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- Membre : Genesis

Tony BANKS - A Curious Feeling (1979)
Par MARCO STIVELL le 28 Février 2010          Consultée 6939 fois

A Curious Feeling est le premier album solo de Tony BANKS, sorti en octobre 1979. Le claviériste de GENESIS n'est pas le dernier de la famille à se mettre à son propre compte, mais il l'est en revanche pour ce qui est de se lancer dans un projet parallèle au groupe, n'ayant jamais été convié à jouer sur un album d'un autre membre. De plus, à la vue de la part du travail réalisée par Tony au sein de GENESIS, certains ont cru bon de se demander ce qu'il pouvait bien avoir à prouver tout seul, tandis que d'autres l'attendaient avec impatience, moi y compris. Je n'étais pas né à cette époque, mais j'ai aussi attendu longuement cet album lors de ma découverte de GENESIS ! Parole !
Redevenons sérieux. 1979 est une date pouvant paraître quelque peu insignifiante à côté d'autres telles que 1962 (le boum des BEATLES), 1969 (sortie du premier album de KING CRIMSON et début de la reconnaissance des musiques progressives), 1977 ("le début de la fin" ainsi que le disent tout ceux qui ont subi de plein fouet la vague punk qui a tout balayé)... A ça de près que 1979, c'est très proche de 1980. Alors là j'entends déjà les pré-77 crier "La fin du début !" parce qu'après, il y a les années 80. Pas besoin de vous faire un dessin et loin de moi l'envie de critiquer ce que je considère comme une décennie "aussi honorable que le reste", mais ceci est une autre histoire.

La grande question c'est : entre le punk, le disco et la new wave, est-il possible de trouver des disques sortant du lot ? La réponse : n'allez pas plus loin, écoutez-moi un peu ce A Curious Feeling. Au-delà de toute considération personnelle ainsi que du renseignement que l'on peut déjà donner comme quoi il s'agit vraiment d'un album de claviériste, il ne sera pas opportun de reconnaître que sortir un album pareil à un moment pareil, il fallait le faire... Même Mike RUTHERFORD qui n'est pas claviériste fera aussi dans l'osé, en moins étoffé toutefois.
Il y a d'ailleurs plusieurs points reliant ces deux hommes qui sont restés les piliers indéfectibles de GENESIS. D'abord l'envie de sortir un album solo à une époque où Phil COLLINS connaissait des problèmes de couple et où le groupe pouvait se permettre une pause. Ensuite le fait qu'ils ont été tous deux contactés pour composer ensemble la bande originale d'un film baptisé The Shout, sorti un peu plus tôt... mais sans la fameuse musique au final. Enfin, un choix de choix pour leurs productions respectives : David HENTSCHEL, qui était déjà aux manettes pour GENESIS depuis A Trick of the Tail (1976) et le restera jusqu'à Duke (1980) inclus.

Ce n'est pas un moindre détail, beaucoup de fans s'accordant à dire qu'il a peut-être été le meilleur dans sa catégorie, ayant accompli des merveilles sur deux à trois des albums de cette période, à défaut de dire tous. En tout cas, si l'on a aimé son travail, A Curious Feeling doit s'imposer comme une référence supplémentaire : il se fait vraiment sonoriquement très proche de And Then There Were Three (1978). C'est, entre autres, le cas dans les ambiances, plutôt sombres, et avec l'une des plus belles inventions musicales : le piano électrique CP-70... Prenons par exemple l'intro du disque, "From the Undertow" (seule rescapée du projet The Shout), la proximité avec le dernier bébé de GENESIS se fait jusque dans le titre ! Rappelez-vous, la magnifique ballade "Undertow" sur And Then There Were Three. Selon les dires de Tony BANKS lui-même, "From the Undertow" en était l'intro au moment de son écriture, mais n'ayant pas eu l'approbation de Phil et Mike, il l'aurait retirée. Qu'à cela ne tienne ! Ces claviers célestes et ce piano "lourd", tout pour mettre les fans du son Tony BANKS en bouche et pour le meilleur. "From the Undertow" n'est encore que la tête de gondole d'un magnifique triumvirat d'instrumentaux parsemés à travers A Curious Feeling, avec "Forever Morning" et "The Waters of Lethe". Cependant, même un amateur de claviers peut ne pas être tout le temps d'accord avec les choix de sons, ces derniers restant bien ancrés dans leur époque. Mais pour un premier effort avec une volonté de prépondérance pour une famille d'instruments totalement assumée, que pouvait-on espérer de mieux ? Les soli de "You" et "After the Lie" pourront même paraître jouissifs...
Ce n'est quand même pas tout. D'abord Tony, même s'il se pose en grand maître (il joue des guitares et basses, ce qui fut le plus dur selon ses dires), n'est pas tout seul. Il y a Chester THOMPSON que les fans du GENESIS live commencent à bien connaître et qui accomplit parfaitement son rôle. Kim BEACON, quant à lui, divise un peu plus. L'ex-chanteur de STRING DRIVEN THING possède (ou plutôt possédait, il est mort quelques années plus tard) une voix éraillée, on est loin de Peter GABRIEL ou de Phil COLLINS. De même, "on aime ou on aime pas". Mais son grain de voix apporte quelque chose de spécial aux compositions. A noter qu'il avait passé une audition pour GENESIS au moment du départ de Peter GABRIEL.

Enfin, que dire sur les chansons en elles-mêmes ? Si l'on aime les albums mélangeant pop-rock et progressif, avec des mélodies en pagaille et une tonalité romantique (de quoi ravir les rêveurs), on n'aimera peut-être pas tout, mais cet album restera conforme à ce que l'on pouvait en attendre. Tony ne fait que suivre la ligne directrice qui a toujours été la même pour GENESIS : des morceaux ambitieux, et d'autres plus courts, plus "tubesques". Ainsi, les singles potentiels "A Curious Feeling", "For a While" ou même "Lucky me" côtoient "You", "The Lie" et "Somebody Else's Dream" qui nécessiteront un peu plus d'attention. Certaines de ces chansons restent posées, d'autres se révèlent un peu (juste un peu) plus entraînantes ou douces voire câlines, tandis qu'une ou deux pourra surprendre par ses rebondissements. Mais un auditeur averti trouvera sans aucun doute son compte parmi la dizaine de perles que comporte ce chef-d'oeuvre. Un album qui ne ressemble à aucun autre (pas même dans la carrière solo de son auteur), et qui malgré son flop à l'époque subit un regain d'intérêt depuis sa remasterisation trente ans après sa sortie, un petit cadeau qui permet de mieux l'apprécier par rapport à la précédente version CD.

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   MARCO STIVELL

 
   BAKER

 
   (2 chroniques)



- Kim Beacon (chant)
- Chester Thompson (batterie, percussions)
- Tony Banks (claviers, guitares, basses, percussions)


1. From The Undertow
2. Lucky Me
3. The Lie
4. After The Lie
5. A Curious Feeling
6. Forever Morning
7. You
8. Somebody Else's Dream
9. The Waters Of Lethe
10. For A While
11. In The Dark



             



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