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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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GOLDMAN JEAN-JACQUES - Demode (1981)
Par SUNTORY TIME le 1er Mars 2010          Consultée 9237 fois

Ami lecteur, toi qui tombes sur ces lignes, j’imagine déjà ta stupeur :
Quoi ? Jean-Jacques GOLDMAN à Forces Parallèles ! Ils vendent leur âme au Diable ! Trahison !
Eh oui, cela a de quoi surprendre et je me dois de m’expliquer sur sa présence ici.

Je l’avoue, chroniquer Jean-Jacques GOLDMAN à F.P ne fait pas l’unanimité au sein de la rédaction. Pour beaucoup d’entre nous, GOLDMAN est synonyme de soupe, de chanson gentillette, de tubes à gogo, de rock mou, de musique 'populaire'. Il symbolise la variétoche française dans toute sa splendeur. Et au sein de cette variété française, on a tendance à ne pas savoir où le classer. Ses détracteurs les plus féroces (et ils sont nombreux) le rangent dans la même catégorie que Pascal OBISPO (ouille !), Claude FRANCOIS (aïe aïe aïe) ou, pire encore, Michel SARDOU (Aaaaargh !). Pour ma part, je le considère comme faisant partie de ceux qui font les lettres d’or de la bonne variété française, comme Alain SOUCHON, Laurent VOULZY, Francis CABREL ou RENAUD. Jean-Jacques GOLDMAN, c’est avant tout un multi-instrumentiste de talent et l’un des meilleurs guitaristes de la scène française encore à l’heure actuelle. Ses influences s’étalent de Georges BRASSENS à AC/DC (si si !) en passant par PINK FLOYD et DIRE STRAITS : des références tout à fait honorables !

Le jeune J-J. n’en est pas à son coup d’essai. Il a été chanteur et guitariste du groupe progressif TAÏ PHONG et a sorti trois 45-tours en solo qui n’ont pas trouvé le succès. C’est en 1981 que sort son premier album Démodé. Cependant, ce titre ne sera pas publié sur la pochette car jugé 'pas assez commercial' par la maison de disques (ah ! Esprit Marketing, quand tu nous tiens !). Cet album est teinté de rock et de blues, dont GOLDMAN est un grand amateur, d’ailleurs les guitares sont omniprésentes tout le long du disque.
Dès le premier morceau, "A l’Envers", GOLDMAN nous délivre des textes soignés et mélancoliques : J’fais jamais l’affaire, insiste-t-il, doutant de lui-même. A l’image de cette pochette où il semble ne pas savoir comment se positionner correctement devant l’objectif. Dans l’ensemble, les chansons sont sombres et on retrouve les hantises du jeune artiste en quête de reconnaissance, que ce soit l’angoisse du bide sur scène ("Autre Histoire"), la peur de la solitude (l’étrange scène du "Rapt" ou la déclaration d’amour de "Pas l’Indifférence") ou l’espoir au-delà des routes ("Brouillard"). Certaines chansons sortent du lot comme l’excellent "Sans un mot", de loin le titre le plus rock de l’album avec son texte cynique et désabusé. Notons aussi "Quelque chose de bizarre" qui raconte l’histoire d’un homme se retrouvant au milieu d’une étrange cérémonie sectaire, et "Juste un petit moment", sympathique slow d’une minute trente qui clôt l’album sur une note positive.

Et puis LE tube, le premier d’une longue série, celui qui va hisser GOLDMAN au rang des plus grandes stars des années 80 en France : "Il suffira d’un signe". Et pourtant, cette chanson n’est au départ pas calibrée pour les passages radiophoniques. Jugez plutôt : un morceau de presque 6 minutes, avec un riff de guitare en boucle tout le long du morceau. Il n’empêche qu’ "Il suffira d’un signe" atteint le sommet du Hit Parade et s’y installe confortablement.

Démodé[fi) marque le début de la gloire pour 'l’Homme en Or', cependant "Il suffira d’un signe" reste le seul titre connu de l’album, le reste n’ayant pas marqué les esprits (le deuxième extrait, "Quelque chose de bizarre", est un échec, mais le dernier.). Ce n’est pas faute d’avoir de vraies petites pépites, comme "Brouillard" à l’ambiance glaciale et poignante ou "Pas l’indifférence" émouvant de sincérité. On peut reprocher à GOLDMAN sa voix suraiguë à la limite du supportable parfois ("J’t’aimerai quand même" ou "Autre histoire"), mais il gommera ce défaut au fur et à mesure de ses productions futures.

Pour un album des années 80, Démodé a plutôt bien vieilli et possède un charme particulier dont ne bénéficient pas ses trois successeurs, probablement parce qu’il ne regorge pas de tubes à la pelle, à part "Il suffira …".
Loin de chercher à vous faire apprécier Jean-Jacques GOLDMAN (peine perdue ?), je cherche avant tout à briser les idées reçues dont il souffre. GOLDMAN est bien plus qu’un chanteur pour midinettes et autres boy scouts, c’est un auteur-compositeur confirmé en plus d’un grand musicien. A titre personnel, il a une grande importance car il est celui qui m’a fait aimer la musique et découvrir par la suite nombre de grands artistes de la scène rock internationale. Rien que pour cela, GOLDMAN mérite la reconnaissance que nombreux ici ne sont pas prêts à lui accorder (je ne peux pas les blâmer).

S’il n’est pas le sommet de sa discographie (il faudra attendre encore 6 ans), Démodé n’en est pas moins agréable à écouter, malgré des crispations auditives quand le chanteur monte trop haut dans les aiguës. Un album (et un artiste) à redécouvrir.

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   MARCO STIVELL

 
   (2 chroniques)



- Jean Jacques Goldman (chant, guitares, piano)
- Patrice Tison (guitares & piano)
- Guy Delacroix (basse)
- Clément Bailly (batterie, percussions)
- Max Middleton (claviers)
- Georges Rodi (synthés)


1. A L’envers
2. Sans Un Mot
3. Brouillard
4. Pas L’indifférence
5. Il Suffira D’un Signe
6. J’t’aimerai Quand Même
7. Autre Histoire
8. Quelque Chose De Bizarre
9. Quel Exil
10. Le Rapt
11. Juste Un Petit Moment



             



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