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2008 2 Intimacy
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BLOC PARTY - Intimacy (2008)
Par FROMAGE_ENRAGE le 26 Novembre 2008          Consultée 4284 fois

Un rapide sondage auprès de quelques fans de Bloc Party vous le confirmera : « Silent Alarm » est largement privilégié par rapport à « A Weekend In The City », qui, au dire de ces mêmes fans, perdait la spontanéité, l'énergie de son prédécesseur.

« Mais on s'en fout, c'est Intimacy qui nous intéresse ! » t'exclames-tu, lecteur suspendu à mes lèvres (enfin, mon clavier mais ne chipotons pas).

En effet. Mais si j'évoque les deux précédentes offrandes de la bande à Okereke, c'est parce qu'Intimacy semble en être la fusion. Là où des morceaux de « A Weekend In The City » trainaient méchamment la patte, d'autres se révélaient bien plus énergiques et intéressants. Et à l'écoute d' « Intimacy », on comprend que le groupe a trouvé son équilibre entre puissance et expérimentations, c'est une bonne chose.
A l'image de « Talons », single de cette nouvelle galette, qui combine les sonorités doucereuses chères au combo (écoutez ces clochettes sur les couplets) à un refrain aliéné par une angoisse communicative. Cette chanson a constitué, pour moi, une parfaite mise en bouche de l'album.

Mais très vite un problème se pose. On pouvait reprocher beaucoup de choses à « A Weekend In The City » : des longueurs, son côté chiant et poussif par moments... Mais s'il y a bien une réelle qualité qu'on pouvait lui attribuer, c'était un parti pris totalement assumé. Une certaine ambition. Pas totalement satisfaite, mais une ambition quand même. Et d'ambition ici, il n'est point question.

En effet, je parlais, un peu plus haut, de la fusion entre l'aspect tranchant d'un « Helicopter » et l'aspect électro qu'on retrouve dans l'immense majorité des compositions du groupe. En fait, le problème est là : en cherchant trop de stabilité, trop d'équilibre entre ses deux visages, Bloc Party aménage le terrain, sécurise ; gagne en maîtrise ce qu'il perd en spontanéité. D'où une certaine impression de vide parfois.

Sur « Better Than Heaven », par exemple. Un très bon morceau des anglais, à n'en pas douter. Mais y'a une couille dans le potage : c'est... tiède. Et pas très imaginatif, surtout dans la première minute. Heureusement, un final en feu d'artifice vient sauver la mise. Je persiste à croire que le groupe aurait pu enrichir encore cette composition sans grosse prise de risques.

Plus flagrant encore, « One Month Off ». Là aussi, c'est vide, presque froid. Un comble pour un groupe aux sonorités si profondément humaines la plupart du temps (et là, je me permets de vous renvoyer à « Waiting For The 7.18 » du précédent album). Un bon riff de guitare est à signaler, ainsi qu'un refrain pas mauvais (mais répétitif). Mais où sont les arrangements qui magnifiaient si joliment la musique du groupe ? Aux abonnés absents, pour le coup.

Et lorsque les britanniques lorgnent du côté de leur passé (« Zephyrus » qui rate le coche de la grandiloquence un peu flippante qu'il semble vouloir exprimer ; « Ares » et  « Mercury», véritables cacophonies), c'est un peu à côté de la plaque. Assez artificiel. Et surtout : très pénible.

Me voilà bien sévère. Bloc Party serait-il mort ? Non. Pourquoi ? Parce que, dignes de Superman, de très bons titres sauvent « Intimacy » du naufrage : l'explosif « Halo », énervé du début à la fin : des riffs précis et fins, un bon break... Jamais auparavant le groupe ne s'était montré aussi agressif. Jolie surprise, et surtout, ça décrasse bien après les deux bouses qui le précédent dans la track-list.
Les touchants « Biko » et « Signs » sont également là pour relever le niveau, par leurs ambiances feutrées et éthérées. On reconnaît bien le style du groupe, porté ici dans des sphères cotonneuses, d'une douceur mélancolique du plus haut niveau.
« Trojan Horse », dans le même style, n'est pas mauvaise non plus, moins marquante cependant que les deux titres précités. « Ion Square » constitue un bel épilogue, tout en progression, planant. Kele Okereke y assure vraiment, comme sur tout l'album d'ailleurs : timbre désespéré, rehaussé d'effets élégants sur « Talons » et « Better Than Heaven », plus aigu sur « Biko »...

En fin de compte, que faut-il retenir de ce troisième disque de Bloc Party ? Qu'il est confortable comme un bon fauteuil. Et par conséquent pas très aventureux. J'arriverais presque à comprendre : lorsqu'on tient une formule aussi originale (et qui trouvait son expression la plus sincère sur « A Weekend In The City »), il est difficile de surprendre l'auditeur en permanence. Dans le bon sens du terme, s'entend. Car la première surprise de cet album est peut-être son début catastrophique, rattrapé comme il faut par la suite, entre moments de pure contemplation, de vraies berceuses modernes, et passages pied au plancher.

Un album décidément stable : les prémices d'un futur sans fautes ?

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   (3 chroniques)



- Kele Okereke (chant, guitare)
- Russel Lissack (guitare)
- Gordon Moakes (basse)
- Matt Tong (batterie)


1. Ares
2. Mercury
3. Halo
4. Biko
5. Trojan Horse
6. Signs
7. A Month Off
8. Zephyrus
9. Talons
10. Better Than Heaven
11. Ion Square



             



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