Quand on appartient à la race des seigneurs, qu’on est une légende de la guitare, un batteur exceptionnel, un bassiste à la voix d’or, qu’on a composé certains des plus grands titres de l’Histoire, qu’on est des bêtes de scène, on ne devrait pas prendre sa carrière à la légère… Non ! On ne devrait pas… Alors suite aux catastrophiques « Rhythmeen » et « XXX », quelle n’est pas la réaction de votre serviteur face à cette pochette traumatisante, signe que le révérend est plus axé sur ses fameuses soirées BBQ/sauce mexicaines en tous genres que sur ses grattes et que la fameuse Pearly Gates s’emmerde ferme sur son mur… Du coup, il faut s’attendre au pire, à des compos d’occase, des essais foireux… Comme moi, vous pouvez avoir peur…

Nous y voilà. Alors pour commencer sur une bonne nouvelle, nous allons évoquer les aspects sympas de ce quatorzième-déjà- opus du « Litlle old band from texas ». Y a pas deux façons de faire de la bonne zique, c’est sans doute pour cela que le titre de gloire de cet album se nomme « Two ways to play », vous y trouverez un riff d’anthologie, un chant bourru du révérend, comme aux plus beaux jours. Et le refrain est un pur plaisir des sens. Ouais, quand Billy tire les doigts du Barbecue ou… d’ailleurs. Il se souvient qu’il est le plus grand créateur de solo de notre modeste « Planet of women »… Et il en redevient sublime.
« Que lastima » est chantée dans la langue de Cervantés avec un minimum de sérieux bien que les paroles ne prêtent guère à la réflexion philosophique… Le solo est vraiment à la hauteur.
On va donc s’arrêter là pour les surprises sympas.

« What is it kid » est une petite course avec quelques piques du révérend. « Me so stupid » est anecdotique. On retrouve une lap steel guitar sur « Goin so good » qui tente de reprendre les ingrédients de « Rough boy » en y incorporant une sauce country… Pour un résultat médiocre, mais un solo à entendre…
« Crunchy », un instrument, est désastreux et bien loin de croustiller, pas le moindre intérêt musical, un filler... « Punk ass boyfriend » est aussi naze que son titre le laisse supposer. L’accordéon de « Alley gator » ne change rien à la médiocrité de la compo. « Piece », chanté par Dusty, a un poil plus de caractère. En revanche, pas le moindre esprit rigolo sur « Dusted », dans la droite lignée de « TV dinner » et autres beaterie du même acabit… On sent confusément que tout ceci enquiquine profondément Billy qui ne souhaite que retourner auprès de son harem et de ses précieux fourneaux. Allez on continue le massacre… Avec « Liquor », où la voix de basse du révérend tente de reprendre la mène de ce skeud déjà voué aux tréfonds des bacs oubliés des médiathéques, pas si désagréable. « Buck nekkid » n’est pas renversante. Enfin le titre d’ouverture « Mescalero » propose des sons dont l’étrangeté est aussi choquante que la compo est bancale, bien que le refrain accroche l’oreille…

Voilà, ne l’achetez surtout pas, volez juste « Two ways to play » quelque part… Ce titre est-il l’aveu d’impuissance de l’immense Billy Gibbons face à l’angoisse de la page blanche… ? Ouais, m’est avis qu’il s’en fout plus qu’il n’en a l’air le coquin. Restons en là, et gardez soit la période Roots soit la période Cyber entre les oreilles, surtout n’allez pas plus loin…