pleine de jalousie adolescente en amour et ses samples vocaux en montée, offre un début épique pour de la pop efficace, avec de bons éléments pop-rock pour rapprocher TIFFANY comme il se doit d'une image à la Stevie NICKS. Les attaques orchestrales au synthé sentent tout de même fort le '1987-style-', et qui fait quelque peu pâtir le son du disque par sa froideur. Le saxophone rageur de Richard Elliot se fait un bon écho à la chanteuse, poursuivant même son solo pendant certains couplets.

Il en va de même pour "Johnny's Got the Inside Moves", déjà plus au rayon des compositions redondantes de l'album, malgré une première incursion tardive de TIFFANY en terrain vraiment funk d'époque. Juste avant, il y avait la reprise des BEATLES, prêtant à sourire pour son effet cyber-rock massif mais sans guère plus de relief, même pour la chanteuse dont ce n'est pas la meilleure prestation. Le plus triste, c'est que l'autre reprise, celle de "I Think We're Alone Now", le titre révélation number-one, révèle des défauts similaires. Il sonne un peu creux, les nappes de fin, superbes, arrivant pour le coup beaucoup trop tard !

Dommage que "Danny" n'ait pas mieux marché, lui, qui plus est avec une participation inédite de Carl Verheyen, devenu guitariste attitré de SUPERTRAMP sans Roger Hodgson. Le cinquième single, "Feelings of Forever" (les troisième et quatrième étaient "Could've Been" et "I Saw Her Standing There" version fille), seul autre slow de l'ensemble, ponctué de bonnes guitares par Dan Huff (spécialisé en country), n'est pas non plus mémorable en dépit de son refrain épique, de la batterie électronique Simmons qui déferle pour notre plus grand plaisir sur le final.

Le joli pop-rock routier de "Promises Made" est hélas un peu froid, tandis que sur "Kid on the Corner", malgré la monotonie qui pointe, TIFFANY fait toujours mieux au niveau du chant en usant du falsetto à merveille. Ce titre en outre, avec "Could've Been", offre pour ce premier album un des textes les plus mûrs de la demoiselle, en pleins questionnements de l'adolescence, voyant déjà le temps défiler et son enfance reculer pas à pas.

Dommage donc que le contenu global, trop décousu déjà (comme si on avait pioché différents styles un peu au petit bonheur) et malgré encore une fois de bonnes idées, ne soit pas aussi éclatant que le succès qu'il a généré. Il est normal qu'une certaine frange du public se retrouve en la personnalité de TIFFANY mais encore une fois, et bien que baignant dans une pop légère de façon plus marquée, moins rock de fait, sa 'rivale' Debbie propose un début de carrière réellement convaincant.

Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Tiffany (chant, choeurs)
- John Duarte (claviers, synthétiseurs, programmations)
- Dann Huff, Chuck Yamek (guitares)
- Richard Elliot (saxophone)
- Carl Verheyen, Craig T. Cooper (guitares)
- Ned Mcelroy (claviers)
- Steve Rucker (piano, synthétiseurs)
- Willie Ornelas (batterie)


1. Should've Been Me
2. Danny
3. Spanish Eyes
4. Feelings Of Forever
5. Kid On A Corner
6. I Saw Him Standing There
7. Johnny's Got The Inside Moves
8. Promises Made
9. I Think We're Alone Now
10. Could've Been



             



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