Un an seulement après la sortie de son « Album », la môme Jett remet le couvert avec l’énergie que nous lui connaissons. Comme dab , nous allons nous concentrer sur la réédition de 98 qui comporte pas moins de 7 titres, ce qui donne à l’opus une réelle consistance.

Le skeud s’ouvre sur le grand classique des Runaways « Cherry Bomb » reprise à la sauce des cœurs noirs, pour un résultat plus que convenable, sans doute plus structuré , moins bordélique. On reste dans un Rock très gras, certes pas du Hard Rock, mais à la lisière de ce dernier. C’est l’esprit « à la Joan » qui oriente toujours ses compositions vers le Rock’n’roll et le Punk. Elle laisse les roots du métal à sa copine et rivale la blonde Lita Ford.

La preuve , cette reprise de « I need someone » qui porte en elle les racines des mouvements doowap, malgré l’adjonction de guitares saturées de fort belle allure. C’est d’ailleurs ce mix qui rend Joan si attachante. C’est toujours très simple et direct, comme des Ramones qui auraient pris des cours de Marketing, certes on imagine mal Dee dee et Joey sur les bancs de la fac, alors que la brune peut s’appuyer sur les talents de Kenny Laguna en tous points. Et ça marche! Ecoutez plutôt les chœurs discrets mais efficaces de « Love like mine ».
La reprise de Gary Glitter « I love you love me » nous replonge dans un glam rock de bonne facture. Le refrain est tout à fait jouissif comme il convient lorsqu’on parle de cette petit bombe sexuelle qu’est Joan Jett.
On revient vers un Rock’n‘roll classieux avec « Frustrated » et l‘époumonant « Long time », avec un esprit très punky pour cette dernière .
Décidemment je ne serai jamais un aficionados des slows made in Blackhearts, c’est encore le cas pour la mollassonne « Hold me ». L’autre tentative « I got no answer » plus originale me laisse toutefois de marbre.
En revanche le rythme très métallisé de « Talkin bout my baby » emporte carrément mon adhésion, tant et si bien que je déplore personnellement que ce titre ne soit pas un classique plus connu de la belle.
D’ailleurs, la jeune native de Philadelphie fait montre de progrès notables quand à son chant. J’aime beaucoup sa performance sur la très rock‘n’roll « New Orléans », aidée par une section de cuivre très à propos que l‘on retrouvera sur la rapide « Hide and seek » .
« Someday » met en scène une jolie rythmique, tout cela est vraiment sympathique , sans révolutionner la face de la musique , c’est un très joli chapitre!
Enfin, dans le trip reprise surprenante, nous avons ici un petit ovni, un classique des Everly Brothers « Bird dog » passé à la moulinette punk, le résultat est …Déstabilisant pour qui connait la version originale. Au moins Joan ne se cache-t-elle pas pour honorer la mémoire des pionniers. Ah on part dans tous les sens du Rock! C’est la seule certitude!

Bref, la conclusion s’impose d’elle-même, Joan Jett est bel et bien « the reigning Queen of Rock’n’roll », c’est l’évidence, ce quatrième album souffre de bien peu de faiblesse. Il est frais, direct, plein de bonnes intentions, et garni de belles réussites. Il n’y aura jamais qu’un seul « I love rock’n’roll », mais tout cela est bel et bien bon. Avec la récente sortie du film consacré aux Runaways et les perpétuelles tournées de cette bête de scène, tout va pour le mieux. Franchement , la vie est belle, non?