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The ENID - The Spell (1984)
Par MARCO STIVELL le 5 Août 2012          Consultée 2571 fois

Même condamnés à ne connaître qu'un succès relatif et centré en Angleterre, cette année 1983 a été passionnante pour THE ENID. Le groupe entre en studio revigoré et peut faire jaillir l'un de ses meilleurs disques des années 80, un double en plus !

En fait, il n'y a que trois faces originales car la quatrième est occupée par une version live de "Fand" extraite de la tournée de Touch Me et que l'on a déjà croisée sur le volume 1 du Live at Hammersmith Odeon. Redite donc, mais qui passe mieux sur le CD simple.

Les deux premières faces sont consacrées à quatre morceaux d'une dizaine de minutes chacun et qui tirent leur concept des saisons. Sur "Summer", très beau musicalement (c'est le morceau qui met le mieux en valeur Stephen Stewart), on peut aisément regretter que Robert John Godfrey nous refasse le coup des voix trafiquées, mais pour peu que l'on s'en donne la peine, on reconnaîtra qu'il y a quelques moments où cela sonne moins sale. La faute à une composition hybride superbe, mi-space rock, mi reggae romantique et nostalgique, le fameux moment où les voix sont présentes. Tout aussi bon, "Spring", instrumental comme les deux restants, renoue plus largement avec le progressif et nous offre le jeu complexifié d'un groupe en forme, notamment Dave Storey.

Mieux encore, on saura apprécier la patte romantique à sa juste valeur des magnifiques "Autumn" et "Winter", les saisons qui influencent le plus souvent de manière évidente l'univers musical des groupes anglais. Godfrey, aidé par Stewart, offre une palette de nappes survolées par des sons de harpe, ou globalement cristallins. Sur "Autumn", il s'en donne à cœur joie en ce qui concerne le lyrisme cher au groupe, que d'aucuns trouveront pompeux, mais qui a le mérite de trancher avec l'efficacité de son époque. C'est beau et on en redemande.

Pour cela, la troisième face nous conforte et nous prend à revers à la fois. Pourtant, ce "Elephants Never Die" tour à tour cynique et tendre, s'il nous choque au premier abord, est une vraie réussite, où le groupe tente plusieurs combinaisons rythmiques inédites dans sa musique tels le funk ou le calypso. Et on retrouve bien sûr les fameuses voix mais qui, curieusement, s'intègrent parfaitement à cette composition cyclique. Évidemment, avec une vraie marque non trafiquée, c'aurait sûrement été encore meilleur, et c'est ce que vise à nous dire la dernière chanson, "The Sentimental Side of Mrs. James". Écrite pour Mark, un ami défunt et sa famille, elle voit Godfrey œuvrer pour la seule fois dans l'histoire du groupe, sans aucun artifice, et l'on ne peut que regretter que ce soit unique, tant l'interprétation est poignante. Tout comme cette courte chanson sobre, mais pas dénuées de merveilles aux claviers dont l'Ecossais a le secret.

Cette œuvre charmante, à l'image du titre, ne dédaigne pas quelques emportements ou doses d'exotisme dans ces rêveries toutes britanniques. Les voix sont mieux utilisées que sur le disque précédent, et la dernière chanson reste un pur joyau de sobriété venant compléter un ensemble déjà marquant. À redécouvrir !

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   MARCO STIVELL

 
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- Robert John Godfrey (claviers, chant)
- Stephen Stewart (guitares, claviers, chant)
- Dave Storey (batterie, percussions)
- Glynn Evans (basse)


1. Winter (the Key)
2. Spring
3. Summer
4. Autumn (veni Creator Spiritus)
5. Elephants Never Die
6. The Sentimental Side Of Mrs James
7. + The Song Of Fand (live)



             



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