Parmi ceux qui créent le plus de hits dans la famille Genesis, Phil COLLINS est loin devant tous les autres, aussi bien Mike Rutherford qui a fait de son mieux avec les Mechanics, que Peter Gabriel qui, à mon goût, est un peu trop sacralisé au détriment du pauvre batteur-chanteur. Et c’est pourtant Phil le dernier à faire paraître une compilation autobiographique (si l'on excepte 12ers). Un vrai artiste faisant du "commercial" (bouh que ce mot est moche) n'aurait pas attendu aussi longtemps. Alors certes, il y en aura toujours pour railler et dire que Hits paraît au moment où Phil vend le moins de disques... Qu'ils persiflent, n'en tenons pas compte.

Un peu comme le Shaking the Tree de Peter Gabriel, ce recueil joue autant le rôle de best-of que celui de greatest hits, car on peut aisément qualifier presque chacune des chansons présentes comme faisant partie des meilleures chansons de Phil. Je mets toujours un bémol pour "Easy Lover", qui malgré toujours une certaine efficacité, ne m'a jamais vraiment satisfait. Et curieusement, cette idée de best-of vaut surtout pour les dernières chansons, à partir de "Both Sides of the Story", qui a été curieusement choisie à la place de "Everyday" en mémoire du génial Both Sides. Mais bon au moins on devait s'attendre à ce qu'il n'y en ait qu'un représentant, tout comme pour Dance Into the Light. C'est d'ailleurs sympa de rappeler qu'ils existent, ces albums-là... Et quelle bonne idée que d’avoir laissé "In the Air Tonight" et "Take me Home" pour la fin ! Ajoutons à cela quelques inédits, et on obtient la compilation rêvée. Alors bien sûr, c'est relatif, tout comme cette idée de "best-of", parce qu'il en manque des meilleures chansons de Phil (au pif, "I Don't Care Anymore", "Long Long Way to Go", "Father to Son" qu'on ne verra probalement jamais sur compil), mais Hits tend à nous faire comprendre qu'il possède des titres dont il est fier, aussi bateau soient-ils.

Parmi ces inédits cependant, on compte presque exclusivement les singles non parus sur les 33 T, à savoir "Against all Odds", "Separate Lives", "Two Hearts", "Easy Lover" et "A Groovy Kind of Love". Exit donc, la moindre potentialité de retrouver de vrais inédits, faces B de singles ou autre (et pour les écouter souvent, je dois reconnaître qu'il est regrettable que Phil n'ait pas eu à ce jour l'idée ou la possibilité de sortir un disque ou coffret les regroupant). Il faut d’emblée dire qu’aussi réussie soit la plupart de ces tubes, leurs versions présentes n’égalent pas un instant leurs respectives réalisées en concert et déjà présentes sur le Serious Hits Live. Seule "Against all Odds" rivalise, mais Phil pousse un cri à la fin ("Cause Iiiiiii...") qui m'a toujours dérangé. Le plus intéressant reste "True Colors", une jolie reprise r'n'b celtisante de la chanson de Cindy Lauper, avec participation de Babyface, du claviériste Greg Phillinganes, ainsi que d'une petite cornemuse bien placée. Contrairement à ce que j'ai souvent lu, cette interprétation vaut bien dans son genre l'autre reprise de cette chanson encore réalisée par Phil et qui reste à venir.

Compilation idéale pour découvrir l'univers de Phil à travers de bons hits, tant dans les chansons cuivrées ("Sussudio" forever) que dans les slows. Les recettes du succès du petit batteur quoi. Malgré tout, seuls "True Colors" et un ou deux autres inédits feront le réel bonheur des fans collectionneurs. Des hits surentendus mais toujours aussi grands.