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Nils Petter MOLVAER - Solid Ether (2000)
Par STREETCLEANER le 13 Février 2012          Consultée 3669 fois

En l'an 2000, toujours sur le label ECM, sort le second album solo du trompettiste norvégien, Nils Petter Molvaer. Solid Ether, au nom paradoxal (l'éther n'est justement en rien solide), s'inscrit dans la continuité du précédent Khmer. Ceux qui avaient apprécié les mélanges du jazz, de l'électronique, et de l'atmosphérique, retrouveront ici les mêmes ingrédients avec, toutefois, un esprit électronique un peu plus poussé et une puissance rythmique plus perceptible.

Génétiquement, Khmer et Solid Ether sont donc assez ressemblants. Les ingrédients sont globalement les mêmes, les atmosphères, assez similaires, ne détonnent pas entre ces deux productions. Molvaer ouvre encore l'album sur des paysages mystérieux qui se dévoilent peu à peu "Dead Indeed", rapidement rattrapés par une drum'n'bass qui pourra paraître un peu simpliste ou convenue de nos jours, mais qui reste toutefois efficace. En tout cas, cette trompette qui virevolte dans cette océan agité possède quelque chose de surréaliste et fascinant dans le même temps, à un point tel qu'on finit volontiers par oublier l'ossature rythmique pour se concentrer naturellement sur les solos de Molvaer. Les atmosphères de la première partie de "Vilderness 1" sont particulièrement visuelles, presque dignes d'un film noir des 70's ou du début des 80's, et ce côté très évocateur des images s'avère être un atout particulièrement remarquable du Norvégien. Tout comme sa capacité à délivrer des émotions évidentes "kakonita", car même le spleen de sa trompette est beau. "Kakonita" pourrait faire penser à ce qu'énonçait Miles Davis, à savoir "pourquoi jouer tant de notes quand les plus belles suffisent ?" (1). Et il faut avouer que dans le cas présent les silences de la trompette prennent autant d'importance que les notes elles-mêmes. Jouer quelques bonnes notes juste au bon moment ça donne une composition à la "Kakonita", à la fois simple, et ici à la merveilleuse beauté atmosphérique.

La mélodie et la sensibilité demeurent encore un point fort de ce second album, c'est indiscutable. Les albums qui suivront auront plutôt tendance à jouer sur le développement d'atmosphères en faisant alors l'impasse sur les mélodies. Solid Ether est un album qui restera bien en tête, à la différence d'un NP3 par exemple. Solid Ether, à l'instar de Khmer, est particulièrement foisonnant en lignes mélodiques et semble, de surcroît, un peu plus richement garni que son prédécesseur. "Merciful 1" et "Merciful 2" sont de jolis interludes chantés, d'à peine plus d'une minute, "Vilderness 1" et "Vilderness 2" sont introduites par quelques sonorités dub, un travail que l'on retrouvera en bien plus développé et travaillé sur NP3 un peu plus tard. Sur "Ligotage", Molvaer nous emmène littéralement en balade, on ne peut que suivre sa mélodieuse trompette vagabonder sur un chaloupement régulier de type trip-hop. Nous ne sommes pas en terres inconnues puisque le trompettiste nous proposait déjà un tel voyage sur Khmer. La superbe "Trip" est quant à elle entrecoupée par une guitare qui rencontrerait l'abstract hip-hop, "Tragamar", probablement la composition la plus jazz de l'album, voit la trompette insouciante flotter dans une espèce d'éther quasi urbain tellement la suggestion visuelle de sa musique peut être puissante, alors que "Solid Ether" joue la carte du trip-hop, du rock, et d'une trompette qui danse avec la légèreté d'une flûte.

Ne tournons pas autour du pot. Solid Ether est un album tout simplement remarquable. Dans la continuité de Khmer, Solid Ether, encore un peu plus varié, regorge de mélodies enchanteresses, d'ambiances viscéralement visuelles et de passages de toute beauté. L'alliance de tous ces ingrédients se fait encore une fois particulièrement bien pour peu qu'on ne soit pas rétif aux mélanges. Solid Ether pourrait même s'avérer être plus réussi que son incontournable aîné. Peu importe au fond que l'on préfère Khmer ou Solid Ether, ces deux premiers albums du trompettiste norvégien sont tout simplement indispensables pour qui apprécie le nu-jazz. Une référence du genre.

(1) Why play all these notes when it’s just sufficient to play the most beautiful ones? (Miles Davis)

Note réelle : 4.5/5.

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   STREETCLEANER

 
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- Nils Petter Molvær (trompettes, synthés, électronique, basse, percussi)
- Eivind Aarset (guitare, électronique)
- Audun Erlien (basse)
- Dj Strangefruit (voix, beats, samples, ambience)
- Per Lindvall (batterie)
- Rune Arnesen (batterie)
- Sidsel Endresen (chant sur merciful 1 & 2)
- Reidar Skår (vocodeur)


1. Dead Indeed
2. Vilderness 1
3. Kakonita
4. Merciful 1
5. Ligotage
6. Trip
7. Vilderness 2
8. Tragamar
9. Solid Ether
10. Merciful 2



             



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