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TIFFANY - New Inside (1990)
Par MARCO STIVELL le 19 Février 2025          Consultée 278 fois

En 1990, TIFFANY voit son rang de star se conjuguer au passé. C'est bien de tenir son quart d'heure de gloire, mais dur de regarder ainsi derrière soi avant même la vingtaine ! Elle publie son troisième album, New Inside, chez MCA à la fin du mois de septembre, une semaine avant son dix-neuvième anniversaire. Un an plus tôt, juste après avoir fêté sa majorité, elle s'était séparée de son manager George Tobin et avait signé un partenariat avec le manager Dick Scott ainsi que le producteur Maurice Starr. Les deux, mais ce dernier surtout qui en est à l'origine, ont lancé NEW KIDS ON THE BLOCK, boys-band très populaire de ces années-là et qui faisait, deux ans plus tôt, les premières parties en concert de TIFFANY ! Ils ont également travaillé avec d'autres personnalités diverses, James INGRAM pour le premier et Mark Wahlberg rappeur avant de devenir acteur réputé.

Ce qui est certain, c'est qu'avec eux et d'autres, comme Phillip Damien (dont New Inside est l'un des premiers projets, avant qu'il ne travaille pour Kylie MINOGUE, Gloria ESTEFAN etc.), TIFFANY veut à la fois s'émanciper de son image de rousse (teintant même momentanément ses boucles en noir) adolescente toute mignonne et donner une nouvelle tournure à sa carrière. Les photos rares (comprenant la pochette) du design spartiate de l'album sont formelles : la jeune femme veut que sa présentation physique épouse le caractère déjà bien connu de sa voix et joue sur la séduction, le côté femme fatale en noir et blanc. Et donc, vu l'empreinte des producteurs, ici, niveau musique, c'est plus 'noir' que 'blanc'. En 1990, le rap passe aux commandes autant que la dance-funk, on est en plein dans les années 'new jack' comme adoptées par Michael JACKSON, la plus grande star, avec Bad (1987).

Exit le saxophone, l'aspect gentiment pop-rock californien, on ne parle plus de Stevie NICKS et les guitares elles-mêmes sont diminuées. Le morceau "New Inside" débute avec une bonne minute de rap instrumental avec ses programmations, ses basses metalliques - ses nappes belles aussi -, sans compter la surprise nette de laisser ouvrir un gars (Dennis CHEESE alias Donnie Wahlberg, le grand frère de Mark !), dominer des choeurs omniprésents, et dont la chanteuse finit par s'extraire. Le changement, pour sûr, c'est maintenant ! TIFFANY se veut nouvelle icône soul, avec de bonnes poussées vocales, et c'est pour un ensemble efficace mais trop noyé dans le son, le rap de CHEESE etc., même si on compte également un bon solo de synthé.

De même, plus loin, "Tiff's Back", écrit par Maurice Starr, titre qu'elle souhaite emblématique, sans être mirobolant, surclasse son prédécesseur jusque dans le rap que la miss gère elle-même, mieux que n'importe quel gars, et finement. Quelle rupture tout de même, et il faut bien avouer que c'est à double tranchant ! Pourtant, TIFFANY n'étant pas musicienne notable en dehors de son organe magique, elle met enfin un peu d'elle-même dans l'écriture des chansons. "It's You", créée avec Phillip Damien et le producteur Kevin Brady, place à fond les séquenceurs/synth-bass et brass, ces cuivres programmés si caractéristiques et vite éreintants, mais cela ne va pas plus loin que ce titre, ouf ! TIFFANY y sonne plus proche que jamais de MADONNA. Le titre est joli au fond mais engoncé dans cette production si conventionnelle d'alors.

Et ça continue, malgré les belles cordes douces et rêveuses de "A Moment to Rest" (vraiment court, le temps de repos !), avec le r'n'b en ballade de "Tenderly" dont le sample de shakuhachi prête à sourire (merci Peter GABRIEL d'avoir commis "Sledgehammer" !). On apprécie le côté sucré, les sons de piano digital, mais la tendresse se noie dans les envolées puissantes de TIFFANY, réduites par l'aspect plastique du son (beaux marimbas programmés en tout cas), alors qu'on remarque ses progrès encore nets, malgré une base solide pour les premiers albums. C'est encore ça, elle, la principale qualité du conclusif "There Could Never", slow plus vide autour mais aussi plus long (sept minutes trente).

Ce reste tout de même peu concluant, et le gros titre qui surpasse les autres dans ce domaine, sans parler du son 'new jack' c'est "Here in My Heart". Déjà, et face à l'insuccès flagrant de l'album (sauf au Japon où il est 17ème des classements), même si des fans se sont battus avec les radios pour que "New Inside" soit diffusée, c'est le seul de tous à avoir eu droit à un clip, plutôt joli d'ailleurs, tenant place à Paris avec TIFFANY promenant au bord de la Seine, en haut des escaliers de Montmartre, au Royal Nouveau Hotel. C'est une reprise (la seule, sur le présent album) de Diane WARREN, à la base chanson dédiée à Ryan White, victime du SIDA, transformée ici en hommage aux soldats morts durant la Guerre du Golfe. La progression est superbe, les arrangements adaptés totalement à la voix d'une interprète sachant porter pareil morceau, sans excès !

À l'inverse, elle renoue avec le rock au moins pour "Never Run My Motor Down", rhythm'n'blues à grosses programmations, au refrain donnant cette impression de cent trente à l'heure, ses boucles rigolotes et des guitares électriques enfin affirmées, même un court pont dreamy. Pourquoi pas de clip pour celle-ci, avec une TIFFANY toute en cuir et sur un cheval à roues mécanique de type Harley ou Yamaha ?! Et là, on se dit qu'il y a dans cet album, en piochant, de quoi remplir une bonne B.O de film d'action bien d'époque, avec ce titre, "Here in My Heart" pour le moment le plus sentimental, "It's You" pour une scène de combat. La gratte lead aux consonances shred revient pour "Our Love", au refrain efficace, titre groovy déjà plus aéré que les premiers. À croire qu'elle voulait vraiment nous mettre son indépendance acquise dans la figure au début de l'album, pour mieux raccrocher les wagons ensuite !

Ce n'est pas non plus vraiment le cas, il y a bien trop d'idées communes sur l'ensemble, trop de trop pour pas grand-chose ; le caractère 'black-music' pouvait être tenté, on le comprend, mais il convient mal à notre TIFFANY, chose d'autant plus rageante qu'elle chante encore mieux qu'avant. Bien cachés vers la fin, on a "Life Affair", retour à un son poppy avec belle voix acidulée mais trop tardif, ainsi que le bonbon excellent "Back in the Groove", l'autre titre co-écrit par la chanteuse avec Maurice Starr, avec ses choeurs adaptés (enfin, ouf !), sa grosse basse réelle (idem). Sentimental à souhait, perdu ou presque dans l'album, il exprime la gratitude de belles retrouvailles, non pas seulement avec un être aimé, plutôt cette fois avec le public.
On l'a compris, à part du côté nippon, celui-ci ne sera pas, et à vrai dire, plus, au rendez-vous. Toujours une grande base de fans, pas assez cela dit pour faire parler durablement d'une chanteuse qui s'est rendue victime d'elle-même par volonté de changement, et méritait bien mieux. Cela dit, la remise en question ne se fait pas attendre mais ne sera, hélas, guère plus payante.

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   MARCO STIVELL

 
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- Tiffany Darwish (chant, choeurs)
- Maurice Starr, Phillip Damien (production, programmations)
- Kevin Grady (production, programmations)
- Dennis Cheese (rap)


1. New Inside
2. It's You
3. A Moment To Rest (interlude) / Tenderly
4. Never Run My Motor Down
5. Here In My Heart
6. Tiff's Back
7. Our Love
8. Life Affair
9. Back In The Groove
10. There Could Never



             



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