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REPRISES SOUL-MOTOWN  |  STUDIO

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- Membre : Genesis, Brand X, Daryl Stuermer , Ronnie Caryl , Flaming Youth

Phil COLLINS - Going Back (2010)
Par MARCO STIVELL le 30 Octobre 2010          Consultée 7420 fois

Cruel dilemme. Rien n'est plus terrible que l'impatience refroidie... Sauf le fait de n'être jamais impatient peut-être. Mais une impatience nourrie pendant des mois, des "can't wait" permanents enrichis par la dégustation de petites douceurs offertes en guise d'amuse-bouche et préparant l'arrivée d'un plat principal alléchant, le tout coupé net par la douche froide qui tombe sur nous lorsque le bain bouillant est prêt... Autant d'images sans rapport entre elles mais qui peuvent en avoir facilement avec l'attente d'un disque et le moment de la sortie de ce dernier.

Je concède tout de même que pendant cette attente il y a eu, au départ quelques moments d'hésitation. Phil qui fait un album de reprises, bien que par le passé il ait souvent réussi cet exercice ("Helpless Heart", "The Times They Are a-Changin'", ou plus en propos avec le nouvel album, "You Can't Hurry Love"), n'est-ce pas un poil frustrant ? Bien sûr, son nom est synonyme de qualité, qu'il consacre dix années de musique à sa propre génèse au milieu d'une famille en or, qu'il fasse l'animal qui tape sur des peaux dans un groupe de jazz-rock, qu'il révèle la valeur de son visage, qu'il annonce qu'il vient, qu'il n'ait besoin d'aucun manteau, qu'il se fasse plus sérieux, qu'il nous raconte les deux faces de l'histoire, qu'il revienne danser dans la lumière, qu'il témoigne, qu'il s'amuse avec un big band, qu'il travaille avec de nombreux autres, qu'il tourne aux quatre coins du globe ou qu'il enchante des millions d'enfants (et parfois même des parents) en écrivant pour des dessins animés de magnifiques ballades en sucre candi. Mais enfin voilà, au départ il y avait ce souci un poil envahissant. Cela faisait sept ans, depuis Brother Bear (Frère des Ours) que l'on avait plus eu de nouveau matériel, et proposer un album de reprises, y compris si l'on sait qu'il s'agit des préférences musicales de Phil - les standards de la soul/Motown des années 60 donc, ce n'est plus un secret pour personne -, c'est un poil frustrant. Surtout quand on sait que le travail va être de coller le plus proche possible avec les versions originales...

Je vous entends déjà, messieurs les détracteurs, clamer "Et voilà ! Aucun risque, aucun intérêt ! Que du bassement commercial, comme toujours avec Phil COLLINS". Soit, aucun risque dans la forme. Lorsqu'on écoute Going Back, on se rend immédiatement compte que l'on a un produit bien fait, si l'on met de côté sa sympathie/antipathie pour le genre Motown, car il y a tout ce qu'il faut pour restituer l'ambiance du genre. Batterie, choeurs, cuivres clinquants, son rétro, tout est là vous dis-je, même les Funk Brothers (Eddie Willis et Ray Monette aux guitares, Bob Babbitt à la basse) si populaires à l'époque. Et pour vous dire à quel point Phil a mis tout son coeur dans la réalisation de cet album, il a surmonté le martyr que lui causent dorénavant ses poignets à chaque coup de baguettes, en scotchant celles-ci à ses mains ! On retrouve les plus grands tubes soul et Motown autres que "You Can't Hurry Love", à savoir "Papa Was a Rolling Stone" et "Girl (Why You Wanna Make Me Blue)" de The Temptations, "(Love is Like a) Heat Wave" de Martha And the Vandellas, des tubes de Dusty Springfield, The Four Tops, Stevie Wonder, j'en passe et des pas forcément meilleures. Ce sont les chansons qui ont le plus marqué Phil durant son adolescence, celles des disques qu'il faisait tourner en boucle... On comprend bien son attachement envers elles.

Ah mais évidemment c'est pas grand-chose parce que c'est un album de reprises conformes à la note près... Je vais vous dire une chose ma p'tite dame, faire un album c'est toujours une prise de risques, car on ne sait pas ce qu'on va récolter, aussi bien en revenus qu'en avis. Phil COLLINS a toujours été sensible à ces derniers, les plus mauvais l'attristent profondément, et c'est aussi souvent le cas de ses fans car il sont injustes (les avis négatifs, pas les fans). Moi je pense être un bon fan, je m'abstiendrai ici cependant de formuler trop d'arguments en la faveur du chanteur pour une fois, parce que Going Back ne m'a pas convaincu sur le plan personnel. Je pense tout de même cependant encore une fois, qu'un album est un risque quelque soit sa nature, et concernant les avis, celui-ci comporte, comme tous les disques solo précédents de Phil, le risque de se faire démonter dès sa sortie parce que c'est une publication Phil COLLINS, et certains n'auront d'ailleurs pas attendu sa date de parution... Justement, le fait que ce soient des reprises fidèles au détail près, cela fait pleinement partie de ce risque. Manque de chance pour ceux qui avaient espéré que Phil soit mort et enterré, l'album est au moment où j'écris numéro un en Grande-Bretagne, le pays qui l'avait délaissé depuis Both Sides.

Album joyeux et frais, Going Back mettra du baume au coeur des amoureux de chansonnettes gentilles et ayant pour seule prétention que de vous faire taper des pieds et vous donner envie de les fredonner, y compris quand elles sont plus "musclées" comme "Something About You" et son mix bien sale (le saxophone est un instrument dominant du disque, ce qui n'était pas arrivé depuis No Jacket Required), ou même ce "Papa Was a Rolling Stone" étiré comme au bon vieux temps et qui représente le coeur du disque. Le problème principal réside dans les cuivres, qui même s'ils se font moins appuyés et présents que les anciens Phenix Horns ou Vine St Horns, ils n'en sont ici que plus lourds à digérer. A part cela, si chaque chanson est pour le moins intéressante, sans doute des plus réjouissantes quand on aime le style (et le fait d'en avoir autant sur un même disque alors...), les meilleures restent globalement les slows et ballades, comme souvent chez Phil COLLINS d'ailleurs. Ils sont rares sur les deux éditions de Going Back, mais plus que plaisants, vraiment hyper-efficaces : "Blame it on the Sun" ou encore mieux, "Some of Your Lovin' ", le "Never Dreamed You'd Leave in Summer" de Stevie Wonder (duquel on peut très facilement rapprocher le "Why Can't it Wait 'til Morning" de Philou) et surtout LA chanson, the big surprise, que je ne mentionnerai pas encore, mais ça ne va pas tarder. Ce sont d'ailleurs les morceaux que l'ancien batteur de Genesis interprète le mieux : sa voix ne peut plus se permettre aussi facilement - à souligner - les prouesses du passé, mais il arrive encore tout de même à de très belles choses.

Tout est encore une fois d'une ressemblance taillée au millimètre, un peu comme une copie chinoise qui n'a ici rien de vulgaire, puisque contrairement à la pacotille et autres contrefaçons, ici le maître à penser, c'est Phil COLLINS. Bien sûr il faut aimer le style... Ce n'est pas mon cas, du moins pas pour 85 % des titres. Et dites-vous bien que j'ai choisi de vous parler ici de l'édition simple. Amoureux de Motown, jetez-vous sur la double, qui contient sept titres supplémentaires ajoutés et mélangés à ceux du premier CD (dont "Ain't That Peculiar" et "You've Really Got a Hold on Me" pour les plus réussies), plus un DVD qui en rajoute deux ainsi que plein de surprises pour tout fan qui se respecte. Si vous n'aimez pas le style mais que vous aimez quand même Phil, contentez-vous de la simple, dix-huit titres c'est déjà bien copieux (mais comme c'est Phil... bon bon ok, j'arrête comme dirait Keith !) Si vous ne connaissez ni Phil ni la Motown, ce disque peut vous paraître inintéressant à côté de toutes les compilations du genre qui réunissent la plupart des titres cités, mais Going Back trouve tout de même le moyen de vous convier dans l'univers sympathique d'un homme et artiste qui ne l'est pas moins. "The loveliest guy in the world" comme dirait son ancien compagnon Steve Hackett... Attachant. Et ça, on le remarque surtout lorsque l'on sait toute l'émotion qui va jusqu'à faire couler les larmes du chanteur lorsqu'il interprète "Going Back", la chanson cette fois. C'est celle-ci, La Surprise avec un grand S. Le morceau qui sonne le plus "Phil COLLINS", le plus émouvant, le plus beau tout simplement, et toujours placé à la fin quelque soit l'édition...

2/5. Deux points positifs pour la réalisation d'un point de vue objectif, quant au manque d'attachement personnel en ce qui me concerne, il m'oblige à en enlever deux. Et non pas trois. Parce que la chanson "Going Back" et si belle... Elle vaut un demi-point à elle seule. Et comme je préfère ajouter un point plutôt qu'en enlever qu'eux. 2,5 donc, le juste milieu que je voulais atteindre. Espérons que ce Going Back (chanson et album) est un vrai "come-back", qui amènera d'autres publications, à défaut de longues tournées comme par le passé.

Note réelle : 2,5/5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Phil Collins (chant, batterie, percussions, claviers, choeurs, p)
- Bob Babbitt (basse)
- Ray Monette (guitares)
- Eddie Willis (guitares)
- Connie Jackson (choeurs)
- Lynn Fiddmont (choeurs)
- Scott Stroman (arrangements des cordes)
- Jason Rebello (vibraphone, piano)
- Ronnie Caryl (guitare acoustique)
- Celeste-marie Roy (basson)
- Nicholas Collins (pas, choeurs, claquements de doigts)
- Matthew Collins (pas, choeurs, claquements de doigts)
- The Pc Horns :
- Graeme Blevins (saxophone ténor)
- Phil Todd (saxophone baryton, flûte, piccolo)
- Tom Rees-roberts (trompette)
- Guy Barker (trompette)
- John Aram (trombone)


1. Girl (why You Wanna Make Me Blue)
2. (love Is Like A) Heat Wave
3. Uptight (everything's Alright)
4. Some Of Your Lovin'
5. In My Lonely Room
6. Take Me In Your Arms (rock Me For A Little While)
7. Blame It On The Sun
8. Papa Was A Rolling Stone
9. Never Dreamed You'd Leave In Summer
10. Standing In The Shadows Of Love
11. Do I Love You
12. Jimmy Mack
13. Something About You
14. Love Is Here And Now You're Gone
15. Loving You Is Sweeter Than Ever
16. Going To A Go-go
17. Talkin About My Baby
18. Going Back



             



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