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1987 Out Of The Blue
1989 Electric Youth

Debbie GIBSON - Electric Youth (1989)
Par MARCO STIVELL le 21 Janvier 2025          Consultée 300 fois

En 1988, le nom de Debbie GIBSON est sur toutes les lèvres, côté gauche de l'Atlantique du moins - pas assez de l'autre -, synonyme de succès massif et rapide pour un talent musical hors-pair. À même pas 18 ans, la chanteuse voit sa vie transformée, devient riche (pour rappel, elle écrit et compose seule ses propres chansons, tubes compris), embarquant dans une grande tournée américaine étalée sur un an et, malgré cela, tout en suivant ses études secondaires brillamment ! D'autant plus que, dans un certain monde de réussite, qui dit brillance dit aussi fragrance, et voilà notre petite demoiselle engagée pour un partenariat avec Revlon, branche de Natural Wonder Cosmetics, qui lui permettent d'être vue dans des pubs appropriés. Et ce n'est pas terminé.

En 1988, année d'enregistrement de son deuxième opus également, elle travaille de nouveau avec le producteur Fred Zaar, mais choisit de réaliser encore plus de titres elle seule que sur son premier. Debbie GIBSON est vraiment une artiste accomplie, même pour un domaine pop des plus consensuels, elle l'a été très jeune et Electric Youth lui permet de demeurer au summum de la popularité. Le titre de cet album va ensuite revêtir une autre forme d'importance, extra-musicale on peut le dire, mais pour l'heure, concentrons-nous sur le présent. Avec des bouts de passé tout de même, très proche puisque durant la tournée Out of the Blue, un show superbe entre Elton JOHN et Bruce SPRINGSTEEN par une lycéenne montrant qu'elle a tout d'une pro, certains des nouveaux titres étaient déjà proposés aux côtés de ceux du premier album.

Autant "Lost in Your Eyes" et "Should've Been the One" restent assez conformes à leurs premières versions en live, autant on sent que le credit de Zaar à la co-production sur "We Could Be Together" amène une certaine différence. La chanson a perdu sa belle intro au piano d'un lyrisme tout springsteenien et s'oriente ici vers une pop aux accents exotiques (cuivres, congas et kalimba), avec notre Debbie sensuelle sur un beau refrain sucré, des choeurs soul ajustés... Vu qu'on parlait du Boss, "Should've Been the One" tient un peu de lui, par sa touche rock au sax omniprésent (y compris pendant les couplets etc), sax alto du coup plutôt, celui de Adam Tese, musicien de la première tournée. Titre excellent, avec piano eltonjohnien pour le coup, enflammé sur le final.

Quant à "Lost in Your Eyes", ballade d'une grande puissance et terriblement belle, elle doit autant à son début piano-voix qu'à une progression généreuse, avec de splendides détails : claves, piano digital en plus de l'acoustique, petite accélération de guitare électrique avant modulation, nappe de synth-brass sur le final. De beaux airs de chanson-générique de série TV, mémorable tout comme, à l'inverse, "We Could Be Together", qui a son côté 'final de long-métrage'. Après avoir commencé dans le top US à la 42ème place (chiffre magique de votre serviteur), "Lost in Your Eyes" est rapidement montée à la 1ère, et en y restant le plus longtemps, il s'agit du hit principal de Debbie. Même si d'autres auraient pu avoir ce rang de manière plus aisée, quelle classe, et pour une chanson produite par elle seule cette fois !

Fred Zaar reprend des éléments du disque précédent à commencer par l'emballage 'dance' chatoyant usant régulièrement des castagnettes autant que des basse-synthé, ou alors la présence de certains musiciens comme le guitariste Ira Siegel (alternant de nouveau avec Tommy Williams) ainsi que le saxophone ténor cette fois et éructant de Jeff Smith, hélas moins présent sur l'ensemble d'Electric Youth mais cette fois dès le premier titre, "Who Loves Ya Baby?". Un bon groove qui sied bien à Debbie, dont on regrette presque le refrain aigu et manquant de variations, avec des choeurs too-much sur la fin. Néanmoins, la mélodie est très chouette, sucrée et entraînante, printanière jusque dans ses flûtes de pan programmées.

Même constat pour "Helplessly in Love" dans un style plutôt 60's, ainsi que le morceau-titre, assez branché, aux bonnes percus et aux cuivres-synthé pas gênants. Entre le funk torride de "Over the Wall", le rock de "Love in Disguise" plein de guitares héroïques par Williams ou encore l'effet r'n'b de "Shades of the Past" pour le moins enrichi (mélodie spéciale, castagnettes, final gospel sans excès) et qui aurait mérité de durer un peu plus, on croise diverses perles de pop bien ficelées et tout à la gloire de la jeune artiste. Comme pour son premier album, elle met bien la main à la pâte question claviers, en ajoutant des programmations de son gré ici. Et elle soigne si bien l'aspect de ses slows qu'à la fin on les retient mieux que les titres enjoués.

Pour preuve, "No More Rhyme", où la voix de notre blondinette souriante est si caressante, avec des choeurs ajoutés quand il faut, et progressant si bien jusqu'au solo de sax de Jeff Smith, joliment 'overdubbé'/doublé. De plus, alors que la plupart des textes exploitent le caractère bubblegum du titre d'ensemble, c'est l'une des chansons où Debbie se montre plus mature justement, même si dans l'autre genre, il y a aussi "Electric Youth", manifeste pour l'importance de l'action des adolescents dans la société, face au mépris des adultes. Que dire encore de "Silence Speaks (a Thousand Words)", à l'ambiance crépusculaire, onirique, piano et congas en avant, batterie sur refrain, flûte légère, pont un peu plus reggae, final épique ? Un titre débordant de magie, à l'image de l'artiste.

Celui-ci n'est en revanche point choisi dans la liste des singles. Il y a d'abord "Lost in Your Eyes", dont on a parlé mais qui réussit à ne pas tout rafler, puis "Electric Youth" offrant de très beaux scores à la 11ème place US (une version remixée verra le jour avec en guest l'acteur Jace Hall pour un léger rap) et dans douze autres top 40 internationaux dont la France ne fait point partie, ensuite "No More Rhyme" un peu plus modeste (17ème place, entre autres) mais avec une très belle pochette sépia, et pour finir, "We Could Be Together" qui marche mieux au Royaume-Uni (22ème) qu'ailleurs. Avec sous le bras ce deuxième disque qui marche encore plus fort que Out of the Blue, Debbie GIBSON embarque dans une nouvelle tournée massive et hors de son pays cette fois. Elle est à son apogée, hélas avant que les choses ne se mettent à bien changer.

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   MARCO STIVELL

 
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- Debbie Gibson (chant, claviers, piano, programmations)
- Fred Zarr (claviers, programmations, piano)
- Ira Siegel, Tommy Williams (guitares)
- Kirk Powers Burkhardt (basse)
- Lou Appel (batterie)
- Greg Savino (claviers)
- Leslie Ming, Bashiri Johnson (percussions)
- Adam Tese (saxophone alto, percussions)
- Jeff Smith, Ed Palermo (saxophone ténor)
- Bud Burridge (trompette)
- Matt Finders (trombone)
- Bob Osman (violoncelle)
- Roger Rosenberg (flûte)
- Libby Johnson, Carrie Johnson (choeurs)
- Keeth Stewart, Tim Lawless (choeurs)
- Linda Moran, Sandra St. Victor (choeurs)


1. Who Loves Ya Baby?
2. Lost In Your Eyes
3. Love In Disguise
4. Helplessly In Love
5. Silence Speaks (a Thousand Words)
6. Should've Been The One
7. Electric Youth
8. No More Rhyme
9. Over The Wall
10. We Could Be Together
11. Shades Of The Past



             



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