ZZ TOP fait maintenant partie de ces groupes mythiques qui ont cartonné dans les seventies et qui entretiennent et font fructifier leur légende.
Tranquilles, ils font depuis un sacré paquet d’années un show d’une heure trente, rappels inclus, avec toujours les mêmes gimmicks. A titre de comparaison, dix morceaux de cette set list avaient été joués au Zénith à Paris en 2013. Leur dernier effort studio date de 2012 mais ils se contentent de proposer un best of de leurs plus grands succès et il faut admettre que la répétition de leurs passages en Europe et en France, ressemble de plus en plus à un relevé des compteurs avec des billets verts qui tombent dans leur coffre-fort.
Certes, ils sont loin d’être les seuls à donner des shows en pilotage automatique, mais ce live succède à Live From Texas de 20008 et Live in Germany 1980 sorti en 2011 avec beaucoup de titres identiques.
Cette fois, le concept est de piocher des titres joués dans quelques villes au cours de leur dernière tournée mondiale (dont « Cheap Sunglasses » à Paris) et de les mettre bout à bout pour en sortir un album live. C’est sans surprise donc, avec le révérend Gibbons toujours au top, même si on sent quelques faiblesses du côté de la batterie de Francky qui peine derrière ses fûts pour suivre les acrobaties des deux chefs barbus devant lui.

Quand je dis sans surprise, c’est faux finalement, car on y trouve deux morceaux avec Jeff BECK « Rough Boy » et « Sixteen Tons » captés à Londres (et bizarrement pas pendant la tournée US 2013). Le gros avantage avec le Becko est qu’il joue toujours à fond et que les autres doivent s’adapter à son style sans concession, puissant, flamboyant et d’un haut niveau sonore. Pourtant, les barbus, quand ils sont poussés dans leurs retranchements, assurent et rendent coup pour coup. Pourquoi alors ne pas avoir exploité d’autres bandes quand « The Little Ol’ Band from Texas » croise le fer avec d’autres musiciens (même si le Top n’est pas trop amateur de ce genre). C’est assez rare, une apparition d’un guest, et cela donne de l’intérêt et de la consistance au projet.

Soyons honnête toutefois, le groupe toujours fait le job et très bien. Il ne manque pas un riff, un accord pour gâcher la légende, et les fans y trouveront leur compte. Ce CD permettra de mettre au rencard les plus anciens car il s’écoute avec plaisir, agit comme un bon best of et la présence de Jeff BECK lui apporte ce petit plus indispensable qui pousse à le remettre dans le lecteur.
Et ils sont habiles les Texans, car in fine, on se prend au jeu, on tape du pied sur « Gimme All Your Lovin » et on sort la bouteille de bourbon pour « Tush » car cette musique fait partie de nos gênes. On l’a avalée en biberon (bourbon ?) depuis nos plus jeunes années et fatalement elle fait ressurgir des souvenirs heureux.
Ce qui nous amène à une réflexion philosophique (carrément) fondamentale.
Est-ce mieux d’écouter pour la millième fois une version de « La Grange » bien rôdée mais sans surprise, ou bien de tenter de découvrir de nouveaux talents qui fatalement un jour remplaceront nos vieilles bardes/barbes ?
Je vous laisse? je vais me remettre un petit « Sixteen Tons ». Oui moi aussi, je suis un fan des barbus !