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- Membre : Genesis

Tony BANKS - Still (1991)
Par MARCO STIVELL le 3 Septembre 2010          Consultée 4977 fois

Tout comme Mike, le temps qui est imparti à Tony depuis la fin de la tournée Invisible Touch en 1987 a permis à ce dernier d’accoucher de, non pas un, mais de deux albums solos. Le deuxième, le présent Still, est à mettre en relation directe avec Bankstatement. Pourquoi ? Parce que déjà, on retrouve la chanteuse Jayney Klimek, c’est pas un grand détail mais cela a son importance. Ensuite parce que l’on est toujours dans la période la plus résolument pop de la carrière solo de Tony. Ces deux albums ont connu leur gestation dans la même période, la fin des années 80 et se ressemblent, par cette plus grande aspiration à composer des chansons tubesques, plutôt accessibles, même s'il n'y a pas que ça, et bien que la production ne soit pas la même. De plus, pour beaucoup de gens, ils se valent aussi par leur carence légère en ce qui concerne les arrangements, ainsi que leur choix contestable en matière d'intervenants, surtout vocalistes…

On constate déjà qu’en dehors de cette brave Jayney et aussi Pino Palladino, l’équipe a changé : non seulement on retrouve Daryl aux guitares (ça c'est pour le moins une très bonne idée), mais Tony s’est en plus entouré de Vinnie Colaiuta (Sting et j'en passe... le genre de batteur qui peut tout jouer), du chanteur Nik Kershaw - qui a fait les tubes "The Riddler", "Wouldn't It Be Good"... -, du percussionniste Luis Jardim… Et aux manettes, c’est celui qui va devenir le nouveau producteur-phare de Genesis : Nick Davis.

Tout cela pour le meilleur. Il y a bien toujours ce foutu problème des arrangements (soi-disant pas assez complets), qu'une partie du public utilise telle une épée de Damoclès semblant constamment suspendue au-dessus de la tête de ce pauvre Tony… Mais Still reste quand même une bien belle réussite au moins, ça il est difficile de lui enlever, en matière de composition, plus encore que Bankstatement. Et ce n'est pas parce qu'il y a plus de morceaux plus fouillés, en particulier "Red Day on Blue Street", "Another Murder of Day" et "Still it Takes Me By Surprise". Les chanteurs se succèdent, conférant à l’album une certaine diversité dans les tons, ce qui fait que si on n'en aime pas un, on peut se rattraper sur un autre. Ils en chantent tous (et toutes) au moins deux, excepté Tony qui ne s'en réserve qu'une. Tous ont une voix plutôt agréable sans pour autant avoir un timbre exceptionnel, que ce soit le moins connu Andy Taylor ou le plus renommé Nik Kershaw. Mais les deux qui s’en sortent le mieux, ce sont Jayney Klimek et surtout Fish. La belle est l'interprète de deux super morceaux, "Water Out of Wine" et "Back to back". Quant à l’ex-chanteur de Marillion, il fait des merveilles sur les très beaux "Angel Face" et (surtout) "Another Murder of Day". Il n'y a donc contrairement aux albums précédents, pas un seul instrumental. Du moins pas entier...

"Red Day on Blue Street" ouvre ainsi l'album de manière à la fois pop et sophistiquée, partagé entre son schéma couplets-refrains et son pont hyper dense et travaillé (le tout chanté par Nik Kershaw), sur lequel on rencontre à nouveau le saxophone de l'ami Martin Robertson, hélas de manière agressive, ce qui fait, en plus du reste de la chanson qui n'est pas des plus marquantes, que je ne placerai pas ce titre parmi les highlights de Still. On retrouve Nik sur "I Wanna Change the Score", avec un solo de clavier qui force le sourire et surtout pour le très beau "The Final Curtain", malgré les fausses sonorités de cuivres chères à Tony qui ne s'adaptent pas forcément de la meilleure manière. On rencontre la voix d'Andy Taylor sur le sympathique et convivial "The Gift", ainsi que sur le magnfique "Still it Takes Me By Surprise" qui force le respect cette fois en matière de claviers, avec un très beau solo complexe de piano en guise de pont, et qui vient étirer cette chanson plus "classisante" sur six minutes. Plus intéressants encore, les morceaux avec Fish qui sait bien jouer avec les intonations, sur le faux slow "Angel Face" qui aurait pu faire un bon tube malgré son emballage assez étoffé, et bien sûr le long (neuf minutes) et passionnant "Another Muder of Day", basé sur de très beaux motifs mélodiques, rythmiques et ambiances, sans parler du solo de guitare de Daryl. Ce dernier morceau, tout comme "Still it takes me by surprise", prouvent que Tony n’a pas perdu la main pour ce qui est de l’écriture de morceaux plus exigeants, tant pour lui (sa qualité d'instrumentiste hors-pair) que pour l’auditeur. Tout comme sur Bankstatement, il chante une seule chanson donc, et malgré ses limites, c'est une de celles qu’il a le mieux interprété dans sa carrière solo, la bizarre mais amusante "Hero For an Hour". On termine avec les morceaux de Jayney, le nocturne et feutré "Water Out of Wine", une merveille qui passe souvent inaperçue dans les discussions sur cet album, ainsi que le délicieusement très rock "Back to Back" où Daryl se déchaîne, et où j'aurais la par contre bien vu un duo guitare / saxophone.

Still est le premier album de notre claviériste en solo que j’ai découvert, je lui garde donc un certain attachement, sans pour autant qu’il fasse partie de mes préférés. On sent tout de même après cela qu’il fallait que Tony retourne à Genesis (vous imaginez vous, trois albums solo consécutifs ? Même Mike n'a pas osé !), ce qui s’est produit.

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   MARCO STIVELL

 
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- Tony Banks (claviers, basse-synthé, programmation batterie, ch)
- Daryl Stuermer (guitares)
- Nik Kershaw (chant)
- Fish (chant)
- Andy Taylor (chant)
- Jayney Klimek (chant, chœurs)
- Vinnie Colaiuta (batterie, hi-hat, cymbales)
- Luis Jardim (percussions)
- Martin Robertson (saxophones alto et soprano)
- Pino Palladino (basse)
- James Eller (basse)
- Graham Broad (batterie)
- Nick Davis (programmation batterie)


1. Red Day On Blue Street
2. Angel Face
3. The Gift
4. Still It Takes Me By Surprise
5. Hero For An Hour
6. I Wanna Change The Score
7. Water Out Of Wine
8. Another Murder Of Day
9. Back To Back
10. The Final Curtain



             



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