Recherche avancée       Liste groupes



      
CROSSOVER THRASH  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

1982 Hear Nothing, See Not...
2016 End Of Days
 

- Style : Gbh, The Exploited , Bad Brains
 

 Site Officiel (995)

DISCHARGE - Shootin Up The World (1993)
Par RED ONE le 5 Mars 2013          Consultée 2829 fois

Il ne faut pas se voiler la face : le retour aux affaires de DISCHARGE en 1991 avec un tout nouveau line-up, comprenant pour seuls survivants de l'âge d'or des années 1980-1984 le chanteur Kelvin Morris et le batteur Garry Maloney (autrement dit, aucun des membres fondateurs du groupe) a fait un sacré flop. L'album Massacre Divine (1991) était pourtant un disque intéressant, contenant des idées neuves et lorgnant franchement vers un heavy metal groovy aux forts relents thrash, même si l'ensemble était loin d'être très réussi. La tournée de promotion de Massacre Divine fera ainsi un bide retentissant, la presse étant alors stupéfaite de découvrir d'anciens hérissons punks arborant désormais des casquettes de skaters, des shorts et des cheveux longs gras (véridique) et jouant un heavy metal somme toute assez basique...

Alors voilà : DISCHARGE, ou tout du moins ce qu'il en reste au début des années 1990, semble n'être devenu qu'un banal groupe de crossover thrash de plus, ne faisant que suivre la tendance alors en vogue chez les groupes de punk hardcore consistant à mélanger des éléments de punk et de thrash metal (style lui-même inspiré du punk !) ... Néanmoins la nouvelle recette du groupe comporte certains particularismes qui lui permettent de se placer dans la droite lignée de ce que faisaient les précédentes incarnations de DISCHARGE : riffs de guitare répétitifs, lignes de basse toujours aussi lourdes, et une batterie réellement martiale, sans oublier un chanteur éternellement possédé.

Cette recette, DISCHARGE la poursuit toujours sur ce deuxième album enregistré par l'éphémère line-up du début des années 1990, Shootin Up The World. Le line-up de Massacre Divine reste inchangé, on prend les mêmes et on recommence. Pourtant, quelque chose a un peu changé. Oui, cet album est sensiblement plus réussi que Massacre Divine. Les choses commencent pourtant assez difficilement avec "Manson Child", qui se présente comme un titre de ... doom metal. Bon dieu, mais où est passé le DISCHARGE punk et speed des années 1980 ? Passée cette première surprise, nous sommes quand même étonnés de découvrir un titre efficace, accrocheur, et quand même bien foutu. De plus, les aspects répétitifs et glauques des années 1980 sont toujours là, c'est indéniable. Alors, certes, le problème est le même que sur Grave New World : les morceaux sont relativement longs, le chant de Kelvin Morris pose toujours problème (Morris continue ici ses expérimentations de chant saturé), etc, etc ...

Passées les 6 premières minutes et le morceau doom d'ouverture pré-cité, DISCHARGE revient à des choses plus conventionnelles, avec des titres de thrash speed et véhéments : "Lost In You" est un peu poussive, mais "Shootin Up The World" remet bien vite les pendules à l'heure avec un riff typique du son DISCHARGE traditionnel, bien hardcore et bien glacial comme il faut. Le riff de basse monumental de "Psycho Active" achève enfin de faire saigner du nez les détracteurs du DISCHARGE des années 1990 : riffs colossaux, chant furieux, batterie old school et basse lourde à souhait. La suite s'inscrit dans cette continuité : "Fantasy Overload" et son hardcore épique font mouche, pendant que "Never Come To Care" et ses riffs lourds finissent de détruire tout sur leur passage.

Alors certes, on pourra encore trouver des trucs à redire, comme toujours avec les trois albums de DISCHARGE de la période 1986-1993 : paroles un peu étranges, chansons lorgnant trop ouvertement sur le metal mainstream, sonorités pas assez punk, voir pas assez hardcore (ce avec quoi je ne suis pas d'accord), et au final des albums assez répétitifs et un peu poussifs. Mais ne boudons pas notre plaisir : si Massacre Divine n'était certes pas parfait, Shootin Up The World s'impose quand même assez clairement comme un album assez réussi. Il est toutefois évident qu'il ne s'agit pas du meilleur album des Britanniques.

Malgré ce léger regain d'inspiration, DISCHARGE ne prendra même pas la peine de défendre cet album en concert, puisque le line-up de Shootin Up The World splittera rapidement après sa sortie. Néanmoins, Kelvin Morris reformera le groupe peu de temps après, mettant sur pieds différents line-ups tous plus instables les uns que les autres tout au long des années 1990, tentant ainsi de continuer coûte que coûte l'aventure DISCHARGE, mais n'arrivant pas à enregistrer le moindre nouvel opus. Morris remettra donc une nouvelle fois la clé sous la porte en 1999. Heureusement, DISCHARGE sera solidement réactivé en 2001 sous l'impulsion des frères Roberts, qui reformeront le line-up du début des années 1980 et enregistreront le colossal album éponyme de 2002 ...

Que reste-t-il donc aujourd'hui de ce deuxième et ultime album du DISCHARGE des années 1990 ? Pas grand chose à vrai dire : l'album ne sera jamais réédité (à l'instar de Grave New World et de Massacre Divine) et sera totalement effacé des tablettes du groupe lors de la reformation du line-up "classique" de DISCHARGE au début des années 2000. Shootin Up The World, nouvel album maudit ? Pas si sûr : en effet, l'album éponyme de 2002 poursuivra largement dans la veine crossover thrash des deux albums des années 1990, et sa pochette sera dans la continuité directe de celle de Shootin Up The World. Comme quoi, rien ne se perd, tout se transforme ...

En définitive, à l'instar de Grave New World quelques années plus tôt, les deux albums de la période 1991-1993 mériteraient franchement de ressortir de l'oubli ... Si vous voulez écouter ces albums, allez donc furetez sur Internet (mais chut, ça c'est pas bien de le dire)

"Shoooootiiiin'euuuuuu !!! Shoooooootiiiiiiin'euuuuu de wöööööörld !!!"

Note réelle : 3,5/5.

Titres à retenir : "Shootin Up The World", "Psycho Active", "Fantasy Overload", "Never Come To Care"

A lire aussi en PUNK ROCK par RED ONE :


BLACK FLAG
Loose Nut (1985)
ANNIIIIIIIHILAAAATE !!!!!




DISCHARGE
Never Again (1981)
Nouvelle pierre fondatrice du D-Beat


Marquez et partagez





 
   RED ONE

 
  N/A



- Kelvin Morris (chant)
- Andy Green (guitare)
- Anthony Morgan (basse)
- Garry Maloney (batterie)


1. Manson Child
2. Lost In You
3. Shootin Up The World
4. Psycho Active
5. Leaders Deceivers
6. Fantasy Overload
7. Down And Dirty
8. Never Come To Care
9. Real Live Snuff
10. Exiled In Hell
11. Reprise



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod