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Vanessa CARLTON - Rabbits On The Run (2011)
Par MARCO STIVELL le 8 Août 2011          Consultée 5068 fois

Vanessa CARLTON est sur la pente descendante d'un point de vue popularité, mais elle n'est pas du tout une étoile filante, la star d'un single ("A Thousand Miles" au début des années 2000, tout le monde s'en souvient), car la qualité de ses albums est allée croissante depuis ses débuts. Après l'excellent Heroes & Thieves, la belle à la voix acidulée a voulu changer la donne. Elle a quitté sa maison de disques et a opté pour un projet beaucoup plus personnel. A la suite d'une période de repli total dans sa maison de New-York, en se concentrant sur les disques qu'elle explorait et s'inspirant de deux livres en particulier (Brief History of Time/Une Brêve Histoire du Temps de Stephen Hawking et Watership Down/Les Garennes de Watership Down de Richard Adams). Vanessa, ayant désormais passé le cap de la trentaine, était partie pour écrire une musique instrumentale. Un séjour à Londres lui a donné envie d'écrire une chanson sur la ville, et c'est ainsi qu'elle s'est remise à écrire des textes pour accompagner ses musiques. Elle savait alors ce qu'elle voulait : son futur album contiendrait dix chansons, et sonnerait le plus près possible de sa forme démo. Pour cela, la chanteuse désirait confier son travail au producteur Steve Osborne, dont elle a beaucoup apprécié le travail sur le Lost Souls du groupe anglais Doves (dans un genre baptisé "post-Britpop") et qu'elle a pu rencontrer grâce à son amie, la chanteuse KT Tunstall. Son nouvel album est préparé aux studios Real World de Peter Gabriel en Angleterre, enregistré par l'ancien chanteur de Genesis lui-même sur une bande analogique, et produit par Steve Osborne donc. Il parait sur un label indépendant, ce qui prouve que le temps des grosses productions (Be Not Nobody notamment) est loin derrière.

Rabbits on the Run – titre choisi par rapport au livre de Richard Adams, qui est une historiette sur la vie des lapins – est, ce n'est pas peu dire, l'album le plus mûr de Vanessa. La power-pop de la chanteuse s'est transformée en songwriting fin et élaboré. Le son y est bien sûr pour beaucoup, on a cette impression de chaleur du vinyle (le disque est paru dans ce format) et d'intimité profonde, quel que soit le tempérament des chansons. Celui-ci va de la pop lumineuse à laquelle Vanessa nous a habitués mais dans un registre plus doux ("Carousel", "I Don't Want to Be a Bride", "Fairweather Friend", "Tall Tales For Spring") a quelque chose de plus feutré, beaucoup moins enclin à séduire immédiatement les amoureux de "White Houses" et "A Thousand Miles". Je pense notamment à "London" (la fameuse chanson écrite par rapport à la ville), et plus encore à "Hear the Bells" et les trois dernières chansons (très troublant ce "In the End", le texte étant en liaison avec le livre de Hawking sur les ravages du temps) où les arrangements et la production sont réalisés de main maître, conformément à l'ambiance recherchée, mi rêveuse mi sombre. Il y a également un excellent travail sur la voix de Vanessa, nettement plus soft et toujours aussi passionnée, sans parler de ces chœurs magnifiques.

La jeune femme fait en tout cela preuve d'une maturité dans la composition et les arrangements jamais égalée jusqu'alors, aussi bien par elle que d'autres chanteuses de son calibre. Rabbits on the Run réussit le pari d'être à la fois son disque le plus personnel et son meilleur, un diamant brut dont on ne se lassera pas, et qui laisse présager d'autres réussites de ce style pour la suite. De cette expérience riche, on ne retiendra pas moins que toutes les chansons présentes. "Carousel" et "Dear California" sont de ces pépites aux mélodies accessibles valant largement les grands singles passés de la chanteuse. "I Don't Want to Be a Bride", "Fairweather Friend" et "Tall Tales For Spring" demeurent des chansons passionnées où la belle chanteuse développe une écriture offrant de splendides envolées. Sur "Get Good", Vanessa arrive à faire sonner sa voix comme si elle chantait dans les grands espaces du centre et de l'ouest américain, avec une musique dépouillée semblant très inspirée de ces milieux-là, magique. Enfin, sur les fragiles "London", "Hear the Bells", "The Marching Line" et "In the End", le piano de Vanessa encore plus émouvant qu'auparavant se voit garni d'arrangements cossus, cordes floues ou bien cuivres discrets mais donnant une dimension épique.

Autant dire que ce retour tant espéré depuis Heroes & Thieves en 2007, s’il ne lui sera sans doute pas profitable sur le plan financier, constitue une réussite artistique qui le fait allègrement dépasser la "variétoche" si mésestimée. C'est tout simplement ce que l'on peut attendre de mieux d'une telle artiste. Well done Vanessa !

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   MARCO STIVELL

 
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- Vanessa Carlton (chant, piano, harmonium, arrangements des cordes)
- Steve Osborne (basse, guitares, percussions, piano, mellotron, or)
- Damian Johnson (batterie, percussions)
- Patrick Hallahan (batterie, percussions)
- Ari Ingber (guitares)
- Everton Nelson (violon)
- Warren Zielinski (violon)
- Bruce White (violon alto)
- Ian Burdge (violoncelle)
- Richard Henry (tuba)
- Trevor Mires (trombone)
- Richard Ashton (cor)
- Isaac Jones (timbales, caisse claire)
- Capital Children's Choir (choeurs)


1. Carousel
2. I Don't Want To Be A Bride
3. London
4. Fairweather Friend
5. Hear The Bells
6. Dear California
7. Tall Tales For Spring
8. Get Good
9. The Marching Line
10. In The End



             



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