Certains parmi vous ne connaissent pas encore BLACKFOOT…? Quelle chance camarades ! Vous êtes sur le point de découvrir un des rock bands les plus essentiels de l’histoire, doublé d’un des plus attachants. Mais reprenons plutôt l’histoire : après deux albums de bonne qualité, les pieds noirs de Ricky Medlocke reprennent le chemin des studios avec plus de bouteille et de confiance en eux. C’est une voie royale qui s’ouvre désormais, tout est en place pour l’accomplissement d’une carrière de tout premier ordre. Et puis, vous avez maté la pochette les gars ? la classe non ? Quand vous aurez jeté un œil au leader Ricky Medlocke sur la back cover, vous aurez pigé qu’on a pas en face de nous un groupe lambda… Ces mecs y croient, des purs de durs.

Cet opus passe pour l’oeuvre majeure du groupe de jacksonville, statut loin d’être usurpé. Les classiques s’y enchaînent comme des perles. Une qualité rarement vue dans le southern rock, un assemblage parfait entre les influences rock, hard, blues, country et tribales dans le cas si spécifique des amérindiens d’origine, et qui donne à leur musique toute son originalité, ainsi qu'une coloration exceptionnelle.

Le grand classique de BLACKFOOT est là. Il clôture le skeud avec maestria, il s’agit de la splendide "Highway song", que quelques jaloux disent "pompée" sur "Free bird" des cousins de LYNYRD. Il n’en est rien, et je vous invite à son écoute, les solos y sont dantesques, la voix de Ricky à son zénith, voila un vénérable "opus major" du groupe. Toute aussi qualitative, nous voila avec "Train, train" dans les bras et sa traditionnelle intro avec le grandpa Shorty Medlocke – que Ricky vénère - à l’harmonica, mais le titre est un hard rock racé , gonflé à bloc, une locomotive qui roule à pleins tube, dopée aux amphétamines. Les versions live sont d’ailleurs exceptionnelles. Sans doute leurs deux grands classiques.

Mais l’album au rattlesnake ne s’arrête pas là, loin s’en faut, à commencer par le super mid slow "Left turn on a red light" si révélateur des superbes qualités de ce groupe unique, doté de solos de guitare à pleurer, et de chœurs magnifiques. Les reprises ne sont pas en reste : "Wishing well" dans une version plus accrocheuse que l’originale de FREE, alors que "I got a line" de SPIRIT est ressorti de la naphtaline d’où personne ne l’avait jamais dépoussiérée malgré d’évidentes qualités mélodiques. Tout cela est terriblement jouissif, et pourvu d’un son bien gras et chaud que nombre de groupes envient aux BLACKFOOT.

Pas le moindre temps mort, que se soit sur le speed "Road fever" au terrible riff, ou au plus mélancolique "Baby blue". "Run and hide" et "Pay my dues" complètent enfin à merveille le premier des classiques des amérindiens. Si l’histoire ne devait en retenir qu’un, ce serait sans doute celui là, impeccable de bout en bout, servi par des musiciens passionnés et originaux, et mettant en exergue des talents de composition et d’interprétation rares.

Le disque de la reprise du sentier de la guerre ! Ce qui n’est pas peu dire car les peaux rouges font un véritable carnage en Live devant des foules médusées par leur énergie.!