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1987 Tiffany
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TIFFANY - Hold An Old Friend's Hand (1988)
Par MARCO STIVELL le 23 Janvier 2025          Consultée 324 fois

Une année très étrange que 1988, seulement la deuxième d'existence de TIFFANY en tant qu'artiste. Après le succès incroyable de son premier album, elle a réussi son coup en termes de présentation, avec une nouvelle tournée de galeries commerciales d'abord, ensuite avec des concerts plus classiques, y compris à l'extérieur des Etats-Unis dont le boys-band NEW KIDS ON THE BLOCK fait les premières parties. Internet nous offre d'ailleurs actuellement le bonheur d'un concert à Tokyo en octobre de cette année-là, paru alors seulement en Laser Disc Video dans la patrie du soleil levant, grâce à une collaboration Warner-Pioneer, rois de l'audio (une marque pour les supports, l'autre pour les lire). Et les surprises en la matière ne sont pas terminées.

TIFFANY est au zénith de sa popularité, mais elle connaît des problèmes avec sa mère et son beau-père qui cherchent des noises à George Tobin, le producteur, pour récupérer la tutelle artistique de la petite (qui n'a encore que 16-17 ans) et les royalties au passage. L'intéressée se bat devant les tribunaux, elle, pour clamer son indépendance mais le jugement la déboute sur ce point. Au moins en revanche, elle peut être 'recueillie' par sa grand-mère, son seul soutien, jusqu'à ce qu'elle ait 18 ans, et a le droit de ne plus mettre les pieds chez sa mère. Entre août et octobre, elle réalise l'enregistrement de son deuxième album, Hold an Old Friend's Hand, dernier produit par Tobin.

Sorti dans la foulée, à la fin de novembre 1988, l'ensemble est toujours un collage disparate de chansons venues de mains diverses. Outre George Tobin, les plus courantes et notables, ayant de plus participé à l'album précédent, sont celles de Donna Weiss ainsi que John Duarte, toujours claviériste-programmeur en chef, avec d'ailleurs son collègue parolier Mark Paul pour "Radio Romance". Un autre claviériste intervenant, Mike Piccirillo, écrit et compose seul "Walk Away While You Can". Enfin, on croise le tandem de songwriters Tim James/Steven McClintock pour plusieurs titres, dont "All This Time" qui s'avère être le seul vrai gros tube de l'opus, 6ème place au top US, dernier 'carton' de TIFFANY tout comme cet album (17ème place).

Vraiment une très belle chanson d'ailleurs, ballade aérienne placée en intro, léchée et élégante, avec même quelques synth-brass 'royaux', des guitares tout à l'honneur de Michael Thompson (musicien californien intelligent embauché pour presque tout le disque). Alors que notre rouquine flamboyante commence dans les graves, elle s'élève ensuite, sans surplus, toujours accordée au meilleur ton, même quand la basse-synthé s'en mêle. La première face de l'album version vinyle est de toute manière une franche réussite, preuve de chansons différentes sélectionnées avec autant de cohérence que d'efficacité.

Les 'heartbreak songs' ou crève-coeurs que sont "Hold an Old Friend's Hand" ainsi que "Oh Jackie", chacune dans leur genre, font mouche et on sent l'amélioration de la réalisation depuis le 'debut album'. La première chanson, écrite par Donna Weiss pour la chanteuse blues-country Brenda PATTERSON en 1973, met TIFFANY quelque part entre Stevie NICKS (pas que vocalement) et Cyndi LAUPER, somptueusement californienne entre ses nappes et percussions programmées d'un côté, ses belles 'cocottes' de guitare et son saxophone de l'autre. D'ailleurs, à part John Duarte, Richard Elliot demeure le seul musicien déjà présent sur l'album de 87 ainsi que durant la tournée. En studio comme en live, son sax ténor est le complément parfait à pareille voix.

Certes, tout cela sonne bien de son époque, un esprit teenage de fin 80's. "Radio Romance" rejoint "Oh Jackie" sur le versant funky et bien mené, même si plus orienté disco avec une touche rétro-sucrée, un saxophone aussi sexuel que la chanteuse, de plus en plus adulte, prend confiance en elle et gagne en sensualité, quand elle n'exulte pas dans son caractère rocailleux. Le monologue du début est formel, il y a bien cet esprit 'radio', jeune fille qui séduit un amoureux secret par ondes interposées. La première face se conclut avec "We're Both Thinking of Her", assez springsteenien mais de la côte ouest, débordant de guitares, de synthés mélodiques et de choeurs, très sympa.

La seconde face est inégale, bien que débutée avec une "Walk Away While You Can" en mode soul roulante qui vise cette fois à rapprocher TIFFANY de Tina TURNER, mais sans sax. Celui-ci ne revient que sur le joli slow "It's the Lover (Not the Love)", cinquième et dernier single de l'album, qui manque d'ailleurs de convaincre le public américain comme la plupart des précédents, hormis "All This Time".

L'imagerie MADONNA est toujours très présente, mais "Drop the Bomb" et "I'll Be the Girl", exemples de pop fun et branchée, ne se retiennent pas de façon décisive, quand bien même la seconde fait ce qu'elle peut en matière de légèreté en mots comme en notes. Tout cela est un peu trop en pilotage automatique (TIFFANY était meilleure en live à l'époque ; on y reviendra), mais "Hearts Never Lie" relève un peu le niveau par son duo mixte avec Chris Farren, ses guitares et autres effets épiques.

On s'interroge néanmoins sur la pertinence de "Overture" pour finir pareil album, toute mignonne qu'elle soit. Et puis, était-ce bien raisonnable de lui apposer les credits de cinq des paroliers et compositeurs du reste, quand TIFFANY ne chante même pas et que le seul nom absent est celui de Grant Geissman, seul concerné par ce court instrumental à la guitare acoustique ? Dire qu'hélas, une nouvelle reprise d'un morceau des années 60, "I Ain't Gonna Eat Out My Heart" des RASCALS, joliment mordante et bien fichue, a été écartée (elle figurera en bonus du quatrième album réédité de la jeune rousse). Choix bizarres donc, sans entacher un album plus convaincant que le premier.

Heureusement d'ailleurs, Hold an Old Friend's Hand a suffisamment marché, aux U.S.A. ainsi qu'au Canada et au Japon (double platine), voire un peu encore en Grande Bretagne, pour assurer un peu de continuité à la starisation-éclair de TIFFANY, même si son déclin, comme déjà annoncé par les chiffres, est inéluctable. Le deuxième single, "Radio Romance", fait un score honorable en UK et dans le top US. "Oh Jackie" n'est publié qu'au Japon, au printemps 1989, avec pour but d'afficher clairement le partenariat TIFFANY-Yamaha, la célèbre firme nippone ayant décidé de donner le prénom de la chanteuse (preuve d'un public local qui l'adule toujours) à sa nouvelle chaîne stéréo.

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Tiffany (chant, choeurs)
- John Duarte (claviers, programmations, arrangements)
- Mike Piccirillo (claviers, programmations, guitares, choeur)
- Michael Thompson, Grant Geissman (guitares)
- Richard Elliot (saxophone ténor)
- Hugh James (piano, synthétiseur)
- Henry Newmark (batterie simmons)
- Stuart Levin (cordes)
- Steve Mcclintock (choeurs)
- Terry Wood, Tommy Funderburk (choeurs)
- Julia Waters, Maxine Waters (choeurs)
- Chris Farren (chant)


1. All This Time
2. Oh Jackie
3. Hold An Old Friend's Hand
4. Radio Romance
5. We're Both Thinking Of Her
6. Walk Away While You Can
7. Drop The Bomb
8. It's The Lover (not The Love)
9. I'll Be The Girl
10. Hearts Never Lie
11. Overture



             



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