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SOUSBOCK - Un Echo Dans Le Brouillard (2011)
Par MARCO STIVELL le 27 Décembre 2011          Consultée 3232 fois

On craignait que 2011 soit une année sans nouvel album de SOUSBOCK, ce qui aurait constitué une première depuis cinq ans. Et voilà que presque au dernier moment, arrive le petit nouveau, tout beau tout frais... Ah oui on peut le dire, tout frais, c'est le sentiment qu'offre la pochette, comme toujours réalisée par le très talentueux Franck Bizouard. Et à l'écoute de la musique, on se rend compte à quel point, plus que jamais, l'esprit SOUSBOCK colle bien à cet hiver qui n'est plus très loin.

A la fin de la chronique de Lune et l'Autre, on se demandait si après avoir fait réaliser un album (presque) entier par d'autres personnes, d'un point de vue purement composition, le prochain ne serait pas une oeuvre de Sebastien Bournier seul, et effectivement c'est le cas. Personne n'a interféré dans le processus de création du squelette, tous les textes et musiques sont de la main du leader incontesté de la formation. Il a bien essayé de s'occuper de toutes les parties instrumentales également, avant de rappeler finalement en renfort quelques amis "habitués" des sessions SOUSBOCK, tels Nicolas Leroy et Julien "Trust No One" en premier lieu, ainsi que Gilles Snowcat (monsieur Awaken, pour rappel) et Jean-Philippe Benadjer (du groupe dijonnais PolarSun). Ce qui nous offre une certaine garantie du côté de l'instrumentation.

Quant à la contenance des chansons, il faut s'en référer à l'avis général (celui des connaisseurs qui s'entendent décidément très bien) et ce sera la coutume pour cette chronique. Cet avis affirme que c'est l'album qui sera susceptible de plaire au plus au grand nombre. Après tout, le public des masses n'a que faire à la base (je dis bien à la base) des instrumentaux sur des longues chansons ou des envolées et constructions progressives, c'est donc vers Un Echo Dans le Brouillard qu'il doit se tourner en premier lieu, avant de découvrir le reste. Non pas que ce disque soit totalement dénué d'audace, mais les formats sont incontestablement plus courts, ce qui le rend quelque part plus évident.

Les chansons "enlevées" méritent plus que les autres ce qualificatif également. La preuve en premier lieu avec deux rock dans la lignée de ce que nous a déjà proposé SOUSBOCK, tels "Amnesia" ou "Manquer de Temps". "Ordinaire" a pour but d'affirmer la conviction de Sebastien Bournier a propos du fait que l'on peut baigner dans un esprit rock sans se rattacher à la philosophie "sex, drugs & rock'n'roll", scandée au cours du refrain avec des "ni" devant chaque mot (la négation hein, pas le fameux mot des chevaliers dérangés de Sacré Graal). "Faussaire" quant à elle, est une évocation du rôle que chacun sur Terre doit jouer en dehors de sa "sphère privée", quand il cherche à préserver les autres autant que lui-même. Ces deux chansons restent des "soeurs", on y inhale de forts relents d'orgue Hammond, et une certaine hargne dans les refrains. D'excellentes idées tout comme les choeurs, la cassure de "Ordinaire" ainsi que la "mandoline" de "Faussaire". Pour cette dernière, la batterie d'intro nous annoncerait presque un "All I Need Is a Miracle" version SOUSBOCK et en revanche, la rengaine "Je suis un faussaire" figure comme l'une des (rares) idées les moins attrayantes du disque.

Toujours dans les chansons enlevées, on trouve quelques meilleures surprises à l'image de deux des meilleures offrandes du disque, voire de la carrière du groupe. Et pourtant, elles sont plutôt éloignées d'un point de vue musical. Pour "Si Belle Etait Lily...", chanson très personnelle et dans laquelle peut se retrouver chaque père ayant engendré une fille à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux, Sebastien Bournier (qui a écrit cette chanson avant la naissance de... son garçon, d'où l'évocation de Pierre) a opté pour une chanson toute aussi lumineuse, toute simple, basée sur une suite d'accords mille fois entendue, mais qui fonctionne toujours autant, avec là encore l'assurance d'un excellent arrangement. Sur un tel tube, qui penserait à mettre un synthé-sifflant et un mellotron-voix ? Et ces choeurs, hmm... "Le Vide Et l'Imparfait" est quant à elle le seul moment réellement "prog" du disque, du haut de ses sept minutes pas si timides que ça. Déjà mise en valeur sur la compilation Evidence(s) réalisée par les musiciens amis et anciens membres du forum français de Genesis, c'est une vraie perle de rage (suite à une dispute violente), et où la partie instrumentale en crescendo sur le final occupe une place essentielle.

Le reste de l'album se concentre sur des chansons plus soft et est à l'avenant. "Vogue au Loin" démarre de manière archi-planante, pour ensuite s'engouffrer dans une densité rythmique des plus séduisantes, sachant que SOUSBOCK n'est pas coutumier de ce type de jeu sur les pulsations. Notons aussi le solo de guitare très oldfieldien. "L'Amitié ne s'Use Que si l'On ne s'en Sert Pas", dotée d'un nom à rallonge et très révélateur, est une ballade soutenue par une harmonie fort bien bâtie (et ce mellotron-voix encore une fois...), tout comme plus loin "Phobie", la chanson de SOUBOCK qui a mis le plus de temps à voir le jour sur disque. Sebastien Bournier l'a peaufinée pour lui donner une ambiance langoureuse et dense soulignée par une boîte à rythmes façon Phil Collins. On est aussi quelque part assez proche de "Juste Quelques Hommes", autre superbe chanson de Jean-Jacques Goldman. "Naufragé" est, de l'avis de tous, une ballade évoquant le Genesis de Duke (ou juste avant), encore très hivernal. Sebastien Bournier va y chercher dans ses aiguës et le solo de guitare est superbement amené. Quant à "Etincelle", c'est une fin optimiste en acoustique (le brouillard se dissipe alors), rappelant la "mandoline" pour un résultat pas si éloigné de R.E.M. au début des années 90.

Ce cinquième album, plus simple mais pas forcément tape-à-l'oreille à la première écoute, révèle rapidement par la suite son lot de très bonnes voire excellentes surprises. Les musiciens ont su doser à merveille l'approche mélodique et harmonique autant que les divers apports de claviers et soli de guitares, passionnants au possible. Ce cinquième disque n'est peut-être pas le meilleur opus de la série, mais il reste à la fois réussi et empreint d'une personnalité attachante.

Pour écouter : http://www.sousbock-fr.com/sousbock/index.php?page=uedlb

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   MARCO STIVELL

 
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- Sebastien Bournier (chant, guitares, claviers, batterie, programmation)
- Nicolas Leroy (basse, claviers, guitares, piano)
- Julien 'trust No One' (guitares)
- Gilles Snowcat (claviers)
- Jean-philippe Benadjer (guitare)


1. Vogue Au Loin
2. Ordinaire
3. L'amitié Ne S'use Que Si L'on Ne S'en Sert Pas
4. Faussaire
5. Phobie
6. Si Belle Etait Lily
7. Naufragé
8. Le Vide Et L'imparfait
9. Etincelle



             



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