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The ENID - Journey's End (2009)
Par MARCO STIVELL le 5 Octobre 2014          Consultée 1358 fois

Robert John Godfrey n'a jamais caché que The ENID est une idée à la base créée pour le plaisir, avec un esprit familial déterminant pour sa bonne tenue. On ne se force guère à produire, c'est seulement si l'envie est présente. White Goddess (1997), aisément classable dans le top 3 de leurs meilleurs albums, laissait penser que la progression à suivre coulerait de source, mais cette image n'en a été que mieux démentie par un silence presque total. Celui-ci ne suffira finalement pas à étouffer des problèmes juridiques pour le moins importants.

Malgré ces contretemps, l'album Journey's End est publié. Relancé à la suite de cette nouvelle pause (très longue celle-là !), ponctuée d'une ou deux compilations seulement, le vaisseau The ENID repart pour un voyage dans l'espace. Des mots qui collent bien avec la trame développée sur les premiers morceaux. L'enchaînement "Terra Firma"/"Terra Nova" affiche un groupe au meilleur de sa forme.
Près de trente ans plus tôt, au moment de l'album Something Wicked This Way Comes(fi], le groupe contestait le développement du nucléaire sur la planète. Cette vilaine chose est arrivée, entre autres : l'humain a finalement détruit sa bonne vieille Terre, et il doit partir en chercher une autre dans l'espace. Ce type de concepts a déjà été employé par plusieurs groupes dans le passé, et même s'il faut chercher ailleurs pour l'originalité, ce n'est pas le maître-mot qui règne ici.
On remarque simplement que pour "Shiva", "Space Surfing" et "Terra Firma", Max Read, anciennement préposé aux guitares et basses, laisse ces instruments à d'autres musiciens et assure le chant. Des parties vocales occupent ainsi la moitié du temps, ce qui marque un certain changement par rapport à tous les disques précédents. Toutefois, l'empreinte The ENID demeure telle quelle, et la voix de Read se voit logiquement modifiée, lui donnant une allure spectrale, surréaliste.
Cela fonctionne donc sur "Terra Firma", avec sa musique blues-rock progressive et tribale, fortement appuyée par la batterie et les percussions de Dave Storey. Les vocaux sont répétitifs, les paroles cinglantes, de quoi créer une sensation de transe, tempérée ensuite par la découverte de la terre nouvelle, dont l'illustration se fait en vagues de synthés lumineuses. Dans un style plus ouvertement pop, "Space Surfing" met de nouveau Max Read en avant.
Ces premiers morceaux sont de qualité et l'ensemble s'écoute bien. Néanmoins, on ne peut s'empêcher de rester quelque peu dubitatif face au manque de réelle nouveauté, au choix de conserver un esprit classique, trop sans doute. "Shiva" est une aria qui pourrait s'ancrer en tête, si l'ensemble de la seconde partie ressemblait moins à du ENID en pilotage automatique (le long morceau "Malacandra"). Encore une fois, cela s'écoute agréablement, et il n'est guère incongru d'être ému par l'envolée de cordes du morceau "The Art of Melody – Journey's End".
En outre, les parties de guitares sonnent toujours aussi belles, fidèles au phrasé lyrique adopté depuis les débuts du groupe. Au contraire, certains tics (les cuivres, les voix) auraient peut-être gagné à être moins ou mieux exploités – une œuvre de chansons constituerait une véritable curiosité. Surtout, on sait que de nombreux albums ont précédé, contenant sensiblement le même type de recettes. C'est le lot de groupes qui évoluent peu, même s'il n'est pas exclu que The ENID parvienne à un nouveau coup d'éclat dans l'avenir (White Goddess en a été la preuve).

Journey's End permet de retrouver le groupe, d'apprécier une plus grande part de chansons, et de passer un bon moment. C'est déjà ça.

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   MARCO STIVELL

 
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- Robert John Godfrey (claviers)
- Max Read (chant)
- Jason Ducker (guitares)
- Dave Storey (batterie, percussions)
- Nick Willes (basse, timbales, percussions)
- + Elsa (growl)


1. Terra Firma
2. Terra Nova
3. Space Surfing
4. Malacandra
5. Shiva
6. Journey's End - The Art Of Melody



             



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