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SILVER APPLES - The Garden (1998)
Par JOVIAL le 7 Décembre 2012          Consultée 2425 fois

À l’origine, The Garden était prévu pour sortir en 1970. À l’instar de ces deux prédécesseurs, le choc musical qu’il aurait dû causer au sein des mouvements avant-gardistes aurait été tel qu’encore aujourd’hui tout le monde se serait souvenu des SILVER APPLES. Mais comme souvent, le destin en a voulu autrement, et suite à l’imbroglio judiciaire dont est victime le label Kapp Records, qui fait bientôt faillite, nos deux compères décident de jeter l’éponge. Ce troisième album va alors rester plus de vingt-cinq ans à moisir dans les cartons du père Danny Taylor d'où il ne ressortira plus avant 1998, date à laquelle Simeon produira en parallèle deux autres disques de son côté.

Musicalement parlant, The Garden est un rejeton bien différent de ces deux grands frères. Alors qu’auparavant, les SILVER APPLES voulaient à tout prix se défaire des codes du rock et du blues, se basant alors sur des structures binaires et des arrangements parfois très minimalistes, ils semblent à l’inverse vouloir s’en rapprocher sur ce troisième opus. Ainsi, avec les morceaux "I Don’t Care What The People Say", "Mustang Sally" et "Mad Man Blues", tous trois d’excellente facture et véritables régals, nos New-Yorkais inventent en 1970 le rock‘n'roll électronique. L’attirail de Simeon s’est pour ce faire enrichi de nouveaux sons, conférant un aspect moins brut et plus chaleureux aux compositions, qui n’en perdent pas pour autant toutes leurs toxines électriques. Les SILVER APPLES n’ont jamais renoncé à l’expérimentation psychédélique et leur musique agit toujours autant comme une drogue, qu’elle soit stimulante ("Mustang Sally") ou sédative ("The Owl", "Again"). On remarque à ce sujet que les sonorités plus sombres - disons dépressives - à la manière d’un "Dust" et autre "A Pox On You" dans les œuvres précédentes, ont complètement disparu de The Garden. À l’image de sa pochette et de la reprise acoustique du traditionnel "John Hardy", celui-ci se veut ainsi plus coloré, plus naïf, tel un clin d’œil volontaire à l’humeur musicale de l’époque, nullement tournée en dérision, mais au contraire adaptée à l’univers d’emblée si particulier des SILVER APPLES. Une exception se dessine cependant avec la fabuleuse "The Lady And The Clown" qui, alors que le disque s’achève, voit nos Américains renouer pour finir avec des tons plus ironiques parfois à la limite de l’amertume.

À première vue, pour ce que je viens de vous en présenter, The Garden est un album beaucoup plus abordable que les deux autres. Ce n’est pas forcément faux au départ, chaque morceau reste simple, efficace et à aucun moment l’électronique de Simeon ne rebutera son auditeur. Mais ça, c’était sans compter la série des "Noodle", sept autres pistes servant d’intermèdes aux véritables chansons et qui au contraire vous demanderont davantage de patience. Plus courtes plages d’expérimentations que réelles compositions, mais suivant un même procédé d’improvisation, elles voient Simeon s’essayer à diverss bidouillages électroniques, accompagnant les études rythmiques de l’inventif Danny Taylor à la batterie, construisant alors de très étranges morceaux, souvent inécoutables au premier abord et dont la véritable efficacité ne se révélera qu’après plusieurs écoutes. Je vais le dire clairement, les "Noodle" qui cassent l’ambiance plus légère de The Garden demeurent pour la plupart assez rébarbatives. Si l'hypnotique "Anasazi Noodle" fonctionne assez bien, de même que le grand nettoyage neuronal de "Cockroach Noodle", les autres n’ont pas franchement d’intérêt dans la mesure où rien ne les différencie vraiment. Et c’est bien dommage car si les SILVER APPLES s’étaient montrés pour le coup moins gourmands, The Garden aurait pu conserver toute son unité et son efficacité.

Si ce retour inespéré des deux timbrés de New-York s’annonce finalement moins évident et moins bon que Silver Apples (1968) et Contact (1969), l’album devrait néanmoins plaire aux amateurs du genre. Passer volontairement au départ sur les "Noodle" et n’écouter que les 'vrais' morceaux n’est pas forcément un mauvais choix, et permettra au moins de se rendre compte qu’encore une fois les SILVER APPLES étaient en 1970 à des années-lumière de la plupart des autres artistes de l’époque, aux racines du krautrock et de l’electro moderne et de tout ce qui s’ensuivra.

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- Danny Taylor (batterie/chant)
- Simeon ('the simeon'/banjo)


1. I Don't Care What The People Say
2. Tabouli Noodle
3. Walkin
4. Cannonball Noodle
5. John Hardy
6. Cockroach Noodle
7. The Owl
8. Swamp Noodle
9. Mustang Sally
10. Anasazi Noodle
11. Again
12. Starlight Noodle
13. Mad Man Blues
14. Fire Ant Noodle
15. The Lady And The Clown



             



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