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- Style : Aphex Twin, Squarepusher, Polygon Window, Access To Arasaka
 

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AUTECHRE - Lp5 (1998)
Par SEIJITSU le 13 Décembre 2010          Consultée 3744 fois

Chiastic Slide se fait souvent tailler le short à cause de son côté austère et froid. Dommage, c’est justement pour cette raison que je considère ce 4ème album de AUTECHRE comme un de leurs meilleurs. Le duo avant-gardiste a su faire preuve d’une audace folle en sortant cet effort méritant. Dommage, ce coup de folie ne leur sera pas récompensé et on pouvait craindre le pire pour la suite de leur carrière. Un retour en arrière était prévisible et ce fut finalement… autre chose.

LP5 est l’ovni de AUTECHRE. Un disque qui cultive une accroche mélodique évidente tout en conservant cet attrait pour les abstractions électroniques d’antan. Il n’y a rien d’étonnant qu’il soit considéré comme un des préférés des fans. A la fois accessible et expérimental, LP5 a toutes les cartes en main pour être une pièce maîtresse de leur discographie.

Sauf que ce n’est pas le cas. Pour la première fois depuis ses débuts, le duo britannique abuse un peu trop de la situation. En effet, LP5 entretient de grosses similitudes avec APHEX TWIN avec cette facette folle, délirante et pourtant incroyablement mélodique et compréhensible.
Et devinez qui commence à faire parler de lui avec sa musique expérimentale et ses clips dingos ? Bingo, Richard D. James alias APHEX TWIN.

Nos deux compères prouvent qu’ils sont malins. Au lieu de faire demi tour en revenant vers leurs racines ambient, ils décident de s’approprier la tendance du moment tout en rajoutant leur fameuse patte. Si ce procédé peut être taxé d’opportunisme, je dois avouer qu’ils ont fait fort cette fois-ci.
LP5 est difficilement attaquable. L’album est solide est possède encore une fois ses fameuses rythmiques extra terrestres. « Acroyear2 » est un morceau APHEX TWINien qui se transforme en furie électronique passé les premières secondes. « Corc » nous fait penser aux morceaux les plus enfantins (et malsains) du célèbre DJ des Cornouailles, notamment « Girl/Boy Song » présent sur son album éponyme. Le travail sur les textures sonores revient aussi sur le tapis comme à la bonne (et récente) époque de Tri Repetae (« Fold4, Wrap5 »).
Et je ne peux résister de vous parler des deux perles de cet album qui sont l’épileptique « Under BOAC » et ses patterns rythmiques surpuissants. Et enfin le sublime et aérien « Drane2 » qui conclut à merveille ce LP5.
Les plus observateurs d’entre vous auront peut être tiquer sur certaines transitions (notamment l’outro de « Vose In ») qui sont les prémisses des délires les plus expérimentaux du redoutable Condfield. Froid, inhumain et robotique, le AUTECHRE de Chiastic Slide est décidément loin d’être enterré.

Tout ça est un peu paradoxal et c’est peut être pour cette raison que je considère LP5 comme un disque mineur dans leur discographie. S’il fait preuve de qualités indiscutables, son côté indécis, le cul entre deux chaises (pardonnez moi cette expression maintes fois ressassée) le rend finalement assez frustrant. Les anglais hésitent à aller jusqu’au bout de leurs envies en essayant à tout prix de rendre leur album accessible. Mais ils ne peuvent pas s’empêcher de disséminer, ici et là, des milliers de détails pour rendre ce gros bloc opaque suffisamment riche et déroutant pour le fan déjà bien rôdé à leur univers si particulier. A croire que la période « expérimental à fond les ballons » qui arrivera juste après, est pour nous montrer la libération de ce qui bouillonnait intérieurement chez eux. Cela aura des conséquences plus ou moins heureuses selon vos affinités, puisque les albums suivants seront beaucoup, mais alors beaucoup moins compréhensibles que ceux des années 1990.

Que l’on soit clair, LP5 est bon. Mais il restera toujours dans l’ombre d’autres disques plus audacieux. Certains (beaucoup ?) me reprocheront d’être sévère pour de mauvaises raisons et ils n’auront pas tout à fait tort. Oui, je dois vous l’avouer, j’ai toujours eu du mal avec les groupes singeant APHEX TWIN, en particulier les plus réputés. Chose étrange, puisque j’aime beaucoup ce dernier. Tout cela est toute façon subjectif et si cet album est en deçà de ce qui s’est fait auparavant, AUTECHRE parvient encore une fois à me satisfaire avec pourtant peu d’atouts dans sa manche capable de me plaire (puisque qu’ils en ont surtout piqué à leur collègue de droite, mais chut, c’est un secret). Et ça, je dois reconnaître que c’est très impressionnant de leur part.

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   (2 chroniques)



- Sean Booth
- Rob Brown


1. Acroyear2
2. 777
3. Rae
4. Melve
5. Vose In
6. Fold4, Wrap5
7. Under Boac
8. Corc
9. Caliper Remote
10. Arch Carrier
11. Drane2



             



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