Pour l’anniversaire de trente années de bons et loyaux services, les Texans sortent leur 13eme album. Après la découverte du tristounet « Pincushion », vous devez appréhender le pire… Et vous avez raison, car bien loin de la vision pornographique énorme qui pourrait résider derrière ce titre emblématique se cache le pire album de la carrière des cowboys aux habits fleuris. Une ébauche d’excuse circonstanciée ne servira personne, et je ne peux croire qu’une âme charitable accepterait de nous servir cet album mou du genou et franchement insipide pour mettre de l’ambiance dans une soirée festive. Ouais, cette bouse n’a vraiment rien de festif… Croyez-moi, il m’en coûte de vous imposer cela ainsi, et sans la moindre goutte de vaseline…

L’opus au triple X débute par « Poke chop sandwich »… Un titre aussi saugrenu doit certainement vous mettre la puce à l’oreille ? C’est sûr. C’est magique vous allez voir : aussitôt écouté, aussitôt oublié ! La rythmique typée « déménagement » de « Trippin » vous atomisera par son inconsistance, le « chant » de Billy n’a jamais été plus moche. C’est véritablement laid… Quelle déchéance ! Puis nous avons le single « Fearless boogie » qui ne présente pas le moindre intérêt. Alors certes, les interventions à la gratte demeurent sympas… Ok, mais nettement insuffisant ! Le Riff de « Dreadmonboogaloo » est à peine mieux mais totalement ruiné par une avalanche de sons cyber tous plus foireux les uns que les autres.

Le révérend a perdu la foi ou quoi ? Grand dieu, c’est une horreur ! La preuve ? « Crucifix A flat »… Encore pire ! Billy y slame ?!?! Certaines choses devraient être interdites… Serait-ce la signification de ce triple XXX ? Interdit à tout le monde ayant des oreilles en état de fonctionnement ? Arf… L’harmonica de la poétique « 36 22 36 » ne la sauve pas des abysses. Vous avez deviné, ce sont des mensurations de nana à l’américaine pour 90-60-90. « Made into a movie » est le slow de service. Pour le moins il propose une mélodie… loin des classiques tels « I need you tonight » ou « Rough boy », il reste tout de même écoutable et le son de Billy y est assez incroyable. Enfin un peu d’émotion ! « Sinpuxher » est la reprise de « Pincushion ». Vous imaginez si c’est transcendant.

Dieu merci, dans sa grande sagesse, le bon dieu a cru bon de nous livrer quelques titres live pour égayer ce skeud qui n’aurait sinon pu servir que de balayette à poussière dans toute maison qui se respecte. Du coup, je vous propose un court instant de ravissement : car c’est le moment où le débonnaire Dusty s’empare du Micro et nous délivre un des plus grands standards rock de tous les temps, le « Teddy bear » d’Elvis, poussé à son paroxysme sur une version Blues super lente que seul le trio texan pouvait imaginer. Et ça tabasse, ça fracasse, ça tue. C’est simple, ce titre enterre toute la concurrence du headbanging, les licks du Réverend y sont dantesques, et les deux soli qu’il délivre ici sont parmi les plus beaux que j’ai jamais entendus. Un chef-d’œuvre existe donc dans cette bouse innommable qu’est « XXX ». Ne passez pas à côté.

Cet album pourri se termine avec la sympa « Hey Mr Millionnaire », mais on s’en fout un peu. Ils auraient juste du sortir « Teddy Bear » en single et s’arrêter là nos Cow boys. Tout le reste donne franchement mal à la caboche, comme une bonne cuite sans le plaisir de la boisson.