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SOUSBOCK - Lune Et L'autre (2010)
Par MARCO STIVELL le 21 Décembre 2011          Consultée 2722 fois

La lune reste, tout comme l'orage, un des emblèmes de SOUSBOCK. L'une succède à l'autre, un peu comme ce nouveau disque après le noir Parenthèses, et la sublime pochette de Franck (sa meilleure à mon goût) l'illustre très bien. Mais les deux peuvent aussi se confondre, comme en témoigne le début de "Ce Coeur qui bat"...

Interrompons-nous un instant pour parler de la genèse de Lune et l’Autre. Au sortir de Parenthèses, Sebastien Bournier avait voulu faire quelque chose de différent. Il a ainsi eu l'idée d'écrire des textes, et de confier les musiques qui les habillerait à ses plus proches contacts musiciens. Seulement, il y avait 15 textes, Sebastien Bournier a l'habitude de faire des albums d'une durée entre quarante et cinquante minutes, et à moins que toutes les musiques fassent trois minutes, ce qui n'est pas encore à l'ordre du jour (et chaque compositeur a sa propre empreinte), c'était impossible de tout faire rentrer. Sebastien Bournier n'a donc gardé que sept chansons, "celles qui fonctionnaient le mieux ensemble", les autres étant réservées pour les futurs albums. Certains de ces compositeurs, comme José ("En Sursis"), ou Julien "Trust No One" ("Lune Noire") se sont acquittés de leur tâche avec une rapidité époustouflante : le premier avait rendu sa copie le lendemain suivant la demande de Sebastien Bournier. Et au final, les ambiances de chacun convenaient bien, et "maître Sousbock" n'a pas tant trouvé à redire sur la globalité des choses.

Voici un peu le propos de chacun. Pour ce qui est des textes, Sebastien Bournier a plus ou moins puisé dans son inspiration habituelle, tant dans le fond que la forme. Pour cette dernière, il n'a cependant pas hésité à aller chercher parfois des mots qu'il décrit comme "étrangers" au vocabulaire SOUSBOCK, comme le "tripes" de "Gouttes de Pluie". Quant aux thèmes, ils parlent encore une fois des difficultés auxquelles il faut faire face, l'indifférence ("Gouttes de Pluie"), la rupture ("Ce Coeur qui bat", amicale et non sentimentale), le fait de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment (si vous allumez votre télé, vous ne verrez plus que de ça aux infos) et même la rechute dans le mal-être décrit par Parenthèses ("Rechute", tout simplement). Pour ça, le très joli instrumental "Halo" fait office de respiration entre des chansons denses et sombres.

Il est très difficile de rentrer dans cet album en passant à côté de la chanson de Nassim, "Ce Coeur qui bat". 14 minutes, c'est rarement inaperçu, en plus avec un thème aussi marquant. Eh oui, ça peut paraître bête à dire, mais c'est ce type d'accords entendus et réentendus qui fonctionnent le mieux quand on sait comment les arranger. Pour ça, ils ne s'y sont pas trompés : le début évanescent, la lente progression sur fond de Yamaha CP-70 et de petites percussions, qui débouche sur un tempo un peu plus dynamique pour une fin où dominent les harmonies vocales de Sebastien Bournier, et les autres... Un pur joyau (et en ce qui me concerne, c'est rien de le dire). Après une telle douceur musicale mêlée à une densité aussi prenante, on attend quelque chose de libéré, qui envoie. Pour ça, "La Tête en avant" arrive à point nommé. Chanson signée du frère de Sebastien Bournier, ce dernier la décrit comme lui faisant penser à deux ados qui font du rock dans leur garage. On pense surtout à l'énergie de Téléphone (une des influences majeures de Sebastien Bournier) mêlée au "Temps à Nouveau" de Jean-Louis Aubert, et cette exaltation fait plaisir à entendre.

On retombe sur nos pattes avec "Gouttes de Pluie", toujours dans un esprit rock. C'est d'ailleurs plus marqué que ce à quoi Gilles Snowcat nous a habitués pour ses productions solo, en dehors d'Awaken depuis quelques années. Et ça sonne d'enfer, torturé, dense... Du coup, l’"Horloge Interne" de Nicolas sonnerait presque léger à côté, en apparence seulement. En plus d'avoir une progression harmonique et même tout le reste d'inhabituel par rapport au registre SOUSBOCK, la chanson est vraiment plaisante et utilise toute l'étendue de la voix de Sebastien Bournier, du médium à l'aigu (ce cri à la fin du pont...). Et Julien "Trust No One" distille à nouveau le tout dans sa "Lune Noire", avec une ambiance feutrée, mais tirant irrémédiablement sur l'obscurité, ainsi que le veut le texte. Une vraie réussite.

"En Sursis" est encore un parfait compromis entre rock et atmosphère poignante. José voulait faire un mix "Goldman/Genesis" pour faire plaisir à Sebastien Bournier, celui-ci a rajouté avec Nico un peu de son empreinte dans l'arrangement. Et cette chanson, exigeante sur pas mal de points, trouve une certaine grâce dans les soli de synthé et de guitare. Jean-Philippe du groupe PolarSun emploie enfin une recette folk dont il a le secret pour cette "Rechute" inéluctable, avec une certaine classe, nul besoin de l'avouer. Les guitares acoustiques, pour une fois pas très présentes sur le disque, ont le dernier mot. Et Sebastien Bournier de conclure de la même manière en titre caché, reprenant le refrain de sa chanson "Amnesia" (Compte à Rebours, 2007), tout en rendant hommage aux compositeurs qui l'auront accompagné pour ce Lune et l'Autre.

Un album d'une grande force, sans doute le meilleur avec Une Ombre qui Danse. Un grand bravo à tout ceux qui y ont participé, car comme le dit Sebastien Bournier, "Ce concept aurait pu ne rien donner". Pour le prochain SOUSBOCK, aura-t-on droit à une autre idée de ce style ?

4,5/5 pour la prise de risque.

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   MARCO STIVELL

 
   RED ONE

 
   (2 chroniques)



- Sebastien Bournier (chant, claviers, guitares, basse, batterie, progra)
- Nicolas Leroy (guitares, basse, claviers, choeurs, piano, orgue h)
- Julien (choeurs, guitares, basse, claviers)
- Vanessa Bournier (choeurs)
- Aurélien 'oreille' Bournier (guitares, basse, chant)
- Gilles Snowcat (claviers)
- Benjamin Leroy (batterie)
- José (piano, synthétiseurs)
- Jean-philippe (guitares, basse)


1. Ce Coeur Qui Bat
2. La Tête En Avant
3. Gouttes De Pluie
4. Horloge Interne
5. Lune Noire
6. Halo
7. En Sursis
8. Rechute



             



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