Ayant démarrés sur les chapeaux de roue une carrière qui s’annonce prolifique, les pieds noirs battent le fer tant qu’il est encore chaud et entre deux tournées énergiques, trouvent le temps d’enregistrer leur deuxième album, dans la droite lignée du précédent. J’en veux pour preuve le titre introductif "Feelin good", puissant et racé comme BLACKFOOT sera toujours les faire, nous sommes dans la filiation directe des grands aînés que sont les ALLMAN BROTHERS ou LYNYRD SKYNYRD, le son reste rock, avec des réminiscences country et dans le cas présent tribales, qui créent une ambiance tout à fait originale.

Avec "Flyin High", nous entrons de plein pied dans une fusion de hard et de country-blues que peu parviendront à émuler. C’est la patte magique du groupe de Jacksonville. On retiendra notamment les riffs de guitare, qui n’envient rien au hard rock le plus brut. Le son a déjà évolué depuis No réservations. Les solis de Hargrett et Medlocke sont déjà au top, nantis d’un aspect très original les rendant immédiatement identifiables, je pèse mes mots et c’est sans doute sur cette donnée que va s’établir la spécificité de BLACKFOOT. On retiendra aussi les chœurs tribaux de Spires et Walker toujours positionnés de manière judicieuse.

Les amérindiens d’origine font aussi se faire la spécialité des longs morceaux épiques mixant des périodes slows jouxtant des cavalcades guitaristiques de tout premier ordre, c’est ici le cas sur "Try a little harder" qui officie dans un registre très proche des potes de MOLLY HATCHET. Très comparables "Save your time" et "Junkie’s dream" sont d’excellente qualité. Et comme chevauchées intenses aux tempos lourds comme un tomahawk de guerre nous avons aussi avec "Stranger on the road" ou "Madness".

Ce second album s’achève sur une note d’une douceur quasi angélique. Il faut dire que le titre est dédié à la maman de Ricky et s’intitule sobrement "Mother" ; la plus belle chanson de l’album, avec un refrain totalement imparable. Je vous conseillerais avant tout l’écoute de ce petit chef-d’œuvre d’émotion, la voix du grand pied noir ne sera plus jamais aussi smooth que là. On notera d’ailleurs l’importance de la famille chez ce rockeur si particulier puisqu’il met aussi en scène son grand père Shorty de manière régulière au banjo ou à l’harmonica quand il n’est pas à la compo comme sur le premier album. Assurément un des personnages les plus attachants de la planète rock.

Il manque certainement un ou deux classiques pour faire accéder ce skeud à la division supérieure. Globalement l’opus est de la même qualité que leur premier effort, avec l’effet de surprise en moins, ce qui m’oblige à une certaine sévérité. Mais ce n’est que pour monter plus haut la prochaine fois…

A écouter : "Mother"
http://www.youtube.com/results?search_query=blackfoot+mother