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- Membre : Genesis

Tony BANKS - Seven - A Suite For Orchestra (2004)
Par MARCO STIVELL le 26 Janvier 2011          Consultée 3734 fois

Seven est en cette première moitié de décennie le tant attendu nouvel album solo de Tony BANKS, après un silence de près de dix ans ! Ce disque était d’autant plus réclamé qu’il représentait alors certainement le projet le plus ambitieux (si ce n’est LE) sorti par un membre de Genesis en cette année 2004. Quant à savoir si c’est le projet qui a le plus convaincu… Il y a un pas que je n’oserai pas franchir, et à raison. D'autre part, et ça s'est vérifié bien souvent également pour Steve Hackett dans les anciens membres de Genesis, une majorité du public aurait préféré un album rock...

Ca fait un moment qu’on le sait, et les inscriptions de la pochette sont suffisamment explicites, Seven est un album de grande musique, dite communément "classique". Ce n’est donc pas la première fois qu’un ancien membre de la famille Genesis publie une telle œuvre, Steve Hackett et Anthony Phillips nous y ayant pas mal habitué depuis une grosse quinzaine d’années, voire plus pour le second. Mais c’est bel et bien Tony qui a été le premier à le faire, souvenez-vous, avec The Wicked Lady au début des années 80. Il n’est cependant pas de mon rôle de comparer ces œuvres entre elles, chacune étant de nature différente, ayant été réalisée de manière différente et portant nettement la marque de son auteur. Et puis ce ne serait pas chose aisée, ni, il faut bien le reconnaître, pertinente.

Malheureusement, ce sont ces oeuvres qui suscitent le plus d'incompréhension de la part du public venant de Genesis, qui est aussi le plus susceptible de suivre ces artistes talentueux "de l'ombre". Tony Banks a vendu des millions de disques avec Genesis, c'est un fait, mais combien de gens ne connaissant pas le groupe sont capables de seulement le nommer ? Et donc à chaque fois (ou presque) qu'un de ces anciens membres annonce un projet acoustique ou classique, donc pas rock, ça fait un peu grincer des dents. Mais en aucun cas, si l'on aime la démarche, ces musiciens ne nous prendront au dépourvu. Car quoi qu’on en dise, Seven est une œuvre archi-mélodique, complètement (re-ou presque) fidèle au romantisme banksien. Après bien sûr, il y a la manière dont ce critère est traité, loin de faire l’unanimité. En effet, dès sa sortie, Seven est bien peu reconnu, accepté, certains parlant de caricature, de manque de goût (ou alors de mauvais), et puis aussi de "too much", on y reviendra.

Les sept titres qui composent Seven sont presque tous débordants de ce romantisme et de cette richesse mélodique qui ont fait la beauté de tant d'œuvres passées de Tony, aussi bien les chansons que les instrumentaux, à défaut d’avoir été arrangées et interprétées pour le mieux (c'est uniquement pour rappeler que elles aussi ont souvent été contestées). Et c’est à vrai dire le même problème qui se pose ici. Personnellement, je n’ai pas vraiment de souci avec le travail qui a été réalisé, mais je me dois tout de même de prévenir: Seven, bien que très empreint de la griffe de son auteur, peut évoquer par moments certains autres grands compositeurs, Jean Sibelius entre autres. Mais surtout dans la branche "classique", c’est l’exemple typique de ce qu’on peut appeler "musique pour violons", ou "violonnades" pour les plus cyniques. Il faut ainsi s’attendre à quelque chose qui dépasse le doux et le resplendissant, pour verser parfois dans ce que les mauvaises langues appellent le "pompeux". Cordes plus que langoureuses, grand renfort de cuivres massifs, notamment sur "The Ram" (et aussi "Spring Tide")… Tous ces instruments dépeignent une sorte de rêve, mais il est vrai que sur ces moments-là, c’est un peu "trop". On se croirait dans un conte pour enfants ou un film Walt Disney (sur "Spring Tide" et "The Gateway" notamment) mais avec une dose de sucre candi bien plus forte. Pas mièvre... Juste un peu trop chargé!

D'autre part, il est clair que les mélodies sont là, et puis de temps en temps, les instruments à vent, notamment les bois (basson, hautbois), sont utilisés dans un style sublime, à l’opposé des cuivres. Si l’on n’adhère pas à ces derniers, on peut facilement se rattraper sur les pièces à cordes, à savoir "Neap Tide" (une très ancienne composition de Tony) et "Earthlight". Mais les cuivres ont aussi leur moment de gloire, précisément sur le final de l’album: la conclusion de "The Spirit of Gravity", toute en apesanteur - mon moment préféré de l’album avec les pièces pour cordes. Un seul point qui à de quoi laisser un peu sur sa faim, c’est l’absence du piano de Tony sur la plupart des titres. Il dit qu’il joue sur trois pièces, mais on ne l’entend vraiment que sur deux, la première et la dernière, et l’instrument se noie facilement au milieu des autres, c’est assez frustrant ! C'est aussi ce qui fait que si l'on excepte les mélodies (un détail qui ne sera pas évident à reconnaître pour tout le monde), l'oeuvre pourra donner aisément l'impression d'un manque d'investissement instrumental personnel, ou plus exactement il sera difficile de la penser comme une oeuvre de maître Tony BANKS.

Il reste tout à fait compréhensible que le claviériste n’ait pas voulu faire un The Wicked Lady bis, et c’est d''ailleurs tout à fait louable. Ce n’est ni l’œuvre du siècle, ni la meilleure de son auteur. Et il faut espérer qu'après tous ces échecs commerciaux, ce ne sera pas la dernière. Tony, ton Seven est bien sympathique, mais tu es très attendu ailleurs. Sans oublier cette parenthèse, n'hésite pas à nous surprendre à nouveau dans le domaine où tu sais le mieux y faire. Histoire que Strictly Inc. ait un digne successeur...

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   MARCO STIVELL

 
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- Tony Banks (piano)
- Simon Hale (orchestration)
- Le London Philharmonic Orchestra
- Mike Dixon (direction de l'orchestre)


1. Spring Tide
2. Black Down
3. The Gateway
4. The Ram
5. Earthlight
6. Neap Tide
7. The Spirit Of Gravity



             



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