Parfois, il faut sortir du sacro saint déroulement historiques des LP pour établir une certaine réalité. Le fait est que cette première compilation des fous furieux de SLADE contient ses trois premiers vrais succès. Bref, me voici obligé de chroniquer ce best of, pas le choix ! D'un autre coté, il peut aussi se révéler un achat judicieux dans la mesure ou les 2 premiers opus des gars de Wolverhampton ne sont pas de supra classiques. Nous retrouvons ici une moitié de titres en provenance directe de l'album « Play it loud » qui présentait une facette originale du groupe. Du coup, je vous renvoie à cette chronique pour de plus amples renseignements sur les compos.

On débute avec « Get down and get with it », un super boogie mené à fond la caisse par la voix de Noddy. Non ça ne révolutionne pas la musique, mais oui, c'est jouissif , surtout écouté à plein tubes ! La section rythmique tient la baraque, Lea pond des lignes de basse gargantuesques. Au final, un bon vieux rock'n'roll des familles, dans ce qui est un des éléments centraux du Glam rock alors en train d'exploser à la face du monde. Vous remarquerez dans la video le look improbable de Dave Hill, sa frange démente et son jeu de scène dévastateur . Encore quelques efforts et le gonze va inventer le spacesuit psychiatrique qui fera sa légende – salut à Ace et tous les suiveurs ! -

« Coz I luv you » est le single à réellement percer dans leur carrière, en atteignant la place numéro un du billboard anglais. Il fait dire que tout est là, les refrains polissons, la voix rauque et teigneuse de Noddy Holder qui gagne en puissance le temps passant, ce qui n'est pas peu dire. Noddy lui même évolue au niveau du look, et s'approche peu à peu de son trademark vestimentaire, en écossais des pieds à la tête, le plus souvent coiffé d'un haut de forme que vous reconnaîtrez sans peine, puisque notre SLASH des GUNS N ROSES lui a chouré l'idée. Cette petite chanson mid tempo aux clap appuyés fait merveille, le violon de Lea est réminiscent de son amour immodéré pour stéphane GRAPELLI. C'est d'ailleurs la première compo signé Holder/Lea, une longue série suivra.

Enfin, le piano poppy de « Look wot you dun » nous plonge dans l'une des autres modes créées sous l'ère glam, Elton JOHN n'est pas si loin et la mélodie risque bien de marquer votre esprit au fer rouge. J'en profite pour signaler aux puriste anglophiles que non, y'a pas d'erreur, nos bouseux font exprès de mal orthographier les paroles, se positionnant ainsi en chantre d'une contre culture peu intéressé par l'éducation et le paraître. Hill deviendra lui même la parangon de cette culture Yub en assumant le rôle du Superyob, ainsi que sera nommé plus tard sa célèbre guitare.

Les face B de ces 45 tours sont évidemment moins mémorables, « candidate » se signale par une belle ligne de basse, on appréciera le riff et les choeurs de « The gospel according to Rasputin », ainsi que l'esprit sans concession de « My life is natural ». La good news est qu'on retrouve un choix heureux dans les compos de play it loud choisies pour cette compile avec « Raven » « la belle « Dapple rose » et le « Shape of thing to come ».

Du coup, c'est fort rare, mais je conseille l'acquisition de cette galette en lieu et place des premiers albums du groupe. Les trois singles démontent vraiment bien et méritent toute notre considération. C'est le moment ou SLADE perce dans les charts et acquiere la renommée en son pays. De bien belles pages s'ouvrent pour nos jeunes ex skinheads !