"And you sing the song, saying this is the life, and you wake up in the morning nanana nana nana…". Nul n’a été épargné depuis maintenant un an par le matraquage intensif de ce morceau de la jeune artiste écossaise Amy MACDONALD. Une mélodie folk entraînante, un refrain instantané, tous les ingrédients étaient réunis pour que l’on puisse étiqueter sans problème ce morceau comme un tube. Mais en rester là serait dommageable, car This is the life, le morceau, n’est que la partie visible de l’iceberg. This is the Life, l’album, la face cachée, mérite que l’on se plonge dans une des meilleures sorties pop/folk de ce début de siècle.

Légèreté, conscientisation, mélancolie, humour, This is the Life est un cocktail détonnant. Ses onze morceaux, s’ils distillent des ambiances variées et se combinant merveilleusement entre elles, sont avant tout des premiers jets, ne l’oublions pas. Une première collection de chansons écrites depuis l’âge de 16 ans par une jeune habitante de Glasgow. Mais un premier jet extrêmement mûr, jouissant de toutes les qualités inhérentes au jeune âge de l’artiste (fraîcheur, enthousiasme…) et ne présentant aucun des défauts dont souffrent habituellement les premières productions musicales. La voix medium maîtrisée à la perfection d’Amy est une des grandes forces de cet album, contribuant à son originalité (comme cela fait du bien d’entendre autre chose que des cris et vibratos incessants de la part d’une jeune chanteuse !) et également à cette impression de maturité.

Les arrangements, tout comme la production, donnent à cet album une impression d’un travail collégial, la mise en avant des parties de basse étant appréciable en cette époque où le mixage uniforme des instruments semble être la règle.

Quant aux morceaux eux-mêmes, ils constituent une magnifique collection de chansons pop/folk. Mr Rock n’Roll, tout comme This is the Life et Poison prince jouent sur la prédominance de la guitare acoustique pour former un triptyque d’entrée très marquant et ne souffrant d’aucune faiblesse. La suite est de fait plus nuancée. Alternant entre ballades moelleuses et paradoxalement revendicatives (Youth of Today), bleuettes intimistes (Road to Home), véritables pièces de bravoure quasi-épiques (Let’s Start a Band dont la magnifique progression en intensité n’a d’égale que la chaleur des trompettes hispanisantes parcourant le morceau), et folks enjoués (Barrowland Ballroom), le tout pour une durée d’album idéale de quarante-cinq minutes. Carton plein pour Amy MACDONALD, qui conclue son album par une reprise quelque peu maladroite du Caledonia de Dougie MACLEAN, véritable déclaration d’amour à l’Ecosse.

This is the life archive de référence alors que l’album est paru il y a guère plus d’un an, surprenant ? Certainement pas, cet opus étant voué à devenir incontournable dans les discographies pop/folk et que nous nous repasserons encore dans une vingtaine d’année en attendant la sortie du dixième album d’AMY MACDONALD donc la carrière sera, c’est à espérer, longue et fructueuse.