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BLOC PARTY - Alpha Games (2022)
Par RICHARD le 16 Mai 2022          Consultée 994 fois

S'attarder quelques instants sur le cas des Londoniens de BLOC PARTY, c'est se souvenir d'un temps pas si lointain d'ailleurs où l'indie pop revival pouvait distribuer de belles doses de frissons en vous faisant même presque croire que malgré son nom elle était faite pour durer. Le temps et les modes en ont voulu sans conteste autrement. Ce groupe comme tant d'autres, et je vous laisse dresser la liste, n'a pas réussi malheureusement à transformer son premier album, Silent Alarm, en un intérêt plus vif sur le long terme. Fautifs, les pauvres petits Anglais ? En bon Caennais, je vous réponds p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non. S'ils ont de leur côté progressivement perdu le modjo en proposant des albums de plus en plus irréguliers, le style presque grand-public dans lequel ils évoluaient s'est lui aussi éteint à petit feu. Cette conjoncture n'est pas nécessairement parfaite pour sortir un album de ce genre de nos jours, mais que voulez-vous, je suis encore fidèle. Alpha Games aura donc quand même sa chance.

Dans mes quelques lignes qui évoquaient "Traps", le premier single extrait en décembre dernier, je me demandais tout bonnement si BLOC PARTY allait refaire du BLOC PARTY première mouture pour contenter les nombreux fans déçus et qui suivent pourtant encore le projet ou s'il allait proposer autre chose, quitte à voir fondre un peu plus comme neige au soleil le dernier quarteron de fidèles excité à l'idée de nouveauté. C'est encore le Normand qui vous répondra. La bolée de cidre est à moitié vide ou à moitié pleine, c'est selon. Alpha Games joue indéniablement sur les deux tableaux. L'atmosphère générale qui se dégage de ces douze titres, même si tout est loin d'être parfait, est toutefois celle d'une inattendue vitalité retrouvée. Je n'avais plus ressenti, pour être franc depuis Intimacy (2008), cette sensation. Le quatuor s'est laissé le temps de la réflexion et je crois bien qu'il a eu globalement raison.

Comme il est de coutume avec les Anglais, l'envie de danser prend souvent le pas sur les morceaux plus posés. Il y a même assez souvent le petit plus qu'on n'attendait justement plus du tout et qui fait la différence, à l'image de l'excellent "In Situ", rappelant ainsi que BLOC PARTY est encore capable d'exposer des petites perles pop-rock mélodiques de moins de trois minutes. Au classiquement dynamique "Traps" qui ne casse pas trois pattes à un canard sur la longueur, on préférera l'introductif "Day Drinker" où la voix adolescente et la diction si particulière de Kele Okereke ainsi que les guitares toujours intéressantes de Russell Lissack se retrouvent pour le meilleur comme aux premiers jours. Évidemment, il n'y a rien de foncièrement révolutionnaire mais un titre comme l'aérien "Of Things Yet to Come" qui distille une légère mélancolie nous rassure quant à la santé artistique du quatuor. Les Anglais s'ils s'inspirent parfois de leur propre histoire ne sont pas pour autant sclérosés. Le léger "If We Get Caught", bien soutenu aux chœurs par la batteuse Louise Bartle, aurait presque pu figurer il y a quinze ans sur A Weekend In A City... aurait presque pu seulement. La différence est ici et c'est tant mieux !

Les Anglais alternent donc coup d’œil avisé dans le rétro et regard pointé plus ou moins assuré vers l'horizon. A l'image du rageur et efficace "Callum Is A Snake", il est rare de voir le groupe attaquer aussi frontalement l'auditeur. Pour la petite histoire, il semblerait que ces mots d'amour soient destinés à Boris JOHNSON. Même s'il se caractérise par une belle énergie, Alpha Games part quelquefois un peu dans tous les sens et ce manque de cohésion dessert en partie l'ensemble. Ainsi, les insupportables "Rough Justice" et "The Girls Are Fighting" sonnent comme des chutes de studio des travaux solo de notre sympathique leader. Les effluves éreintants d'electro se traînent en longueur. C'est ici que le combo désire assurément casser son image de groupe indie par excellence. Mais cette recherche d'expérimentation cale sec. Il se montre nettement plus convaincant et inspiré sur "Sex Magik" avec son beau synthé aérien inusuel pour BLOC PARTY qui ne tombe pas à plat, au contraire du conclusif "The Peace Offering" qui, même planant, n'emmène malheureusement pas l'auditeur dans les nuages.

Ce retour de BLOC PARTY est plutôt une belle et agréable surprise. S'il y a bien ici et là quelques faiblesses, les Anglais délivrent une pertinente leçon de pop électrique et émotionnelle à laquelle plus vraiment grand-monde ne croyait. Comme quoi, la fidélité a du bon !

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   RICHARD

 
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- Kele Okereke (chant, guitare)
- Russell Lissack (guitare)
- Justin Harris (basse,claviers,chœurs)
- Louise Bartle (batterie,chœurs)


1. Day Drinker
2. Traps
3. You Should Know The Truth
4. Callum Is A Snake
5. Rough Justice
6. The Girls Are Fighting
7. Of Things Yet To Come
8. Sex Magik
9. By Any Means Necessary
10. In Situ
11. If We Get Caught
12. The Peace Offering



             



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