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- Membre : Genesis

Tony BANKS - The Fugitive (1983)
Par MARCO STIVELL le 2 Mai 2010          Consultée 4551 fois

Tony BANKS, claviériste de GENESIS est pour le moins prolifique en cette année 1983. Il ne se doute pas encore du succès qui va lui tomber dessus du côté du groupe quelques mois plus tard, avec un album éponyme qui sera porté par la chanson "Mama"... En tout cas pour l'heure il se fait plaisir en tentant de percer un peu avec ses albums solos comme l'a fait son collègue Phil et comme le fera Mike avec ses MECHANICS un peu plus tard. Le problème, c'est qu'il n'y parviendra pas, aussi bien avec sa pourtant très réussie bande originale, écrite pour le film The Wicked Lady, que pour le présent The Fugitive.

Ce disque est un peu une expérience à part car c'est le seul à ce jour où Tony a pris le parti de chanter absolument toutes les chansons, sans choeurs autres que lui-même, ni rien d'autre. C'est la première galette où l'on entend sa voix (mais pas la première fois qu'il s'enregistre, comme on l'entendra sur "The Shepherd", une des premières chansons de GENESIS disponible sur le premier coffret Archive depuis 1998), et le résultat est à la fois surprenant et amusant. Amusant par rapport à la voix de Tony, on croirait entendre un adolescent tout le long. Surprenant ensuite car, sans faire des merveilles, il chante plutôt juste et semble moins "forcer" que Mike RUTHERFORD et Steve HACKETT sur leurs disques respectifs de l'époque, comme s'il avait trouvé le bon registre pour adapter ses chansons à sa voix plus rapidement que ses anciens comparses.

Ce ne sont pas toutes des chansons justement. Mais, même quand il s'agit d'instrumentaux comme précisément les "Thirty Three's" (au titre évoquant sans doute l'âge de Tony) et "Charm", le claviériste à présent chanteur fait mumuse avec un Vocoder. Il n'y a pas que ça d'ailleurs, il y a aussi la Linn Drum, mais elle n'est pas utilisée outre mesure, en plus il y a trois batteurs (dont le très réputé Steve GADD) pour le moins compétents à côté qui se partagent le boulot de manière plutôt égale. Côté guitares, Daryl STUERMER devient le musicien rêvé des sessions solos de GENESIS, et Tony a "piqué" le bassiste Mo FOSTER à Phil. Une bonne petite équipe donc.

Quant aux chansons, il n'y a pas besoin d'écouter ce disque si l'on connait un peu les productions récentes côté groupe (Abacab bien évidemment), pour se dire que cette fois-ci le côté seventies a été totalement laissé derrière. Sur la BO de The Wicked Lady, Tony en avait gardé quelques éléments comme le superbe piano électrique, mais s'il est utilisé sur le présent disque, c'est de manière très minime. En fait, The Fugitive n'a de commun avec A Curious Feeling que le côté pop. Bien plus que sur son premier effort solo, Tony s'est concentré sur l'écriture de chansons accessibles, pour ne pas dire de "tubes" (je ne reconnaîtrai jamais que la démarche de GENESIS et consorts ait été à un seul moment "commerciale", désolé). Y est-il parvenu ? Les chiffres ont prouvé que non d'une certaine manière, mais la moindre personne qui s'est mise en tête de découvrir ces albums "de l'ombre" pourra toujours se dire "Ah oui, ça, ça aurait pu marcher, c'est vraiment dommage." Si je n'ai pas ce sentiment envers "This is Love" qui nous est présenté comme LE single et qui me paraît toujours moins évidente que cela (mais non pas moins efficace dans son style et on remarque que Tony aime bien le reggae, cf. aussi "Me And Sarah Jane" côté GENESIS), je l'ai pour les "Man of Spells", "At the Edge of Night" (titre le plus rock, vraiment excellent), la magnifique ballade "Say You'll Never Leave Me"... Tony profite parfois à fond du côté eighties ainsi que d'une certaine légèreté notamment sur "By You" et "And the Wheels Keep Turning", où il nous ressort même le faux son d'harmonica du "Another Record" de GENESIS. La fin de The Fugitive est souvent décrite comme moins bonne, personnellement je me demande toujours pourquoi, notamment face à une ballade comme "K2" qui n'était il est vrai pas disponible sur le vinyle d'origine.

En deux mots un bel effort solo, idéal pour qui voudrait découvrir la carrière solo de Tony, car il n'est pas autant marqué par son époque que l'était A Curious Feeling, et n'est pas concerné par les reproches qui seront parfois formulées par les critiques, à savoir entre autres la présence de chanteurs plus discutables.

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   MARCO STIVELL

 
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- Tony Banks (chant, claviers, programmation linn drum)
- Daryl Stuermer (guitares)
- Mo Foster (basse)
- Tony Beard (batterie, percussions)
- Steve Gadd (batterie, percussions)
- Andy Duncan (batterie)


1. This Is Love
2. Man Of Spells
3. And The Wheels Keep Turning
4. Say You'll Never Leave Me
5. Thirty Three's
6. By You
7. At The Edge Of Night
8. Charm
9. Moving Under
10. K2
11. Sometime Never



             



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